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Le travail et le bonheur chez Hannah Arendt

Publié le 04/11/2022

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« Philo Hannah Arendt Hannah Arendt commence l'analyse systématique des différentes activités de la vita activa par le travail, dont elle rappelle la différence avec l'œuvre : cette dernière prend place dans le monde et le constitue, elle dure et pourra être utilisée par les générations suivantes, tandis que le fruit du travail est périssable, il a vocation à être consommé afin d'assurer la conservation de la vie. Arendt reconnaît à Marx d'avoir mis en évidence cette signification du travail comme « processus de fertilité vitale »14, mais elle s'oppose à son idée d'une révolution qui aurait pour tâche « d'émanciper l'homme, de le délivrer du travail »15.

Non seulement, chercher à se libérer de la pénibilité du travail ne permet pas de se libérer effectivement de la nécessité vitale du travail, mais surtout cette quête d'abondance de Marx fait disparaître la différence entre le travail et l'œuvre, car alors : « l'on accélère tellement la cadence d'usure que la différence objective entre usage et consommation, entre la relative durabilité des objets d'usage et le va-et-vient rapide des biens de consommation, devient finalement insignifiante »16 La menace d'une telle société d'abondance, ou « spectre d'une vraie société de consommateurs »17, comme elle le dit en clin d'œil au célèbre incipit du Manifeste du Parti communiste de Marx et Engels, a selon Arendt pour origine le « fait que l’animal laborans a eu le droit d'occuper le domaine public et que cependant, tant qu'il en demeure propriétaire, il ne peut y avoir de vrai domaine public, mais seulement des activités privées étalées au grand jour.

»18 Le modèle proposé par Hannah Arendt est plutôt celui de la sobriété, de la joie de vivre simplement : il faut accepter « de se charger du fardeau, des labeurs et des peines de la vie »19 car « le « bonheur », la « joie » du travail est la façon humaine de goûter la béatitude absolue d'être vivant »14.

Une telle attitude suppose de maintenir le travail dans le domaine privé : cette activité humaine n'a pas la capacité de laisser des traces dans le monde, ne laisse en rien l'espoir d'atteindre l'immortalité et ne peut donc avoir aucune signification politique.

Comprendre et accepter cette futilité du travail permet de préserver le domaine public et ainsi de laisser la place à l'œuvre, seule activité qui crée un monde d'objets dans lequel il sera possible d'agir en quête d'immortalité. IV.

L'œuvre[modifier | modifier le code] L'analyse systématique des principales activités humaines se poursuit par l'œuvre, ce qui dure, ce qui est le résultat d'une réification.

La principale caractéristique de l'œuvre est d'avoir une fin prévisible, et ainsi d'offrir à l’homo faber un monde de sécurité « parce qu'il est ou s'est fait maître de la nature, mais surtout parce qu'il.... »

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