Le travail contribue-t-il à diviser l'humanité ?
Publié le 09/02/2016
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Valéry, dans Regards sur le monde actuel, écrit ces lignes qui résument bien les données du problème: «Il n'y aura rien eu de plus sot dans toute l'histoire que la concurrence européenne en matière politique et économique, comparée, combinée et confrontée avec l'unité et l'alliance européenne en matière scientifique.» D'un côté, le travail unit bien l'humanité. Le progrès des techniques n'aurait jamais été possible si chaque individu avait jalousement gardé son savoir. D'un autre
côté, le travail est indéniablement à l’origine d'une division de l'humanité, dès l'instant où il sert des intérêts privés, la volonté de quelques-uns de s'enrichir aux dépens des intérêts de tous. D'où la distinction de Valéry entre la collaboration technique, scientifique entre les hommes et la concurrence économique entre ces mêmes hommes. Le travail qui vise le bien commun est fédératif. Celui qui ne vise que la rentabilité et le profit est au contraire à l'origine d'âpres luttes.
«
Le travail contribue à diviser l'humanité
·~t·l~'
Le travail établit des rapports de dépendance et
de domination.
Il divise l'humanité.
D'une part, les riches
exploitent les pauvres.
D'autre part, la quête du profit conduit
à une lutte entre les individus.
Le «bon sauvage))
vivait heureux
R
ousseau a imaginé
un état de nature
dans lequel l'homme
vivait simplement, se
«Plus le capital productif s'accroit, plus la division du travail et le machinisme gagnent en extension.
Et plus la division du travail et le machinisme s'étendent, plus la concurrence entre -les travailleurs s'intensifie, et plus leur salaire se res
serre.» Karl
Marx,
Travail salarié et capital
contentant des richesses
naturelles.
Sorti de cet
état, il a perdu sa
liberté initiale.
La satis
faction de besoins tou-
jours plus raffinés l'a
conduit à dépendre du
travail d'autrui.
Or, de
la dépendance à la
domination, il n'y a
qu'un pas à franchir.
Le travail conduit
à une exploitation
de l'homme par
l'homme
L
es maîtres ont
exploité le travail des
esclaves , les seigneurs
celui des serfs, les bour
geois celui du proléta
riat.
Le travail n'a jamais
été équitablement dis
tribué.
Il y a toujours eu
une classe d'hommes
inactifs vivant du labeur
d'autrui .
Voilà l'origine
de ce que Marx ap-
pelle.
»
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