Le travail n'a-t-il de sens que grâce aux loisirs ?
Publié le 18/04/2009
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En effet le travail peut être source de bonheur mais les loisirs permettent aussi de s'accomplir et de se détendre loindu stress du travail et donnent un sens au travail.
En premier lieu, pour être efficace au travail comme partout, il faut des périodes de repos, des périodes de loisirs quipermettent de décompresser avant de retourner « compresser » dans le travail.
Cet équilibre est indispensable aubon fonctionnement de l'organisme et des études scientifiques ont montré l'importance des phases de repos pour laconcentration et la santé des travailleurs.
De plus, cette idée est présente dans l'histoire depuis bien longtempsavec l'idée d'un jour de repos à la fin de la semaine dans la religion.
L'idée d'équilibre entre travail et détente estdonc inscrite dans nos cultures.
Le travail est le plus souvent associé à une idée de travail pénible, il peut même être aliénant voire déshumanisantdans certaines conditions.
Karl Marx, dans les Manuscrits de 1844 développe cette idée de l'aliénation du travailleur. L'aliénation apparaît lorsque le travail devient extérieur à l'ouvrier, lorsqu'il n'est plus une affirmation de soi et qu'ilruine son esprit et son corps.
Par conséquent, le travailleur ne se sent à l'aise qu'en dehors du travail, Il n'est lui-même que dans ses activités de loisirs.
Ici, le travail n'a pas de sens, seul les loisirs, sorte de récompense de lasouffrance sont un but pour le travailleur.
Ce travail n'est pas volontaire, il est donc forcé, obligatoire pour la survie.
Ce n'est pas un besoin de satisfactionpersonnelle qui pousse à travailler mais un besoin vital.
C'est cette différence qui engendre un non-sens du travailpris comme tel, il faut donc l'ajout de l'accès aux loisirs pour permettre de donner un véritable sens au travail quisinon est vu seulement comme un moyen de survivre et est donc subi par l'individu.
Enfin, dans le travail il y a une certaine idée de routine, de répétition.
Les loisirs permettraient donc desortir un instant de cette routine, de casser le rythme pour mieux redémarrer.
C'est ce qu'exprime H.
Marcuse dansEros et civilisations lorsqu'il dit : «C'est la longueur de la journée de travail elle-même, la routine lassante et mécanique du travail aliéné qui accomplit ce contrôle sur les loisirs, cette longueur et cette routine exigent que lesloisirs soient une détente passive et une recréation de l'énergie en vue du travail futur.
En outre, la nature humaine à tendance à se lasser des choses.
Le travail devient une lassitude et lesloisirs là encore sont là pour briser l'ennui, pour découvrir d'autres choses.
J.M Domenach partage ce point de vu surles loisirs dans Travail et condition humaine : « Le loisir dépend étroitement du travail, mais il est vrai aussi qu'il contient des éléments irréductibles au travail; il est vrai aussi qu'il dépasse le travail et qu'il offre à l'homme despossibilités que celui-ci ne retrouvera nulle part ailleurs » Il induit que les loisirs sont utiles qu'ils permettent depuiser des éléments qu'on ne trouve pas dans le travail pour enrichir sa culture.
Mais les loisirs aussi peuvent lasserc'est pour cela qu'un réel équilibre est indispensable au bon fonctionnement du corps et de l'esprit de l'Homme.
Le travail aurait donc un sens seulement grâce à la présence de loisirs.
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On peut donc dire que le travail permet l'accomplissement de soi, l'humanisation et la satisfaction d'un besoin personnel et donc qu'il est fort profitable à l'Homme sauf dans le cas où le travail devient une aliénation.
Dans cecas, le travail ne suffit pas pour combler l'existence humaine et les loisirs sont alors indispensables pour donner unsens au travail.
Sans aller jusqu'à l'aliénation, le travail peut être routinier ou lassant et les loisirs permettent alorsde briser le rythme, de changer d'activité pour être en condition lors de la reprise du travail.
Si le travail n'est pas si profitable à l'Homme alors pourquoi existe-t-il ? Une société sans travail serait-elle souhaitable ? Une partie de la réponse réside peut être dans Gorgias de Platon où montre que s'adonner à tous les plaisirs et tous les divertissements mène à la perte de soi-même, et nous ramène au stade animal..
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