Le travail nous permet-il de se realiser?
Publié le 13/11/2012
Extrait du document


«
persévérance, ne travaillons-nous pas au sein d'une communauté humaine pour y trouver une
reconnaissance ? On peut alors souligner la spécificité du travail humain qui implique un plan
et un projet défini, déjà réfléchi, qui se différencie ainsi de l'opération animale.
L'homme
exerce une volonté réfléchie et réalise ses buts consciemment.
C'est parce que le
comportement de l'homme obéit à un projet et donc d'une certaine façon envisage l'avenir, que
des aptitudes mentales telles que l'imagination, la volonté, la persévérance se développent.
Dans ce sens, cela permettrait-il à l'homme de se réaliser ? Le travail serait alors le propre de
l'homme, ce qui permet à l'homme de réaliser son humanité ? C'est ce qu'a cherché à montrer
Hegel.
L'homme, en transformant la nature et les choses se construit et se réalise lui-même.
Il
façonne la nature, la construit, la pense à son image, ainsi il accède à la conscience et à la
liberté.
Il n'est plus dépendant de la nature, il se libère de celle-ci.
La conscience alors
s'extériorise, elle impose son empreinte sur les choses.
C'est l'activité transformatrice qui
permet la prise de conscience de soi.
Hegel, dans sa dialectique maîtrise/servitude, explique
que le maître fait travailler l'esclave pour la satisfaction de ses propres besoins et finit ainsi
par en dépendre, tandis que l'esclave grâce à son travail plie la nature à sa propre volonté.
L'esclave devient le « maître du maître » et le maître « l'esclave de l'esclave ».
L'esclave s'est
en effet construit, transformé en homme parce qu'il a su extériorisé sa conscience et ses
projets.
Le travail serait-il alors une source d'autonomie ? Certainement puisque l'esclave
forme les choses à son image et se transforme, et asservira donc son maître qui deviendra son
esclave.
Le travail est alors conçu ici comme un chemin vers l'autonomie, vers un
accomplissement de soi, une conscience de soi.
Le travail forme, transforme, éduque.
C'est
par lui que l'homme se réalise en tant qu'homme, il lui donne pleinement sa valeur d'homme et
lui permet d'accéder à son humanité.
En transformant la nature, l'homme transforme sa propre nature.
Il apprend, crée,
développe, progresse dans ses compétences.
Le travail alors construit l'homme, et constitue
son essence même.
L'homme se transforme à travers le travail.
Pourtant, cet idée de travail est
souvent associée à l'idée de pénibilité, de fatigue, et même de souffrance.
Si il donne à la fois
les conditions de son accomplissement, il reste aussi l'objet de multiples souffrances.
Le travail se divise en tâches et se répartit entre les différents travailleurs.
Chacun
accomplit un travail et par conséquent acquiert une certaine compétence dans ce domaine.
Mais n'est-ce pas alors instituer peu à peu une division du travail matériel mais aussi
intellectuel ? La division du travail condamne l'homme, l'emprisonne et l'enferme dans un
cercle d'activité déterminé, auquel il est impossible d'échapper.
Le travail, au lieu de
transformer l'homme, le faire évoluer peut alors aussi lui faire « perdre son âme ».
Ici,
affirmer que le travaille libère semble contradictoire avec toute la réalité du travail, avilissant
et épuisant, puisqu'il peut menacer la vie de l'homme lui-même, comme dans le travail forcé.
Le travail devient alors extérieur à l'artisan qui n'y développe aucune énergie authentique,
physique ou morale.
Ce phénomène d'aliénation fait de l'homme un producteur qui ne se
reconnaît plus dans la chose qu'il produit.
Et en ce sens, aucune conscience de soi n'est
envisageable, l'homme, au contraire d'être libre, est aliéné et se retrouve devant son produit
comme devant une réalité qui le domine.
Pour Marx, l'homme va se réaliser dans le travail
grâce à la technique.
Mais quand les machines remplacent les simples outils, le travail se
déshumanise complètement.
L'homme n'a alors plus aucun moyen de pouvoir réaliser son
humanité : puisqu'il pers la maîtrise de la technique, il devient lui-même « mécanisé » et le
travail l'ennemi de sa personnalité.
L'homme se retrouve aliéné et ne se reconnaît plus dans ce
qu'il fait : comment alors ici ne pas « perdre » le sens de sa vie ? Cette aliénation semble alors
dangereuse...
Le travail devient un véritable esclavage au lieu d'être l'occasion d'une
réalisation de soi et de sa liberté, d'une réelle transformation de l'homme..
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