L'Egalité est-elle une idée juste ?
Publié le 06/11/2010
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En regardant de plus prêt, la référence à la nature comme norme de droit et de la justice semble problématique. En effet, par « nature humaine « on peut également entendre « ordre naturel des choses «. Cela signifierait donc que toute intervention humaine serait écartée pour ne pas perturber l'ordre naturel des choses. De ce point de vue, les lois instaurées par les hommes peuvent être considérées comme des actions allant à l'encontre des lois de la nature.
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cette égalité soit assurée et respectée.
Cependant, cette idée de la justice ne repose-t-elle pas sur une vision trèsabstraite des choses ? La recherche de l'égalité ne devrait-elle pas également veiller à respecter les différences etles inégalités entre les individus?
En regardant de plus prêt, la référence à la nature comme norme de droit et de la justice semble problématique.
Eneffet, par « nature humaine » on peut également entendre « ordre naturel des choses ».
Cela signifierait donc quetoute intervention humaine serait écartée pour ne pas perturber l'ordre naturel des choses.
De ce point de vue, leslois instaurées par les hommes peuvent être considérées comme des actions allant à l'encontre des lois de la nature.La loi naturelle, c'est en réalité celle du plus fort.
Ce qui est contraire à la justice humaine voulant que tous lesindividus soient égaux.
Dans la nature chacun est livré à lui-même, selon sa force et ses aptitudes, physiques ouintellectuelles.
Les personnes d'une nature plus réussie, plus forte pourrait donc penser que les lois instituées par leshommes ne sont pas crées dans le seul but de garantir la justice.
Admettons que je sois le plus fort de ma tribu, leslois peuvent me sembler être une façon pour les plus faibles de freiner les plus forts.
La justice, bien qu'elle donnel'impression de viser le bien commun, peut s'avérer une arme redoutable pour les plus faibles.
Vouloir l'égalité, ceserait ainsi aller à l'encontre des inégalités naturelles, si la justice se définit par rapport à la nature.Les inégalités d'aptitudes entre les hommes ont aussi pour conséquence la prise en compte de leur mérite.
Ainsi, ilpourrait sembler juste que ceux qui sont le mieux dotés par la nature ou qui produisent le plus d'efforts, parexemple, soient mieux récompensés que ceux qui ne font pas d'effort.
Dans ce cas, la volonté d'égaliser lesconditions entre les hommes reviendrait là encore à commettre une injustice.
Serait-il juste que l'État soit chargé degarantir des choses à chacun selon son propre mérite? Cela pourrait faire naître un sentiment d'injustice, l'impressionque certains travaillent plus que d'autres, sans en tirer le bénéfice.
Il semblerait alors plus juste que l'État se tienneà un rôle minimal à l'égard de la société.
Pour éviter toute injustice, il est nécessaire que l'État laisse le plus possibleles individus à leur libre initiative pour se procurer par eux-mêmes ce à quoi ils ont droit.Enfin, si, dans le domaine judiciaire, la peine était strictement égale au délit ou au crime commis, on pourrait avoirl'impression là encore d'une injustice.
Pour qu'une peine soit juste, il faudrait qu'elle apparaisse comme une volontéde punir ou de châtier.
Cela semble impliquer que le criminel subisse un mal au moins plus grand que sa victime.
Il nefaudrait évidemment pas que cela puisse se confondre avec la vengeance, un désir arbitraire de faire souffrir.
Pourcela, il est judicieux de déterminer par la loi ses sanctions fixes, bien définies, mais permettant symboliquement demarquer que l'on punit un crime.
Ainsi la notion de justice impliquerait de savoir reconnaître le fondement decertaines inégalités pour les déterminer justes ou injustes.
Cela veut donc dire que la recherche de l'égalité n'estpas toujours juste puisqu'il existe des inégalités justes.
On est alors amené à se demander dans quelles conditions lavolonté d'égalité peut-être légitime.
Si toutes les inégalités entre les hommes avaient une origine naturelle, elles pourraient être fondées et respectéescomme étant justes selon l'ordre des choses.
Cependant, comme le fait remarquer Rousseau dans Discours surl'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes, c'est surtout avec la société qu'apparaissent lesinégalités entre les hommes.
Si l'on se réfère à l'état de nature, les différences entre les hommes sont plutôtnégligeables, comme le fait remarquer l'auteur.
C'est avec l'apparition de la propriété et de la société que lesinégalités vont se creuser entre les plus riches et les plus pauvres, autant avec la société féodal qu'avec lecapitalisme.
La propriété ne s'est sans doute pas toujours constituée sur une base légitime, selon le mérite réel dechacun, puisque la justice « à chacun selon ses mérites » est utopique.
En effet cette justice est inapplicable pourl'homme qui ne peut connaître les intentions de son prochain, on appelle cela la justice divine, car Dieu seul connaitles pensée de chacun et est capable de les récompenser.
Ce constat amène à penser que les inégalités actuelles nesont pas toutes légitimes.
Il serait alors juste que l'État les corrige en partie, en garantissant à chacun des droitsfondamentaux.
Par exemple, on ne devrait pas dépendre du hasard de notre naissance.
On ne choisi pas ses parentset donc pas non plus son milieu social.
Il s'agit, par exemple, du droit à l'éducation, au logement ou à la santé.L'idée n'est pas d'égaliser les conditions pour tous les hommes en donnant, pour poursuivre notre exemple, à tous lemême logement, mais de faire en sorte que chacun puisse avoir un accès égal à ce dont il a besoin, au minimumnécessaire.Une fois cette égalité fondamentale assurée, il semble possible d'établir un ordre social qui soit juste tout enintégrant des inégalités.
Il ne s'agit pas de faire en sorte que tous les hommes soient strictement égaux, aussi biendans leurs droits que dans les faits, mais plutôt de créer une égalité des chances, pour permettre ensuite au réelmérite de chacun de s'exprimer.
Dans ce cas, on parle plus d'équité que d'égalité à proprement parler.
C'est à partirde l'équité que se pense la justice.
Pour revenir à l'exemple de l'éducation, si elle doit être accessible à tous leshommes, son but est aussi de permettre par la suite à chacun de pouvoir valoriser ses qualités et aptitudesparticulières et de pouvoir en tirer une récompense.
Un homme considéré comme faible à l'état naturel peut devenirfort en exerçant un métier plus intellectuel.
Si une société implique nécessairement des inégalités, elles sont justeset acceptables dans la mesure où elles servent l'intérêt et l'utilité de tous, où elles servent le bien commun.
C'est cequ'on peut appeler des inégalités justes.
Elles profitent à tout le monde si chacun les accepte.
En les acceptantchacun aura plus que s'il ne les avait pas accepté.
De plus, certaines sont indispensables, le communisme nous ledémontre bien.
Le communisme sous Staline refusant toutes les inégalités, a fait plonger son peuple dans une misèreprofonde.Le principe de la justice, comme nous l'avons vu, est que tous les hommes doivent être égaux face à la loi et donc,jugés de la même manière.
Mais le caractère généralisé des lois, est aussi ce qui peut amener parfois à une forme d'injustices.
En effet, si on appliquait à la lettre les lois qui nous sont dictées, sans prendre en compte les casparticuliers, beaucoup d'injustices seraient commises.
Le juge doit bien sûr comprendre et respecter l'esprit de la loi,l'intention dans laquelle elle a été rédigée mais doit prendre en compte la situation.
Il ne s'agit pas de faire entorseau principe d'égalité de chacun face à la loi, mais au contraire, pour le garantir, il faut s'efforcer d'estomper lecaractère trop général de la loi qui pourrait remettre le jugement en cause.
Par exemple, un meurtrier souffrant de.
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