Le travail est-il une prison ?
Publié le 20/02/2016
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Beaucoup de points distinguent l'animal de l'homme. Parmi ces points, il y a le travail. En travaillant, l'homme a peu à peu dominé la nature, a su en tirer le meilleur parti tout en économisant ses efforts. Ce qui n'est pas le cas des animaux, lesquels, obéissant à un déterminisme génétique, accomplissent, de génération en génération, les mêmes gestes. Le travail est donc l'une des grandes manifestations de la liberté humaine. Reste alors à savoir pourquoi il a pu se trans-
former en son contraire, c'est-à-dire rendre l’homme prisonnier de sa propre activité. Trois éléments peuvent permettre d'expliquer ce renversement:
a) L'apparition de sociétés divisées en classes. Les hommes se sont mis à vendre leur travail pour subvenir à leur besoin.
b) Le développement d'une économie fondée sur l'augmentation et l'accumulation des richesses et sur la création de nouveaux besoins, c) L'industrialisation, qui, visant la rentabilité, divise les tâches.

«
On ne peut pas êtr e pri son nier du trav ail
Le travail est le propre de l'homme .
Si l'homme travaille, c'est,
bien sûr, par nécessité
naturelle, mais aussi, et surtout, parce
qu'il est l'être dont l'essence est la liberté.
Grâce au travail,
l'être
humain s'élève bien au-dessus de sa condition initiale.
Les anhnaux
ne travaillent pas
I
l ne faut pas croi re
qu e le cast or tra vaill e
lo rs qu 'il taill e de ses
d e nt s le bois afin de
co n s truire so n h a bitat.
Il s'agit là
d'une activité
génétiquement
détermi ·
«Trava il est t ou te dépense
d 'a c tes qui tend à rendre les choses , les êtres , les circonstance s profitables ou délectables à l' homme .• P au l Valéry , Reg a rds sur le mon de actuel
née.
Le castor n'a pas le
choix de re
met tre à plus
tard son ouvrage, de le
simplifier ou de le per
fectio nner.
Or, l'homme
qui travaill e, lui, possède
ce tte libert é.
L'animal
est
so umis à des règles natu
relles.
L'homme,
par son
travail, s'en échappe.
Le travail
est libérateur
R
oussea u note , à juste
titre, que si l'homme
travaille tant, c'est parce
qu'il est fainéant par
nature.
C'est bien parce
qu'il es t co ntraignant
de fau cher les blés ou
d'aller cherc her l'eau
que l'on a inv en té la
moissonneuse eil: cons
truit des
aqueducs.
Ce s
in ve ntio ns, et bi en
d '
autr es en c or e, lib è
rent l'homm e de nom
br eu ses co nt rain tes.
Grâce au travail,
1 'ho•nn1c 1nend
conscience
de lui 1nên1e
H
ege l montr e que
c'es t le trava il,
c'est -à-dir e cette activité
qui lutt e co ntr e le rée l
pour le transformer, qui
é l
ève la co nscie n ce qu e
l 'h o
mm e a d e lui
m êm
e.
L e tonnelier, qui
apprend à con traindre
Je bois, à l'e nfermer dans
des arceaux de fer, com
prend, à mesure qu'il
maîtris e so n art , qu'il
est un esprit libre, intel
ligent et volontaire.
Il
retrouve ces qualit és
pro
prement humaines dans
l'objet
qu'il conçoit.
On ne peut pas être prisonnier du travail puisque c'est grâce à lui
que l'homme acquiert une indépendance par rapport aux nécessités
naturelles et prend conscience du fait qu'il est un être libre..
»
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