« L'école classique qui ne mêlait pas la vie des auteurs à leurs ouvrages se privait d'un puissant moyen d'appréciation. » (Chateaubriand, le Génie du Christianisme.). Expliquez cette opinion et appréciez-la en indiquant comment elle a pu renouveler la critique littéraire au XIXe siècle ?
Publié le 30/03/2009
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Début. — Chateaubriand pose les principes d'une critique nouvelle, pour soutenir sa thèse fondamentale dans le Génie du Christianisme.
- 1. La critique classique ne jugeait que d'après des règles générales sans se soucier de la personne des auteurs : en fait, les œuvres de l'époque classique étaient pour une large part impersonnelles.
- 2. Avec le romantisme, la critique doit changer d'orientation, la littérature exprimant le moi des écrivains. D'où les théories de Chateaubriand, Mme de Staël, etc.. De ce renouvellement de la critique, Sainte-Beuve est le plus illustre représentant.
- 3. La critique de Sainte-Beuve, tirée des idées de Chateaubriand, devient une véritable « histoire naturelle des esprits «. La valeur de son œuvre témoigne de l'excellence de sa méthode (psychologique et historique), appliquée aux écrivains classiques comme aux romantiques.
- 4. Des abus se sont produits ensuite : chez quelques critiques l'œuvre disparaît derrière l'auteur.
Conclusion. — La méthode biographique, indispensable à la connaissance de certains auteurs, n'est, en aucun cas, suffisante.
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