Le vivant est-il une machine complexe ?
Publié le 01/08/2010
Extrait du document
Le vivant est l’ensemble de ce qui possède la vie comme qualité. En ce sens, cela regroupe une variété immense d’organismes qui se distinguent des machines qui elles ne possèdent pas la vie. Mais y a-t-il véritablement une différence entre une machine et le corps d’un animal ? Si l’architecte est différent, il n’en reste pas moins que la différence ne semble pas essentiel ou du moins que ce soit simplement la complexité qui fasse véritablement la différence. Pourtant n’est-ce pas réduire le vivant ? N’est-il pas plus que ce simple rouage ? Ne faut-il pas y joindre du spirituel et du psychique pour rendre compte du vivant ?
Si mécaniquement le vivant est une machine complexe (1ère partie), ce matérialisme n’est pas tenable (2nd partie) et doit envisager la spiritualité du vivant (3ème partie).
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Transition :
Ainsi il est possible que dire que le vivant n'est qu'une machine complexe.
Cependant, on se rend bien compte quece matérialisme forcené n'est possible qu'à condition de réduire et de simplifier largement le vivant.
Si le corps estune machine : le corps n'est pas tout le vivant.
II – L'échec du matérialisme
a) Or comme le dit Aristote en Métaphysique A, 3 : La matière est un principe insuffisant.
Elle ne suffit pas à expliquer la nature des choses.
Le caractère d'individu se trouve bien plutôt au travers du Sujet substrat(hupokeimenôn) qui signifie au sens étymologique ce qui est placé dessous.
C'est le sujet auquel des attributs sontassignés, c'est aussi la forme sous jacente, la substance (matière + forme) sous jacente.
Hupokeimenon, dans lesécrits logiques, c'est le sujet & dans les écrits physiques, c'est le substrat et cela correspond en effet à lasubstance première : « l'essence première qui dans les termes mêmes d'Aristote ‘faits substrat de tout le reste' està la fois selon la liaison qu'opère la prédication, substrat de ses déterminations physiques et sujet de sesprédicats ».
En effet, la matière par elle-même ne peut pas tout expliquer dans la mesure où elle est un principeinforme.
De l'âme : 412a10 : « la matière est puissance, alors que la forme est réalisation » 412a20 : « Il faut donc nécessairement que l'âme soit substance comme forme d'un corps naturel qui a potentiellement la vie.
Or cettesubstance est réalisation.
Donc, elle est réalisation d'un tel corps.
» Elle a besoin d'une forme qui lui serve de cadreet celle-ci n'est rien de moins que la substance qui est donc l'âme : un principe immatériel relevant de ce que l'onappelle l'esprit.
C'est bien par ailleurs ce que mettait déjà en exergue Platon dans le Phédon dans sa critique de matérialisme d'Anaxagore.
La réalité n'est pas un simple agencement mécanique d'éléments matériels.
Le corps nepeut pas tout expliquer ni tous les enchaînements de la nature.
En effet, il y a une place nécessaire à rendre à lavolonté et la liberté.
En ce sens, il serait réducteur de faire de l'ensemble de la nature un ensemble de rouages.
b) Même l'ensemble de nos comportements bien que soumis en partie à des déterminismes d'ordre psychologique nepeuvent être réduits à une explication matérielle.
C'est ce que montre Merleau-Ponty dans la Structure du comportement .
Le fonctionnement du corps n'est pas un mécanisme aveugle, une mosaïque de séquences causales indépendantes ; il forme un tout qui reçoit des excitations et y répond de façon coordonnée.
Tous les réflexes sontsolidaires les uns avec les autres, ils ne sont point séparés les uns des autres et n'agissant qu'à cause d'une seuleet même et identique excitation.
En somme notre corps ou plutôt notre organisme, s'il peut être considéré commeune machine ; cette dernière n'est pas stupide et n'est pas un fait complexe d'automatismes mais plutôt unemachine intelligente qui répond de façon la plus appropriée à la situation (l'excitation) donnée.
Il y a une adaptationde mon corps à chaque nouvelle excitation.
Et en lisant les citations suivantes : nous en apprenons un peu plus surle fonctionnement de notre corps au niveau de nos réaction comme le fait que l'excitation est déjà une premièreréponse de notre corps face à une certaine chose.
De plus, certaines parties nerveuses peuvent être inhibée parnotre propre organisme par exemple ne plus ressentir de douleur.
Ainsi il apparaît que le système peut faire des choixentre les différents trajets possibles qu'à une excitation de propager.
Le corps (l'organisme) s'adapte, même à lamaladie et va même jusqu'à se réorganiser comme le montre l'exemple du mal voyant.
Le corps n'est pas unmécanisme fermé sur soi, sur lequel l'âme pourrait agir du dehors.
Le corps en général est un ensemble de pouvoirs.
c) Néanmoins, il faut bien reconnaître aussi que ce dualisme cartésien n'est pas non plus apte à rendre compte del'ensemble des phénomènes et c'est bien en ce sens que l'on peut comprendre cette citation de Nietzsche dans Ainsi parlait Zarathoustra : « il y a plus de raison dans ton corps que dans ta meilleure sagesse ».
Le corps ici est le symbole de la matière tandis que la sagesse est celui de l'esprit.
Le problème repose donc sur la remise enperspective du dualisme.
I l faut voir la double signification du terme de raison qui est à la fois cette faculté mais aussi la cause : la raison des chose.
Si l'on s'en tient directement à la dernière signification, on peut dire que lecorps renferme plus de moyens de décision ou plus exactement qu'il nous détermine plus largement que les maximesde notre sagesse.
Autrement dit, nos agissements sont largement plus déterminés par notre corps que par notresagesse.
En d'autres termes, on peut dire que la matière serait l'un des principaux facteurs d'explication del'organisation du monde extérieur.
Il est l'expression de la vitalité de l'homme.
Transition :
Ainsi dire que le vivant est une machine complexe c'est réduire le concept de vivant à un simple amoncellementphysique mais rien n'y fait, un automate ne peut remplacer un vivant, notamment l'homme..
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