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Le travail est-il une perte de temps ?

Publié le 13/02/2005

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travail
L'homme gagne-t-il plus en travaillant ou en ne travaillant pas ? On voit ici qu'il y a lieu de se poser de telles questions dans la mesure où le travail renvoie à deux conceptions antithétiques.   Proposition de plan   I. La conception antique du travail   Dans l'antiquité grecque, le travail était considéré comme une activité dégradante. Les hommes libres ne travaillaient pas. Cette tâche était réservée aux esclaves. Pour les hommes libres, travailler était une perte de temps. Ils avaient mieux à faire. Ce n'est pas qu'ils ne reconnaissaient pas l'utilité et la nécessité du travail, mais celui-ci, sur le plan de l'amélioration personnelle, était considéré comme nul. On s'accomplissait davantage à travers les loisirs.

Certaines personnes qui travaillent aimeraient parfois faire tout autre chose parce qu'elles estiment que le travail ne leur apporte rien si ce n'est de l'argent, (et encore…). D'autres personnes, quant à elles, ne supportent pas l'idée de se retrouver sans travailler. Ne pas travailler signifie pour elles perdre son temps. A quoi s'en tenir au sujet du travail ? Est-il une perte de temps ? Vaut-il mieux travailler ou ne pas travailler ? L'homme gagne-t-il plus en travaillant ou en ne travaillant pas ? On voit ici qu'il y a lieu de se poser de telles questions dans la mesure où le travail renvoie à deux conceptions antithétiques.

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« plutôt comme une étape nécessaire et constructive vers la vérité.

Le texte étudié ici s'enracine dans cetteconception de la négation « formatrice », et illustre sa théorie en donnant un exemple pratique, celui du travailhumain.

La thèse formulée par l'auteur dans ce passage est celle d'un travail libérateur de la conscience humaine,qui serait cause d'un retour de la conscience sur elle-même, d'une prise de la conscience humaine sur elle-même, etainsi d'une autonomie de l'esprit qui émancipe l'homme.

Pour expliquer cela, Hegel procède méthodiquement endécrivant les diverses étapes de cette appropriation de la conscience par elle-même grâce au travail de l'homme.D'abord, Hegel expose le rapport de l'homme à l'objet lorsqu'il n'est pas dans un cadre de travail, à travers la figuredu maître, qui ne travaille pas.

Puis il oppose à cette première situation celle du travailleur, et en souligne lesdifférences intrinsèques.

Enfin, il explique la conséquence de ce rapport singulier que le travail instaure entre letravailleur et l'objet, en démontrant qu'il permet à la conscience de se révéler dans son indépendance. 1ère partie : Thèse.

Situation initiale de la conscience dans son rapport aux objets. - Hegel commence par poser la thèse du texte dès la première phrase : « C'est par la médiation du travail que laconscience vient à soi-même ».

Il annonce ce qu'il va démontrer par la suite, la libération de la conscience qui sedécouvre à elle-même grâce au travail, c'est-à-dire grâce à l'activité par laquelle l'homme transforme le monde poursatisfaire ses besoins et désirs.

L'auteur introduit d'emblée le travail comme une « médiation », c'est-à-dire unpassage, un moyen, une étape nécessaire au retour de la conscience sur elle-même.

La conscience se constituedonc à travers différents « moments ». - Le premier « moment » envisagé par l'auteur est celui qui « correspond au désir dans la conscience du maître ».Hegel désigne par « maître » l'homme qui ne travaille pas (qui fait travailler d'autres à sa place).

Comme touthomme, le maître désire, et il entretient avec la chose désirée un « rapport inessentiel ».

Cela signifie que la chosedésirée est absolument distincte, différente et indépendante du maître qui la désire.

La chose « maintient sonindépendance », et en cela la conscience reste « conscience servante » car seulement conscience de la chose,donc asservie à un objet dont son rôle est de prendre conscience. - Dans le rapport désirant, le désir reste désir et la chose reste la chose.

C'est ce que signifie Hegel lorsqu'il dit que« le désir s'est réservé à lui-même la pure négation de l'objet ».

La « pure négation » désigne ici le fait que le désirdu maître s'oppose radicalement à l'objet en le pensant comme objet, distinct et différent de lui.

Il n'y a en aucuncas confusion entre le maître et l'objet qu'il désire puisque les deux ne sont liés par aucun autre rapport que lerapport de désir, qui est « rapport inessentiel ».

« Nier » l'objet consiste ici à objectiver l'objet, c'est-à-dire à le voircomme objet et rien d'autre.

C'est cette négation qui permet à l'homme de rester soi-même, et de s'affirmer dansson indépendance par son opposition aux objets.

L'homme ainsi désirant est dans un « sentiment sans mélange desoi-même ». 2ème partie : Problème : ce rapport distinct entre conscience et objets ne dure pas.

Solution par le travail. Hegel qualifie de « satisfaction » ce premier moment de rapport inessentiel aux choses par le désir de l'homme oisif(qui ne travaille pas).

Il faut rappeler que d'après la thèse exposée en prémisse, la fin visée par l'auteur est derechercher l'autonomie de la conscience dans un retour de la conscience sur elle-même.

Il semble juste de parler de« satisfaction », dans la mesure où l'auteur vient de montrer que le sentiment sans mélange de soi-même, c'est-à-dire la conscience de soi, était possible. - Cependant, Hegel soulève un problème inhérent à cette première situation : elle n'est pas durable, mais constitueun « état disparaissant ».

La cause de cette précarité en est le « manque de côté objectif ou la subsistance ».Hegel introduit alors la notion de « travail », que la notion de « subsistance » annonçait.

Pour l'auteur, ce n'est quedans un rapport de travail, c'est-à-dire dans le rapport du travailleur avec l'objet qu'il transforme pour son travail,que la conscience peut se libérer durablement. - En effet, le travail est « désir réfréné, disparition retardée ».

Il est donc un désir, mais comporte une dimensionsupplémentaire, celle de son inaccessibilité immédiate.

C'est par le travail que le désir va être satisfait, c'est-à-direpar l'action de l'homme sur l'objet de son désir.

Le rapport du travailleur à l'objet est alors dans un rapport dedomination, car c'est le travailleur qui « forme » l'objet, et la négativité exercée par l'homme n'est plus de l'ordred'une simple objectivation des choses, mais d'une création, d'une transformation de la chose.

L'objet pour letravailleur n'est donc plus seulement saisissable en un moment, mais est formé pour durer. - le rapport négatif à l'objet devient alors permanent pour le travailleur qui est opposé pour toujours à l'objet, et nonà un moment donné comme pour le maître.

« À l'égard du travailleur, l'objet a une indépendance », insiste Hegel, etcette indépendance à ceci de plus par rapport au rapport simplement désirant du maître à l'égard de l'objet qu'elleest une indépendance installée et pérenne. 3ème partie : Passage de la permanence du rapport à la constitution de l'être pour soi de la conscience. - Hegel conclut ainsi que cette « opération formatrice » effectuée par le travail de l'homme consiste en « le purêtre-pour-soi de la conscience ».

C'est donc la négativité qu'exerce le travailleur sur l'objet, qui permet à laconscience de se libérer pleinement et de s'affirmer elle-même à elle-même.

Cet « être-pour-soi », c'est laconscience de la conscience par elle-même, c'est l'autonomie du sujet dans sa conscience libre.

C'est pourquoi il en. »

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