L'égalité est-elle possible en société ?
Publié le 22/01/2004
Extrait du document
· Angles d’analyse
® Il semble difficile pour l'homme de s'abstraire de la vie en communauté, qui le place dans des rapports constants avec les autres, qu'il s'agisse de l'existence familiale ou sociale. La vie familiale semble aller de soi, puisqu'elle est fondée sur des relations naturelles, biologiques, où chacun joue un rôle défini. On s'interroge davantage sur les liens qui attachent l'homme à la société, sur le sens et la nature de son engagement dans la collectivité.
® Faut-il les comprendre sur le fond d'une sociabilité spontanée, voire de l'altruisme ? Ou ne s'agit-il pour nous que du jeu de l'intérêt bien compris ? Voire de la satisfaction égoïste des besoins, qui engendrent le conflit ? Quoi qu'il en soit, la société semble peser sur l'individu, hypothéquant sa liberté et l'empêchant d'être ce que bon lui semble.
® En tant que hiérarchisée, la société impose une structure, un ordre aux individus qui la composent : on peut alors se demander si l’égalité est réellement effective, possible en société. C’est donc, a fortiori, la question du déterminisme social qui se pose ici en creux.
® C’est au fond la nature même du lien social qui est ici mise à la question. Il s’agit de déterminer également l’essence même de l’égalité pour comprendre si elle est effective dans la société, ou seulement un idéal.
Problématique
Est-il légitime de voir dans l’égalité un principe non pas seulement moralement abstrait, mais un principe effectif au sein même de la société ? Peut-on lier égalité et société par le lien du possible (c’est-à-dire de celui de la contingence) ou doit-on considérer l’égalité comme fondement nécessaire de toute société ? A l’inverse, l’égalité n’est-elle qu’un idéal inaccessible de fait dans la société pour des individus rendus inégaux par les structures mêmes de cette société ?
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société, sur le sens et la nature de son engagement dans la collectivité.
Faut-il les comprendre sur le fond d'une sociabilité spontanée, voire de l'altruisme ? Ou nes'agit-il pour nous que du jeu de l'intérêt bien compris ? Voire de la satisfaction égoïste desbesoins, qui engendrent le conflit ? Quoi qu'il en soit, la société semble peser sur l'individu,hypothéquant sa liberté et l'empêchant d'être ce que bon lui semble.
En tant que hiérarchisée, la société impose une structure, un ordre aux individus qui lacomposent : on peut alors se demander si l'égalité est réellement effective, possible ensociété.
C'est donc, a fortiori, la question du déterminisme social qui se pose ici en creux.
C'est au fond la nature même du lien social qui est ici mise à la question.
Il s'agit dedéterminer également l'essence même de l'égalité pour comprendre si elle est effective dans lasociété, ou seulement un idéal.
Problématique
Est-il légitime de voir dans l'égalité un principe non pas seulement moralement abstrait, mais un principeeffectif au sein même de la société ? Peut-on lier égalité et société par le lien du possible (c'est-à-dire de celui dela contingence) ou doit-on considérer l'égalité comme fondement nécessaire de toute société ? A l'inverse, l'égalitén'est-elle qu'un idéal inaccessible de fait dans la société pour des individus rendus inégaux par les structures mêmesde cette société ?
Plan
I- L'égalité comme, de fait, irréalisable dans la société du fait de ces propres structures
· La société ne saurait être confondue avec la communauté.
Dès sa naissance, tout homme se trouve d'emblée dans une communauté qui s'impose à lui et dont il partage leshabitudes, la langues, la religion.
C'est d'abord la famille, mais c'est aussi la communautéplus large d'un pays ou d'une nation.
Parce qu'elle s'enracine dans l'histoire commune, etqu'elle repose sur un patrimoine commun, la communauté engendre entre ses membres unsentiment naturel et presque animal de solidarité.
L'intérêt de chacun et l'intérêt de toussemblent être alors confondus.
Leur rapport en tout cas est immédiatement senti.
· Dans une société, au contraire, le lien plus économique que sentimental qui unité les individus est aussi plus abstrait.
Les rapports qui s'y établissent, fondés sur l'échange,supposent une différenciation des fonctions et une division du travail.
Les sphèresd'activité ne sont plus les mêmes : les intérêts des uns peuvent être différents de ceux desautres, voire opposés.
Plus complexes, les relations économiques et sociales rendent doncplus problématique l'idée de solidarité et d'égalité, c'est-à-dire aussi celle d'intérêt général.Le champ social apparaît divisé et le conflit des intérêts menace l'ordre social.
Dès lorsl'égalité en tant que telle ne semble pas réalisable dans la société : il semble que justementdu fait des conflits d'intérêts, c'est bien celui qui est soit le plus fort soit le plus malin quil'emporte.
· On comprend alors que l'égalité ne saurait être effective comme telle dans une société qui tient sont dynamisme essentiellement de ses rapports économiques.
Ce sontprécisément les conflits d'intérêts qui économiquement produise du dynamisme, parce qu'ilspoussent les individus à se surpasser.
En ce sens, l'égalité n'est alors plus qu'un principeécrit sur le fronton des mairies, mais certainement pas une devise effective.
Le fait mêmeque dans la société, de fait, il y ait des discriminations, des privilèges, etc., montre quel'égalité y est impossible, ou en tout cas irréalisable.
II- Le lien entre société et égalité ne doit pas être celui du possible mais du nécessaire
· Mais dire que l'égalité n'est pas possible, de fait, dans la société, c'est-à-dire faire de l'égalité un principe moral sans efficace et sans réalité, cela revient à dire au fond que lajustice est une utopie, et avec elle légalité.
· Dire que tous les individus sont égaux en droit (mais qu'en est-il du fait ?) est souvent perçu justement comme une utopie sans effectivité réelle.
C'est au nom du « réalisme »,d'une prétendue connaissance qu'on prétend connaître l'homme comme un être incapablede s'élever au-dessus de leur état présent et de leur égoïsme (et qu'on condamne par làl'égalité à n'être qu'une utopie, impossible de fait dans la société).
Kant , dans la Critique de la raison pure, retourne cet argument : le mépris dans lequel les pouvoirs ont toujourstenu les hommes, justifiant ainsi leur asservissement, est peut-être la cause de leur étatprésent – et de ce que l'égalité de fait n'existe pas dans la société.
Rousseau écrivait ainsi : « S'il y a des esclaves par nature c'est qu'il y a eu des esclaves contre nature » (DuContrat social, I, II)..
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