Le vice implique-t-il la connaissance de la vertu ?
Publié le 30/10/2012
Extrait du document
«Que l'on ne pense pas que le pécheur repenti est bien éloigné du degré des justes, en raison des fautes et des transgressions qu'il a commises. Il n'en est pas ainsi: qui s'est converti au bien est aimable et agréable aux yeux de Dieu, comme s'il n'avait jamais été coupable. Qui plus est, grande est sa récompense, car, ayant goûté à la saveur du péché, il a renoncé à sa faute en maîtrisant son instinct.«
«
La notion de faute n'est pas seulement pensée par
l'homme
vertueux
Une totale immoralité est chose impensable.
Même l'homme le plus vicieux connaît la signification
de la notion de faute.
On peut très bien en avoir le sentiment
sans savoir ce qu'est la vertu.
Même la plus vile
des crapules sait
ce
qu'est la faute
A
ucune organisation
criminelle n'aurait
jamais été créée si ses
membres n'avaient pas
eu un élémentaire sen-
«La plus haute vertu comme
le vice le plus honteux, est
en nous l'effet du plaisir
plus ou moins vif que nous
trouvons à nous y livrer.»
Claude-Adrien Helvétius,
De
l'Esprit
timent de la faute.
Les
criminels transgressent
toutes les règles de la
vertu, mais jamais celle
qui veut qu'un homme
ait toujours besoin d'un
autre homme.
Au sein
même de la mafia,
il
existe un code moral,
un «code de l'honneur».
Le sentiment
de faute n'im-
plique pas néces-
sairement la vertu
Q
u'est
-
ce
qui est
bon? se deman-
de
Nietzsche.
Tout ce
qui exalte en l'homme
le sentiment de puissance,
la volonté de puissance,
la puissance même.
Qu'est-ce qui est mau-
vais? Tout ce qui vient
de la faiblesse»
(L'Anté-
christ).
Sans être vertueux,
celui qui a conscience de
la vie qui l'anime peut
très bien savoir
qu'il
commet une faute dès
l'instant où ses actes
contredisent ses ins-
tincts vitaux.
La faute
a une dimension
affective
F
reud,
dans
Malaise
dans la civilisation,
écrit: «Aussi le mal est-
il originellement ce pour-
quoi on est menacé d'être
privé d'amour; et c'est
par peur d'encourir cette
privation qu'on doit évi-
ter de le commettre.»
Voilà qui montre bien
que des motifs pure-
ment égoïstes, c'est-à-
dire affectifs, peuvent
très bien conduire à
«penser» la faute.
Il n'est pas nécessaire d'être vertueux pour éprouver
le sentiment de faute.
Ce sentiment a bien d'autres origines
que la seule conscience morale.
La preuve en est que même
l'homme le plus abject l'éprouve..
»
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