LE VIVANT REQUIERT-IL UN PRINCIPE SPÉCIFIQUE D'EXPLICATION ? QUELQUES ÉLÉMENTS DE RÉFLEXION SUR L'HISTOIRE DE LA PENSÉE BIOLOGIQUE.
Publié le 14/04/2014
Extrait du document
• Comment définir un être vivant ?
Toute définition est en fait différentielle. En l'occurrence, elle consistera à énoncer les caractères distinctifs généraux d'un tel être. Toute l'histoire de la biologie, en un sens, est marquée par la recherche de ces caractères. Pour Monod (cf. Le hasard et la nécessité, Éditions du Seuil), les trois caractères fondamentaux du vivant sont : téléonomie (régulation finalisée de toutes les fonctions). morphogenèse autonome (production et reproduction autonomes des formes vivantes constitutives) et invariance reproductive (continuité des espèces rendue possible
par la transmission de la même formule génétique).
«
elle, n'est pas neutre.
Les discussions récentes sur la reconnaissance du droit d'avorter ont mis en évidence de telles implications.
Les adver saires de lavortement n'ont cessé de se recommander du « respect de la vie » pour lutter contre l'interruption de grossesse.
Comme si la vie pouvait se définir abstraitement -et virtuellement -indépendamment d'un organisme vivant, constitué, pleinement individualisé.
Au fameux procès de Bobigny (intenté à une jeune femme « coupable » d'avoir avorté après avoir été violée).
Jacques Monod dénonçait l'imposture qu'il y a à confondre la vie en général (qui est partout donc nulle part) et une vie humaine, individualisée, réelle et non virtuelle, identifiable à
un être particulier.
Et dans sa déposition au même procès, Jean Ros tand signalait que le véritable « respect de la vie » passe par la lutte contre les injustices et la misère qui frappent les êtres vivants déjà « constitués ».
et non par le maintien d'une contrainte qui est une
manière de dénier à l'être humain le droit de disposer de son propre corps, et de donner la vie quand il le désire.
(Cf.
pour approfondir la
réflexion le récit du Procès de Bobigny dans la collection Idées, Éditions Gallimard.)
• Comment définir un être vivant 7 Toute définition est en fait différentielle.
En l'occurrence, elle consis tera à énoncer les caractères distinctifs généraux d'un tel être.
Toute l'histoire de la biologie, en un sens, est marquée par la recherche de ces caractères.
Pour Monod (cf.
Le hasard et la nécessité, Éditions du Seuil), les trois caractères fondamentaux du vivant sont : téléonomie (régulation finalisée de toutes les fonctions).
morphogenèse autonome (production et reproduction autonomes des formes vivantes constituti ves) et invariance reproductive (continuité des espèces rendue possible par la transmission de la même formule génétique).
• A la recherche d'une explication scientifique des organismes vi vants : le « modèle mécaniste » et ses limites.
- La signification du « modèle mécaniste ».
La première science de la nature constituée, la physique, a dû, pour s'affirmer, s'affranchir du vitalisme inconscient par lequel l'homme tend à saisir le réel en analogie avec l'activité vitale qu'il déploie.
Ainsi, le principe d'inertie est-il venu retirer à la matière les qualités occultes, plus ou moins mystérieuses, qui lui étaient attribuées depuis long temps.
La mécanique, expliquant la réalité physique en termes d'élé ments matériels inertes, agencés selon des lois d'organisation strictes.
et intégrant l'instrument mathématique pour quantifier les relations ob servées, a fourni un premier modèle d'explication scientifique.
Harvey, puis Descartes l'appliquent à l'être vivant.
C'est le fameux thème des «animaux machines» que l'on voit formulé dans la cinquième partie du Discours de la Méthode et au début du Traité de l'homme, de Descar tes.
Après Harvey.
qui expliquait la circulation du sang en comparant le cœur à une pompe aspirante refoulante, Descartes pense qu'il est possible d'expliquer mécaniquement la réalité du vivant.
Voici deux ex traits significatifs de son œuvre : «Jugeons que le corps d'un homme vivant diffère autant de celui
158.
»
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