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Le travail cours de philo (tronc commun)

Publié le 05/06/2023

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« LE TRAVAIL. La thèse selon laquelle le travail est le moyen par lequel l’humanité produit les instruments de sa libération est centrale.

Elle vient de la philosophie de HEGEL. I) QU’APPELONS-NOUS TRAVAIL ? A)un usage courant très vague et équivoque a) aujourd’hui, l’usage du mot travail est si étendu qu’à la limite, n’importe quelle activité pourrait être appelée un « travail ».

Il faut se méfier de cette confusion et chercher des termes plus spécifiques.

Par ex : l’élève étudie, le retraité bricole, l’artiste crée, etc b) Sens économique : le travail est la production de richesses matérielles par la transformation de la nature, par laquelle l’homme satisfait ses besoins. Contraire : les activités improductives ( services, activité intellectuelle…) c) Sens social : le travail = activité professionnelle, emploi, rémunérée par un salaire, socialement UTILE et juridiquement réglée(droit du travail , contrat de travail).

Le contraire = le chômage, la retraite, les congés, le loisir. d) Sens physique : le travail ,c’est l’emploi de la force physique , ce qui demande une dépense d’énergie pour le corps.

Le contraire : le repos. e) Sens psychologique : travail = activité pénible et contraignante, pliant l’esprit à une règle.

Le contraire : le jeu, la détente. Le sens courant du mot « travail »varie selon ce à quoi on l’oppose : il est relatif. B) historique de l’évolution du mot : a)l’ étymologie : tripalium = au sens propre : instrument qui sert à ferrer les chevaux ou à torturer les prisonniers ; au sens figuré : torture.

Les notions de travail et de souffrance sont liées , on parle encore du « travail » pour désigner les souffrances de l’accouchement. Certains mots synonymes de «souffrance » ont pour racine un mot qui renvoie au travail : « douleur » vient du grec doulos, l’esclave (celui qui travaille) ; « peine » vient de « pénible » = travail physique fatiguant (« un homme de peine » = un manoeuvre). D’autres mots synonymes de « travail » n’ont pas une connotation aussi négative : le labeur (=au sens premier, l’activité du laboureur ) .

Les mots de la même famille « œuvre » , « ouvrage », « ouvrier » viennent du latin « opera »qui veut dire façonner, construire… b) au XVIII° siècle, les « Physiocrates » jettent les bases de l’ergonomie et de l’économie modernes.

Le « travail » devient un concept-clé de l’économie.

Afin de comparer la puissance des machines avec l’effort fourni par l’homme ou l’animal , on mesure la « force de travail ».

Dans l’étude scientifique des processus de travail, l’ « ergonomie », le concept de « travail » est lié à celui d’ « énergie » , l’unité de mesure de l’énergie est le « joule ».

Selon cette conception, le travail est la commune mesure entre l’activité d’un homme (araire), d’un cheval (charrue) et d’une machine (tracteur) ; pourtant , sur le plan qualitatif, l’homme, le cheval et la machine sont des êtres différents qui n’ont rien en commun.

Mais on peut comparer leur « puissance de travail » de façon quantitative ( on ne tient pas compte, alors, de la dimension psychologique et morale du travail). c) en Sciences physiques : le « travail » ( W) , concept -clé de la mécanique, est « le produit d’une force par le déplacement de son point d’application ».

Autrement dit, le travail désigne la force motrice ( traction, rotation, levier… ).

Le « travail » caractérise le fonctionnement des machines , ou plus généralement l’activité mécanique. C ) Concept philosophique du « travail ». 1 ) conception antique : Le « travail » consiste à produire les biens nécessaires à la satisfaction des besoins corporels , étant entendu que les êtres humains ne peuvent pas survivre dans la nature sans travailler ( puisque la nature ne produit pas spontanément tout ce dont nous avons besoin pour vivre , nous nourrir, nous abriter, nous chauffer, etc ).Le « travail » désigne donc les activités physiques pénibles et nécessaires , exécutées par force et non par plaisir : le paysan, le mineur, le forgeron, le maçon...soumettent leur corps à des tâches épuisantes dictées par les lois de la nature, qui les privent de tout épanouissement personnel.

C’est une contrainte, une corvée, dégradante et abrutissante, et réservé aux esclaves et aux pauvres.

( cf partie II) 2 ) conception moderne : Le travail = transformation de la nature par l’action de forces dans la mesure où cette transformation est consciente et intentionnelle, donc spécifiquement humaine. Le travail est LA MEDIATION ENTRE LE DÉSIR HUMAIN ET SA RÉALISATION . Seule une activité consciente et volontaire peut relever du TRAVAIL.

Le travail présuppose l’ INTENTION , c’est-à-dire la conscience d’un BUT.

Il suppose la mise en œuvre de moyens pour réaliser une fin intentionnelle : une représentation préalable du résultat à obtenir, puis le choix des moyens propres à le réaliser concrètement, et enfin l’effort pour mener à bien l’exécution de la tâche.

C’est donc, dans son principe, un processus complet que le travail.

Chez Marx, l’essence du travail comporte toutes les étapes de l’ACTION TECHNIQUE HUMAINE, autrement dit l’action finalisée, intelligente, du plan initial (invention) au produit fini (réalisation).

Le travail exprime la DIGNITÉ HUMAINE : « ce qui distingue le plus mauvais architecte de l’abeille la plus experte, c’est qu’il a construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans la ruche » ( Marx). On voit bien ce qui oppose la conception moderne à la conception antique.

Une étude de la valeur accordée au travail confirme cette opposition. II) LA VALEUR DU TRAVAIL : DU MÉPRIS À LA REHABILITATION. Dans nos sociétés contemporaines , le travail apparaît tour à tour comme un droit , un devoir, une contrainte et un moyen de s’épanouir.

Cette ambivalence vient du fait que le mot « travail » renvoie à des réalités concrètes très diverses et inégales.

Mais c’est également le fruit d’un héritage historique complexe. A ) LE TRAVAIL COMME ANTI-VALEUR : LA TRADITION ANTIQUE ET MÉDIÉVALE. 1) LE MÉPRIS DU TRAVAIL DANS LA CULTURE GRECQUE. Le travail, pour les hommes de l’Antiquité, c’est le labeur, pénible, physique, répétitif, nécessaire à la survie du corps.

Les activités intellectuelles, politiques, marchandes, ne sont pas du tout considérées comme relevant d’un quelconque « travail » , parce qu’on considère qu’elles sont choisies et épanouissantes.

Elles sont réservées aux citoyens , qui sont « libres » et n’ont pas de maîtres.

Le travail par contre est toujours forcé et c’est pourquoi on ne travaille que si on y est forcé par un maître ( l’esclave) ou par la nécessité ( le pauvre , qui n’a pas les moyens d’acheter et d’entretenir des esclaves). Dans les sociétés antiques, les activités des hommes libres ( ou » citoyens ») relèvent du « loisir » ; le loisir est le contraire du travail ; c’est l’activité libre, librement choisie pour elle-même : l’homme libre est maître de son temps et se consacre à ce qu’il aime faire.

Il accomplit ses dispositions naturelles, sociales, intellectuelles ou sportives. Le travail, par contre, c’est « l’asservissement à la nécessité ».

L’homme y est soumis à la nature tout autant qu’un animal.

Pour cette raison, les Grecs méprisent profondément le travail.

Passer sa vie à travailler pour survivre, ce n’est pas vivre, en tout cas pas d’une vie humaine . Ainsi ARISTOTE, dans la Politique (livre 1), discute si l’esclavage est juste. a) Il commence par rêver d’un monde où les outils fonctionneraient tout seuls : « si les navettes tissaient d’elles-mêmes et les plectres jouaient seuls de la cithare, alors les maîtres d’œuvres n’auraient pas besoin de manœuvre , ni les maîtres, d’esclaves.

» Le travailleur , esclave ou manœuvre aux ordres d’un maître, est indispensable , selon Aristote : on en a besoin pour faire fonctionner les outils.

Son humanité, sa volonté, ne sont pas prises en considération ; on attend seulement de lui qu’il soit le « moteur », qu’il use sa force physique.

D’où la définition qu’Aristote donne de l’esclave : c’est un « instrument animé », et non un être humain à part entière ( Aristote définit l’homme comme « être raisonnable et politique »). b) Aristote ajoute qu’il y a un esclavage « contre-nature » et un esclavage « légitime ».

L’esclave a une raison, et pourrait s’en servir , mais n’en use pas « pour luimême ».

Il n’est pas à lui-même sa propre fin, contrairement à l’homme libre.

L’esclavage est donc une situation contraire à la nature humaine.

Pourtant Aristote justifie l’esclavage, en disant que l’esclave est de toutes façons un « abruti », incapable de se servir de sa raison et d’avoir sa volonté propre, ce qui justifie qu’on le traite comme une bête de somme. c) Ces propos sont bien sûr révoltants, et surtout ils sont irrecevables : il est en effet évident que c’est la situation d’esclavage qui abrutit et non le contraire.

Or la.... »

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