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L'échange n'a t-il de sens que s'il satisfait un interêt ?

Publié le 27/02/2008

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Ainsi n'existe-t-il pas des rapports humains où l'intérêt soit totalement exclu ?   II   A : Les relations amicales ou amoureuses peuvent être des exemples de relations humaines ou l'intérêt ne rentre pas en jeu. Pourtant si je suis ami avec telle personne n'est-ce pas parce que je partage quelque chose de commun avec elle : mon ami a les mêmes goûts que moi en musique, en littérature...Or si mon ami est mon semblable que peut-il m'apporter ? L'ami n'est-il qu'un autre soi-même ? A l'inverse puis-je encore être l'ami de quelqu'un qui ne partage pas mes goûts ? Aristote a montré dans l'Ethique à Nicomaque, au livre VIII, que l'amitié pouvait avoir plusieurs formes : l'amitié peut avoir pour fondement soit le plaisir, soit l'utilité, soit le bien. Or pour les deux premières formes d'amitié, Aristote montre que l'ami n'est pas aimé pour lui-même mais par intérêt. Si bien que dès que l'ami ne m'est plus utile ou qu'il ne m'apporte plus de plaisir l'amitié se termine. Ces deux sortes d'amitié sont fragiles parce qu'elles dépendent de circonstances extérieures.   B : On peut même en dire autant des relations amoureuses.

 

L’échange est une opération de transfert de biens ou de services considérés comme équivalents. La transaction a un caractère économique, elle appartient à la sphère du commerce. Acheter du pain, vendre une voiture, c’est céder un bien en contrepartie d’un autre. Echanger n’a donc d’intérêt que si les choses qui circulent entre les personnes sont différentes, hétérogènes entre elles. Mais l’échange ne se cantonne pas à la sphère économique et commerciale. On parle d’échange amicaux ou amoureux, intellectuels ou théoriques. Mais ce qu’il y a de commun c’est la mise en présence des personnes et la communication des choses possédées. De prime abord, l’échange semble inclure la notion d’intérêt, mais l’échange ne peut-il se réduire qu’à cela, d’où la question : l’échange n’a-t-il de sens que s’il satisfait un intérêt ? L’intérêt c’est ce qui est utile à un homme ou à une collectivité. On parlera alors d’intérêt personnel ou d’intérêt général. L’échange est une opération de transaction entre deux parties consentantes. Or si l’échange n’a de raison d’être que dans la mesure où il satisfait un intérêt, comment faire en sorte que l’échange soit réciproque ? Peut-on et comment fonder la réciprocité inhérente à toute échange sur des bases égoïstes ? Peut-on penser l’échange indépendamment de la notion d’intérêt ?

 

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