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Le travail est-il ce qui fait de l’homme une personne ?

Publié le 14/05/2021

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Le travail est-il ce qui fait de l’homme une personne ? [Introduction] Afin de pourvoir à ses besoins vitaux naturels, tout comme pour satisfaire ses désirs, l’homme travaille. Il modifie ainsi un donné naturel selon un projet qu’il a défini en sa conscience : le travail est un acte par lequel nous passons d’un monde naturel à un monde culturel. Or, cette capacité de transformation qui semble être au principe de notre liberté d’agir comporte un sens que nous lui fixons : nous choisissons d’agir pour notre bien mais aussi pour celui d’autrui, si bien que le travail a une valeur sociale. Aussi cette valeur est-elle subjective : il est un bien pour l’homme qui juge librement de l’orientation, du sens à donner à son travail et dont il est responsable en tant que personne morale. Mais le sens de cette activité est à déterminer. Car tout travail ne semble pas être favorable à l’épanouissement de l’homme : s’il est un bien, il peut aussi être un mal. Pourquoi travaille-t-on ? Le travail est-il ce qui permet le développement de l’homme ou bien le réduitil en esclavage ? Quels sont les bénéfices de quel travail ? Toutefois, est-il réellement possible d’éviter ses conséquences négatives étant donné que nous n’avons par ailleurs pas le choix de travailler ? Le travail est-il donc ce qui pousse l’homme à l’acquisition de l’autonomie et réalise pleinement sa nature ou bien le dégrade-t-il ? L’enjeu est à la fois de définir l’interdépendance de la définition de travail avec l’essence de l’homme mais surtout de saisir quelles sont les conditions d’une pratique juste et bénéfique du travail. Car la finalité du travail est certes la réalisation de soi mais il a aussi pour conséquence de contribuer à notre bonheur. Avant de définir les conditions d’un sens éthique du travail, il nous faudra établir le sens métaphysique de la notion de personne et comprendre ce qui dans l’existence et dans l’action de travailler suppose un tel fondement. Nous en déduirons ensuite les conséquences juridiques et prendrons soin de montrer qu’un droit au travail repose sur une définition morale de la personne. [Partie I. Le statut métaphysique de la personne et son rapport au travail] [1. Une liberté inconditionnée] Faire de l’Homme une personne, c’est lui accorder la possibilité de définir uniquement par lui-même le sens de ses actions. L’Homme est ainsi la cause inconditionnée de celles-ci : il forme librement ses choix qui sont eux-mêmes sans cause, sans condition. Aussi l’Homme est-il compris comme sujet séparé du monde et s’en différenciant : il est à lui-même sa propre loi et donc pleinement responsable du sens de ses actes. Nous ne pouvons pas trouver d’alibi dans des événements extérieurs pour expliquer que ce que nous faisons est involontaire : il serait trop facile d’invoquer les seules conditions difficiles du marché de l’emploi pour dire qu’on ne peut pas trouver de travail ; une telle justification manquerait d’honnêteté car après tout, il nous appartient de savoir réagir à un contexte. De manière générale, l’Homme est donc le seul acteur de son existence et réalise des choix qui lui ressemblent : ce sont justement ses choix qui lui sont parfois difficiles à assumer. Et c’est pourquoi le mensonge, y compris adressé à soi, est un prétexte utile mais insincère pour se disculper de ces responsabilités écrasantes. Être libre, pouvoir faire des choix, a de quoi faire peur ; mais parce que l’Homme en est capable par nature, il est « condamné à...
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« où rayonne la nuit sur quatre continents les lumières des zones habitées, visibles depuis l’espace.

L’empreinte humaine sur le monde est vertigineuse et témoigne de profonde force du travail de l’Homme.

Il contemple alors son pouvoir dans ses réalisations. [3.

Le travail est ce qui fonde la vie sociale] Mais le travail, l’Homme, ne l’accomplit pas seul.

La nécessité de se grouper en sociétés s’origine dans celle de satisfaire nos besoins naturels ; ainsi, nous bénéficions des produits du travail d’autrui grâce à un système d’échanges des biens et des services.

Travailler en commun, c’est ainsi une façon de réaliser un travail plus efficace, nous permettant de moins travailler grâce à la répartition des tâches, grâce à une division du travail.

OST, fordisme, taylorisme ne sont que les avatars modernes d’une organisation du travail qui structure depuis bien longtemps la vie sociale.

Mais dans cette répartition du travail, dans cette complémentarité des activités, l’individu ne devient ainsi une personne que dans la mesure où il est reconnu par autrui et par le produit de son travail : il est utile à la communauté et à son fonctionnement.

Les périodes de chômage sont très mal vécues par ceux qui les subissent, et pour cause : ils ne se sentent plus inclus dans la sphère sociale.

En ne participant plus activement aux échanges économiques, les chômeurs ont la sensation d’une perte d’appartenance au groupe ; c’est dans sa dignité, dans l’image qu’elle a de soi que la personne est ainsi blessée.

C’est que le travail est le garant, le témoin de notre valeur morale face à autrui : la reconnaissance de notre travail est aussi celle de notre personne.

Et un travail socialement valorisé correspond aussi à un gain de valeur pour la personne qui l’accomplit car elle en est le libre auteur : ses efforts, ses capacités, la justesse de ses choix sont reconnus par autrui qui en fait l’objet de son admiration.

De là les exemples mis en avant par les entreprises que jalousent ceux qui veulent réussir.

On peut rajouter que le travail témoigne de notre valeur morale aux yeux d’autrui dans la mesure où il est socialement utile.

Dans le cas inverse, la personne est soupçonnée de tous les maux moraux : elle serait coupable d’une forme d’inactivité, de paresse, de malice.

Une activité qui n’est pas directement rentable n’est pas le fait d’une personne moralement bonne ; la conséquence trouve son explication dans sa cause.

On peut donc dire que le travail est un principe de cohésion sociale par sa dimension économique mais aussi par la dimension morale qui se superpose à cette activité.

Le travail est une action qui est dotée d’un sens et d’un impact pour les autres dans la mesure où il apparaît dans un contexte social.

Comment définir alors cette orientation morale du travail ? [Partie II.

Quel est le sens moral du travail ?] [1.

La dignité du travail repose sur son aspect libérateur] La pression sociale et économique exercée dans et sur le travail pourrait lui faire disparaître son attrait.

Un travail aliéné, où l’Homme perd à la fois le contrôle de son activité et de son produit est un travail qui ne sollicite plus les capacités spécifiques de l’être humain comme l’intelligence ou l’imagination.

Mais c’est en définitive sa liberté d’action qui est niée : Les temps modernes de Charlie Chaplin avec notamment la scène dite des « Engrenages » est une terrible image de l’organisation technique, machinique du travail qui avale la liberté du travailleur.

Les initiatives se réduisent, les gestes se répètent et l’Homme devient machine à son tour.

Car l’aliénation s’entend aussi du travailleur lui-même : Tocqueville expliquait déjà dans De la démocratie en Amérique (Tome III, deuxième partie, chap.

XX ) que la répétition de tâches mécaniques, comme dans la fabrication en série d’épingles, représentait une forme d’abrutissement au travail.

Que peuton attendre d’un homme qui consacre tout son temps de travail à une tâche répétitive ? Il est évident que le travail est alors loin de stimuler ses facultés, et de contribuer à son épanouissement personnel.

C’est donc notre humanité que le travail nie au travers du processus d’aliénation, le travail qui devait être libérateur se retournant contre nous à cause de son organisation technique. [2.

La perversion du travail par les échanges] Mais pourquoi toujours plus de technique au travail ? Qu’est-ce qui explique cette course vers toujours plus de rentabilité de l’action ? C’est que la pression exercée par la concurrence entre les hommes aboutit à une dégradation des conditions de travail : voulant sans cesse optimiser leurs gains, les individus cherchent les moyens techniques les plus performants sans plus se préoccuper des conséquences de ceux-ci sur le travail.

Ainsi en est-il de l’automatisation généralisée des usines et des services : cette irruption de la machine pour Exemple de dissertation rédigée.

des raisons de. »

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