« L'égalité est donc à la fois la chose la plus naturelle, et en même temps, la plus chimérique » (Voltaire) ?

Enfin, nous discuterons cette assertion, en montrant que l'égalité n'est pas naturelle, qu'elle est plutôt une idée qui ne prend sens que dans le cadre d'une communauté politique, et qu'elle est aussi chimérique, dans la mesure où elle ne se rencontre nullement dans la réalité concrète d'une société, ni ne peut réellement y figurer.   I.                    Un propos qui déroge au principe de non contradiction   a.       Le principe aristotélicien de non contradiction : l'un des critères de vérité du discours Pour Aristote, il existe des règles logiques dont le respect garantit la véracité d'un discours, et dont l'infraction est au contraire un indice de la fausseté intrinsèque du propos que l'on tient. Tel est le cas du principe de non contradiction, principe qui  consiste à dire qu'on ne peut prédiquer une chose d'une autre et son contraire en même temps, sans que le propos ainsi tenu ne soit irrémédiablement voué à l'erreur. Dire d'une chose qu'elle est blanche et noire en même temps est donc faux, puisqu'il y a contradiction dans les termes. b.      L'égalité ne peut être naturelle et en même temps chimérique Le propos de Voltaire semble déroger au principe de non contradiction. En effet, nous l'avons montré en introduction, une chose naturelle est l'inverse d'une chose chimérique, l'une peut se rencontrer telle quelle dans le monde, l'autre est le résultat d'une activité de l'esprit qui combine deux réalités hétérogènes pour en former une troisième, entièrement étrangère à la réalité. Que pouvons-nous penser de cette assertion de Voltaire ?