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Le vivant est-il entièrement connaissable?

Publié le 17/02/2005

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Il s'agit de savoir si le lien entre «vivant» et «entièrement connaissable» est légitime, s'il existe ou non.   Problématisation :               «Puisque le savoir et la science arrivent, pour toutes les voies de la recherche dont il y a principes, causes ou éléments, en acquérant la connaissance de ceux-ci [...], il est clair que pour la science de la nature aussi, il faut tenter de déterminer d'abord tout ce qui concerne les principes.»               C'est ainsi qu'Aristote ouvre sa Physique (en 184a10). Il considère la science de la nature comme une autre science, et nous demande de procéder de la même façon : rechercher les principes, pour pouvoir étendre sa compréhension à tous les phénomènes. Mais le vivant est-il entièrement connaissable ? Le problème n'est pas de ce demander s'il y a un sens à tout connaître, mais de voir si le vivant n'enveloppe pas de spécificité capable de faire obstacle notre connaissance : Y a-t-il quelque chose qui nous échappe dans le vivant ? Après avoir examiné l'étendue spatiale et temporelle du vivant, nous nous interrogerons sur la complexité de ses principes, avant de voir sa dimension réflexive en l'humain.     Plan suggéré :     I - Le vivant dans le temps et l'espace.   ·         Commençons par ce qu'il y a de plus lointain et extérieur à nous dans le vivant : faisons l'hypothèse d'extra-terrestres.

« II – La connaissance des principes du vivant.

· Selon Aristote ( De l'âme , livre II), les être vivants ont pour principe des âmes, dont les spécificités sont différentes selon qu'il s'agisse d'un végétal,animal ou humain.

C'est que l'âme est un principe d'animation, un moteur chezles Grecs, et nullement la partie immatérielle de moi-même qui devra rendredes comptes à Dieu.

Mais l'âme, posée comme cause du mouvementautonome, est une théorie qui ne peut être vérifiée. · Selon des biologistes plus récents tels que Darwin, les vivants ne sont pas figés dans le temps, mais ils évoluent (phénomène tout à fait ignoréd'Aristote).

Cette évolution a deux principes : a) la sélection naturelle , qui n'est pas, comme on la caricature, la survie du plus fort, mais du plus apte àse reproduire, ce qui n'est pas le même chose (le paon qui fait le mieux laroue est celui qui se reproduit le plus et a le plus de descendants, mais fairela roue ne participe pas de sa force ou de sa résistance aux prédateurs.) b)la mutation , dont Darwin postule la nécessité avant la découverte des gênes. Des caractéristiques légèrement différentes de celles de l'espèce originairesapparaissent spontanément chez un individu.

La sélection décidera de l'avenirde cette mutation.

Mais si la sélection est un fait, des incertitudes demeurentquand au processus exact de la mutation : est-ce réellement une loterie ? Ouest-elle produite par un effort d'adaptation de l'individu ? Transition : On voit que l'on a affaire à autre chose que la simple étendue du vivant.

On est plus près de la volonté d'Aristote de comprendre les principes de la chose.

Nous avons en même temps mis le doigt sur ce qui pourrait nousrendre le vivant difficilement connaissable : son évolution.

Puisque le vivant évolue, nous voyons en quoi saconnaissance devient complexe.

Cela ne doit pourtant pas décourager de découvrir des lois du vivant, même chezun animal qui s'est considéré longtemps comme un sommet de l'évolution.

III – Le vivant réflexif · On concède que l'être vivant est le seul vivant à réfléchir, c'est-à-dire qu'il peut revenir sur ses expériences passées pour en tirer des conclusions sans se soumettre exactement au processus d'habitude qui tient lieud'apprentissage chez les animaux.

Il est dans l'étrange position d'être à la fois observateur et observé quand ils'étudie en tant que vivant.

Ainsi les sciences humaines permettent de connaître l'humain à partir de facteurssociaux : si le suicide est généralement inexplicable en se fondant sur la seule histoire de l'individu, la prise encompte de facteurs tels que l'isolement de la société permet de connaître les conditions favorables à un suicide(c.f.

Durkheim, Le suicide ) · De même, l'éthologie (science du comportement animal) permet de rendre compte de certaines dimensions humaines telles que les rites, la religion, l'art, et des pans entiers de la culture.

Pour le professeur Konrad Lorenz(c.f.

L'Agression ), fondateur de l'éthologie, il arrive qu'une offrande, ou un comportement quelconque, devienne un symbole, et constitue le lien entre des individus.

Cette instigation de comportements purement instinctifs audépart, prennent sens hors du simple instinct, et l'on passe d'une espèce réglée entièrement par l'instinct à uneespèce contenant des comportements sociaux.

C'est selon lui l'origine de l'art, qui devait être au départ assisterà de tels rituels (l'ethnologie actuelle confirme ces théories, étant donnée l'utilisation purement cérémonielle dela quasi-totalité des arts traditionnels, qu'on appelle aujourd'hui «art premier»).

L'humain aurait donc suivi plusprofondément que toutes les autres espèces ce qui mène à un dépassement des instincts purs, et les remplacepar des comportements instigués, ritualisés, s'élevant jusqu'au statut de symboles, puis de religions. Conclusion : Si le vivant n'est donc pas connaissable dans toute son étendue dans l'univers, on voit qu'il estconnaissable là où il est observable en action.

Son évolution, et sa complexité lorsqu'il s'élève jusqu'à la réflexion,sont des obstacles majeurs à une entière connaissance du vivant, mais une telle connaissance est cependantpermise tant que le vivant existe, c'est-à-dire tant qu'un vivant en observe un autre.. »

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