Le travail par Karl Marx
Publié le 25/11/2012
Extrait du document
«
trop ce qui est le produit d'une histoire avec l'original.
Nous croyons en effet un peu vite que le travail ne serait qu'un moyen de satisfaire des besoins animaux (après
le travail) auxquels l'homme serait lié comme à une nécessité pour survivre, exactement comme l'animal survit
en ne produisant jamais que lui même.
Nous prenons alors comme qualité essentielle du travail ce qui n'en est
que la perversion: la dégringolade du travail au rang de simples moyens d'une nécessité biologique.
C'est dire que la véritable nature du travail, l'opération du travailleur, ce par quoi il se prolongeait à l'extérieur
de lui même dans un produit qui devenait témoin de son humanité en portant la trace de ses efforts et de son
ingéniosité, est niée tout le temps qu'il travaille.
Restent alors les forces d'un organisme animal pour qui le travail n'est plus qu'un moyen d'obtenir de quoi se
réparer et donc compenser l'énergie dépensée: le moyen d'acheter des aliments et d'user d'un certain de
"loisir" pour que l'organisme récupère ses forces.
Quel est le processus qui a permis cette perversion? Pour répondre à cette question, ne faut-il pas commencer
par se demander avec Marx: en quoi consiste la dépossession du travail? En effet la dépossession du produit
du travail exige que l'acte lui même soit dépossédé: cela nous oblige à scruter l'acte même de la production,
car, si l'ouvrier y est étranger à lui même, ce ne peut être qu'au coeur de l'activité du travail que s'opère la
dépossession.
Cette capacité de se prolonger dans le produit de son travail qui est preuve et figure de sa
liberté, doit être d'une manière ou d'une autre niée.
Le déposséder du produit de son travail implique alors que
l'acte même du travail ne lui appartienne plus, ne relève plus de lui; et pour cela, il faut et il suffit qu'il ne puisse
plus être soi au cours du travail; que le produit ne soit plus ce qui le révèle à lui même, ce qui le fait accéder à
la considération de soi, dans la mesure où le produit non seulement est la preuve de ses qualités et de sa
grandeur mais encore représente un monde humain qui le reflète.
Pistes de compréhension
Le travail n'appartient à l'être de l'ouvrier que si le soi peut se prolonger comme manifestation de
sonintériorité. La dépossession du travail consiste donc à l'extérioration du travail, inventé par un autre,
organisé par un autre, avec pour conséquence que dans l'acte du travail l'ouvrier ne peut plus satisfaire son
besoin de s'affirmer: l'opération ne vient plus du soi, il ne vit plus humainement; si bien que dans le travail.
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