Le temps - Résumé de cours
Publié le 19/03/2014
Extrait du document
Le temps manifeste notre manque à être
Analyser le temps, c'est découvrir sa vacuité
« Qu'est-ce donc que le temps? Quand personne ne me le demande, je le sais; dès qu'il s'agit de l'expliquer, je ne le sais plus. « (Augustin, Confessions). Je sais qu'il y a trois dimen¬sions temporelles : le passé, le présent, l'avenir. Partant de là, je peux affirmer « hardiment « que si rien ne se passait, il n'y aurait point de temps passé ; que si rien n'arrivait, il n'y aurait point de temps à venir ; que si rien n'était, il n'y aurait point de temps présent. Mais que puis-je dire de ces deux temps : le passé et l'avenir ? Sinon que l'un n'est plus et que l'autre n'est pas encore. Ce qui n'est plus, ce qui n'est pas encore, ne sont-ce pas là deux purs néants ? Ainsi le temps, considéré dans ces
«
prend dès lors que la tripartition communément admise du
temps en présent, passé, avenir est une manière vulgaire de
parler.
Il n'existe, au fond,
qu'un seul temps : le présent.
Le
passé et le futur, n'étant nulle part ailleurs que dans notre
esprit , n'existent
qu'au présent.
C'est donc improprement
qu'on dit qu'il y a un passé et un futur, il faudrait dire qu'il
y a trois modes du présent : le présent du passé, le présent
du présent,
le présent du futur.
Autrement dit : « Le présent
des choses passées, c'est la mémoire;
le présent des choses
présentes, c'est
la vision directe : le présent des choses
futures, c'est l'attente.
»
Le temps est la marque de notre corruption temporelle
En affirmant que le temps est un rien qui nous échappe,
Augustin nous fait appréhender notre propre précarité.
Cet
avenir qui devient sans cesse présent, ce présent qui sans
cesse
se néantise me révèlent que moi aussi, en un temps X,
je disparaîtrai, d'où le ressentiment de l'homme contre le
temps.
Mais Augustin nous invite à ne pas nous abandon
ner mollement au quiétisme
du désespoir et à assumer notre
temporalité en nous
tournant vers Dieu, « Créateur éternel
de tous les temps », « qui fut avant tous les temps » .
1 Le temps est un appel à la liberté
Dans L'Irréversible et la Nostalgie, Jankélévitch peint l'ir
résistible et l'irrévocable irréversibilité du temps,
les atti
tudes de refus qu'engendre une telle réalité .
Que ce refus se
traduise par des mythes comme ceux de l'éternelle jeunesse,
de
la résurrection, de l'éternel retour, ou encore par l'an
goisse,
la nostalgie, les regrets, les remords, l'espérance
d'un avenir meilleur, il manifeste la misère de l'homme
voué à la mort.
Mais s'il y a dans le temps, pour l'homme,
la possibilité de sa défaite, il y a aussi l'occasion d'une éter
nelle régénération, en particulier dans
la volonté, l'amour,
la création.
À condition, toutefois, que l'homme consente à
l'irréversible .
« L'avenir est le lirn naturel de l'espérance
comme il
est le pôle magnétiqtte du courage » : cela signifie
que l'avenir est
le seul sens que nous impose le temps irré
versible et qu'il nous appelle comme
ce qui s'ouvre à l'in
cessante découverte de terres inconnues! En consentant
à
l'irréversible, en abondant dans son sens, en l'assumant,
l'homme peut transformer son destin en destinée •
97.
»
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