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l'éducation donnée aux enfants et aux adolescents permet-elle ou empêche-t-elle la liberté de penser ?

Publié le 09/11/2005

Extrait du document

   a)    On nous interdit certains comportement et certaines opinions.   L'éducation nous apprend ce qui est bien et ce qui est mal. Mais le fait même qu'il soit nécessaire de nous l'apprendre montre que c'est pour nous une contrainte. Plus grand, nous considérerons comme bien ou mal ce qu'on nous a appris à considérer de cette façon. Ce jugement sera-t-il cependant véritablement le nôtre, ou n'aurons-nous pas perdu notre liberté de penser, notre faculté à juger par nous-mêmes. à développer.      b)    On nous apprend des choses qui peuvent influencer notre pensée.   Texte : Descartes, Méditations métaphysiques, première méditation, traduction Florence Khodoss. « Il y a quelque temps que je me suis aperçu que, dès mes premières années, j'avais reçu quantité de fausses opinions pour véritables, et que ce que j'ai depuis fondé sur des principes si mal assurés, ne pouvait être que fort douteux et incertain ; de façon qu'il me fallait entreprendre sérieusement une fois dans ma vie de me défaire de toutes les opinions que j'avais reçues jusques alors en ma créance, et commencer tout de nouveau dès les fondements, si je voulais établir quelque chose de ferme et de constant dans les sciences. »   Texte : Descartes, Discours de la méthode, première partie.

L'éducation est toujours une contrainte : il s'agit d'apprendre à l'enfant à ne pas se comporter uniquement selon ses désirs. Cette éducation n'entrave-t-elle pas, de ce fait, la liberté de l'enfant ? En particulier, on apprend à l'enfant, en plus des comportements qu'il doit approuver ou désapprouver, les raisonnements qu'ils doit considérer comme rationnels. Cela ne limite-t-il pas, voire n'empêche-t-il pas sa liberté de penser, non seulement sur le moment, mais également quand il aura atteint l'âge adulte ?

« nous a fallu longtemps être gouverné par nos appétits et nos précepteurs, qui étaient souvent contrairesles uns aux autres, et qui, ni les uns ni les autres, ne nous conseillaient pas toujours le meilleur, il estpresque impossible que nos jugements soient si purs, ni si solides qu'ils auraient été, si nous avions eul'usage entier de notre raison dès le point de notre naissance, et que nous n'eussions jamais été conduitsque par elle.

» Transition : Mais renoncer à l'éducation, sinon en général, ce qui mettrait en danger la vie des enfants (même les animauxéduquent leurs petits), du moins pour ce qui est de la pensée, n'est-ce pas renoncer à pouvoir vivre ensemble ?N'avons-nous pas besoin d'une homogénéité minimale de pensée au sein d'une société ? 2.

Elle est un phénomène social. a) Nous sommes influencés par la société. Texte : Durkheim, Règles de la méthode sociologique , chapitre I. « Ainsi, dans une assemblée, les grands mouvements d'enthousiasme, d'indignation, de pitié qui seproduisent, n'ont pour lieu aucune conscience particulière.

(...) Alors même que nous avonsspontanément collaboré, pour notre part, à l'émotion commune, l'impression que nous avons ressentie esttout autre que celle que nous eussions éprouvée si nous avions été seul.

» Texte : Durkheim, Règles de la méthode sociologique , chapitre V, §2. « Cette pression, qui est le signe distinctif des faits sociaux, c'est celle que tous exercent sur chacun.

» Texte : Durkheim, Règles de la méthode sociologique , chapitre I. « Quand on regarde les faits tels qu'ils sont et tels qu'ils ont toujours été, il saute aux yeux que touteéducation consiste dans un effort continu pour imposer à l'enfant des manières de voir, de sentir et d'agirauxquelles il ne serait pas spontanément arrivé.

Dès les premiers temps de sa vie, nous le contraignons àmanger, à boire, à dormir à des heures régulières, nous le contraignons à la propreté, au calme, àl'obéissance ; plus tard, nous le contraignons pour qu'il apprenne à tenir compte d'autrui, à respecter lesusages, les convenances, nous le contraignons au travail, etc., etc.

Si, avec le temps, cette contraintecesse d'être sentie, c'est qu'elle donne peu à peu naissance à des habitudes, à des tendances internesqui la rendent inutile, mais qui ne la remplacent que parce qu'elle en dérivent.

» b) Mais sans éducation, nous ne pouvons vivre en société. C'est l'éducation qui nous permet de vivre les uns avec les autres.

Sans éducation, chacun ferait ce quebon lui semble.

Or nos intérêts sont souvent contradictoires, et nous ne pourrions donc pas vivreensemble.

À DÉVELOPPER . c) Or la vie en société est nécessaire au développement de la pensée. Texte : Spinoza, Traité théologico-politique , chapitre V, traduction Charles Appuhn. « Ce n'est pas seulement parce qu'elle protège contre les ennemis, que la Société est très utile et mêmenécessaire au plus haut point, c'est aussi parce qu'elle permet de réunir un grand nombre de commodités; car, si les hommes ne voulaient pas s'entraider, l'habileté technique et le temps leur ferait égalementdéfaut pour entretenir leur vie et la conserver autant qu'il est possible.

Nul n'aurait, dis-je, le temps ni lesforces nécessaires s'il lui fallait labourer, semer, moissonner, moudre, cuire, tisser coudre et effectuerbien d'autres travaux utiles à l'entretien de la vie ; pour ne rien dire des arts et des sciences, qui sontaussi suprêmement nécessaires à la perfection de la nature humaine et de sa béatitude.

Nous voyons eneffet ceux qui vivent en barbares, sans civilisation, mener une vie misérable et presque animale, etcependant, le peu qu'ils ont, tout misérable et grossier, ils ne se le procurent pas sans se prêtermutuellement une assistance quelle qu'elle soit.

» Transition : S'agit-il donc de choisir entre vivre en société --- ce qui reviendrait, dans beaucoup de cas, à renoncer à survivre --- et conserver sa liberté de penser ? 3.

Sans éducation, nous ne pouvons pas apprendre à penser. a) La pensée passe d'abord et avant tout par une langue. Être éduquer, c'est en tout premier lieu apprendre une langue qui, comme phénomène social, renfermedes modes de pensée propres à une société.

Mais comment penser sans langue ? La langue étant lacondition de la pensée, il ne semble même pas possible de penser sans recevoir une éducation.

À. »

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