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le travail est il une contrainte?

Publié le 24/04/2021

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Le travail est-il une contrainte ?

 

 

          Il faut bien travailler pour vivre. Ce constat ramène le travail à l’état de contrainte à laquelle il faut répondre. Pourtant lorsque l’on travaille, on choisit ce que l’on fait et comment on le fait. Le travail en ce sens s’impose plus à moi par ma propre volonté, il se définit davantage comme obligation. Le travail est-il alors une contrainte? Ou bien l’on considère le travail comme une contrainte à laquelle on ne peut qu’espérer échapper et de ce fait il n’est pas un devoir, ou bien l’on considère le travail comme une obligation envers soi-même mais aussi envers la société et, en ce sens, il peut se définir comme devoir. Mais le travail ne serait-il pas envisageable indépendamment d’une règle sociale ou morale universelle dans la mesure où il peut être aussi le fruit d’un désir individuel ?

 

 

          Le travail apparaît comme une contrainte qui s’impose comme une fatalité. La tradition biblique, selon Arendt, fait de la pénibilité du travail une malédiction qui frappe l’humanité. Il s’agit en travaillant de transformer la nature pour la rendre utile à l’homme, pour répondre à ses besoins vitaux. Le travail est une médiation nécessaire entre l’homme et la nature pour œuvrer à la culture. L’économie elle-même se divise en trois secteurs (primaire, secondaire, tertiaire), selon son degré de transformation de la nature.

          Dès lors travailler ne peut être considéré comme un devoir car un devoir présuppose qu’on ait le choix de ne pas travailler, que l’on puisse échapper à cette nécessité. L’obéissance à une nécessité n’est pas un devoir, selon Rousseau dans le Contrat social. Or, le devoir n’a de sens que si je suis libre de m’y refuser.

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« Si le travail peut être considéré comme un devoir cela signifie qu’il est bien d’une part le fruit d’un choix, d’une volonté qui s’exerce librement, et d’autre part il est ce qui amène l’homme à fournir des efforts pour s’imposer à soi-même quelque chose qu’il juge nécessaire.

Or, travailler ne fait pas toujours l’objet d’un mécontentement, c’est même une revendication puisqu’il existe un droit au travail.

Le travail peut désigner l’activité que l’on souhaite accomplir parce qu’elle correspond à nos aspirations.

Le loisir n’est pas toujours le contraire du travail.

Il exige même parfois une forme de travail (le musicien amateur fait ses gammes, le bricoleur du dimanche bricole…).

Et quand cette activité peut coïncider avec un engagement professionnel, on parle alors de vocation.

Si le travail est, selon Hegel dans Esthétique , l’expression de l’essence de l’homme dans ce qu’il a de plus singulier, sa créativité, son intelligence, sa liberté, alors le travail trouve sa forme la plus aboutie d’expression de la culture de l’homme dans la création artistique.

En effet, l’art est à la fois l’expression d’une singularité, d’un individu, puisqu’une œuvre est par définition « originale » et, en même temps, l’œuvre se fait de manière désintéressée, comme fin en soi, et non comme moyen en vue d’une autre fin . Dès lors le travail, s’il est volontaire et s’il correspond à un désir , peut être l’instrument d’une émancipation face aux déterminismes, aux normes sociales, ou encore face à sa propre histoire avec le travail du patient en  psychanalyse par exemple.

Ce qui présuppose évidemment que le désir ne soit pas contrarié par une structure sociale aliénante produite par une société injuste qui exploite le travailleur. Ainsi, on a pu voir que le travail considéré comme labeur est une nécessité, une contrainte et non un devoir.

Il ne peut être envisagé comme devoir, c’est-à-dire comme activité que l’on s’impose librement à soi-même, que s’il est l’expression de l’intelligence et de la volonté de l’homme.

Travailler devient alors un devoir de l’homme envers autrui et envers lui-même.

Au-delà de cette conception morale du travail, l’idée d’un devoir de travailler peut masquer soit une exploitation du travailleur qui ne peut être voulue par lui, soit à l’opposé, le fait que le travail ne soit pas toujours chargé de pénibilité mais peut faire l’objet d’un véritable désir.. »

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