Devoir de Philosophie

l'éducation n'est-elle qu'une affaire privée ?

Publié le 09/11/2005

Extrait du document

ð  Ce ne peut-être à l'Etat, à la tête d'une société aux moeurs corrompus que peut revenir la tâche délicate de l'éducation des enfants. Au contraire l'échange intime permet-il de privilégier une éducation qui ne soit pas violence mais développement, non pas tentative de construire des citoyens dévoués à l'Etat mais des individus à part entière. -          Car si l'Etat, par le système éducatif qu'il met en place, tente d'instaurer une certaine égalité entre les hommes, on ne peut pour autant s'en référer entièrement à lui : il forge des citoyens. C'est aux individus que revient la responsabilité de juger de ce qui apparaît bénéfique pour leurs enfants : ainsi la première responsabilité de l'éducation revient à la famille. Si Locke souligne que l'éducation forme des citoyens, il n'en est pas moins que les parents sont responsables au regard de Dieu de l'éducation qu'ils donnent à leur enfant. La suppression de ce principe transcendantal n'en retire pas moins la responsabilité de la famille, notamment évoquée dans les Droits de l'enfant : l'Etat assure le bien-être que si les parents ne peuvent le faire. ð  Etre éduqué, ce n'est donc pas seulement être dirigé vers certaines connaissances, mais également pouvoir user d'outils afin de parvenir à son bien-être dans la communauté. On ne saurait ôter à la famille son rôle dans la transmission des valeurs, puisqu'elle est la première cellule que connaît l'enfant.   L'éducation, socle de l'humanisme -          Le propre de l'humanisme repose sur la tentative de conciliation de la formation optimale à la fois de l'individu et du citoyen : à la fois affirmer son individualité et son appartenance à l'universel. Au siècle des Lumières, l'éducation est avant tout arrachement : aux superstitions, aux croyances infondées, etc.

Si éduquer, c’est arracher l’homme de son état de nature primitif pour lui permettre d’habiter peu à peu le monde de la culture, un tel processus ne pourrait, à première vue, qu’incomber à l’Etat, en tant que la responsabilité d’un tel acte ne peut reposer entre les mains de particularismes.

Pour autant, il est impossible de nier l’influence de la structure sociale première qu’est la famille et de lui défaire la possibilité d’une éducation conçue dans ses repères propres.

Dès lors, se demander si l’éducation est affaire publique revient à s’interroger sur sa fonction propre : forme-t-elle des citoyens qui doivent être préparés à contribuer au bien commun, ou des individus dont le bien suprême serait de cheminer sans trêve vers plus d’humanité ?

 Les enjeux sont à la fois politiques et éthiques, car distribuer ce rôle exclusivement à l’Etat reviendrait à lui laisser libre cours dans la formation des esprits : le danger serait qu’il n’en fasse que des êtres certes égaux mais indiscernables. Quel est donc l’homme que se doit de former le processus éducatif ?

Liens utiles