Le travail est spécifiquement humain de K. MARX
Publié le 07/01/2020
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Dans Le Capital, Karl Marx analyse l'organisation et l'exploitation du travail dans la société capitaliste. Mais il définit d'abord le travail en général, quelle que soit la société. Et celui-ci apparaît comme le propre de l’homme. On ne peut, à parler rigoureusement, dire que les animaux « travaillent ».
Le travail est de prime abord un acte qui se passe entre l’homme et la nature. L’homme y joue lui-même vis-à-vis de la nature le rôle d’une puissance naturelle. Les forces dont son corps est doué, bras et jambes, tête et mains, il les met en mouvement, afin de s’assimiler des matières en leur donnant une forme utile à sa vie. En même temps qu’il agit par ce mouvement sur la nature extérieure et la modifie, il modifie sa propre nature, et développe les facultés qui y sommeillent. Nous ne nous arrêterons pas à cet état primordial du travail, où il n’a pas encore dépouillé son mode purement instinctif. Notre point de départ c’est le travail sous une forme qui appartient exclusivement à l’homme. Une araignée fait des opérations qui ressemblent à celles du tisserand, et l’abeille confond par la structure de ses cellules de cire l’habileté de plus d’un architecte. Mais ce qui distingue dès l’abord le plus mauvais architecte de l’abeille la plus experte, c’est qu’il a construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans la ruche. Le résultat auquel le travail aboutit, préexiste idéalement dans l’imagination du travailleur. Ce n’est pas qu’il opère seulement un changement de forme dans les matières naturelles ; il y réalise du même coup son propre but dont il a conscience, qui détermine comme loi son mode d’action, et auquel il doit subordonner sa volonté. Et cette subordination n’est pas momentanée. L’œuvre exige pendant toute sa durée, outre l’effort des organes qui agissent, une attention soutenue, laquelle ne peut elle-même résulter que d’une tension constante de la volonté. Elle l’exige d’autant plus que, par son objet et son mode d’exécution, le travail entraîne moins le travailleur, qu’il se fait moins sentir à lui, comme le libre jeu de ses forces corporelles et intellectuelles ; en un mot qu’il est moins attrayant.
Karl Marx, Le Capital (1867), I, 3e section, chapitre 7, trad. J. Roy, Éditions sociales, 1967, p. 180.
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la nature le rôle d'une puissance naturelle.
Les forces dont son
corps est doué, bras et jambes, tête et mains, il les met en mou
vement, afin de s'assimiler des matières en leur donnant une
forme utile à sa vie.
En même temps qu'il agit par ce mouve
ment sur la nature extérieure et la modifie, il modifie sa pro
pre nature, et développe les facultés qui y sommeillent.
Nous
ne nous arrêterons pas à cet état primordial du travail, où il
n'a pas encore dépouillé son mode purement instinctif.
Notre
point de départ c'est le travail sous une forme qui appartient '
exclusivement à l'homme.
Une araignée fait des opérations qui
ressemblent à celles du tisserand, et l'abeille confond par la
structure de ses cellules de cire l'habileté de plus d'un archi
tecte.
Mais ce qui distingue dès l'abord le plus mauvais archi-
.
tecte de l'abeille la plus experte, c'est qu'il a construit la cel-
lule dans sa tête avant de la construire dans la ruche.
Le résul
tat auquel le travail aboutit, préexiste idéalement dans l'ima
gination du travailleur.
Ce n'est pas qu'il opère seulement un
changement de forme dans les matières naturelles ; il y réalise
du même coup son propre but dont il a conscience, qui déter
mine comme loi son mode d'action, et auquel il doit subor
donner sa volonté.
Et cette subordination n'est pas momenta
née.
L'œuvre exige pendant toute sa durée, outre l'effort des
organes qui agissent, une attention soutenue, laquelle ne peut
elle-même résulter que d'une tension constante de la volonté.
Elle l'exige d'autant plus que, par son objet et son mode d'exé
cution, le travail entraîne moins le travailleur, qu'il se fait moins
sentir à lui, comme le libre jeu de ses forces corporelles et intel
lectuelles; en un mot qu'il est moins attrayant.
·
Karl MARX, Le Capital (1867), 1, 3• section, chapitre 7, trad.
J.
Roy, Éditions sociales, 1967, p.
180.
POUR MIEUX COMPRENDRE LE TEXTE
Les premières lignes du texte soulignent le caractère for
mateur du travail pour l'humanité.
En produisant ses condi
tions de vie, l'homme se produit lui-même, il devient vérita
blement humain.
Marx définit ensuite le travail, en le comparant à l'activité
animale.
Si le travail humain s'en distingue, ce n'est pas par.
»
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