Le temps est il notre ennemi ou notre allié ?
Publié le 07/10/2023
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«
Le temps est-il notre ennemi ou notre allié ?
Philo : Dissertation
La conscience est l’expérience douloureuse du temps.
Le temps
désigne à la fois le passé, le présent et l’avenir auxquels nous nous
rapportons respectivement par notre mémoire, notre attention, notre
imagination.
En ce sens, si nous sommes en tant que mortels définis par
le temps, il est aussi le produit de notre activité intellectuelle.
Si, le temps peut-être un ennemi ou un allié cela présuppose qu'il a des
intentions positives ou négatives à notre égard et qu'il est personnifié.
Un
ennemi, est celui qui cherche toutes les occasions de nuire à quelqu’un qui
lui est hostile.
Au contraire un allié est une personne unie a une autre qui
apporte son aide, son soutien.
Ces deux fonctions sont donc par nature
antinomiques.
Souvent, on se plaint du temps qui va trop vite, du manque
de temps alors il est vécu comme un adversaire nous confrontant à notre
impuissance.
Au contraire, il semble parfois aussi être notre allié, quand il
nous aide à oublier les douleurs passées ou ouvre l'avenir à nos espoirs.
Notre rapport au temps semble donc ambigu et empêche de qualifier
l’expérience au temps que nous nous confrontons à chaque instant.
Il
s'agit donc de savoir si le temps influence l'existence humaine, et s'il le
fait à notre avantage ou à notre détriment.
Quel est donc le statut du
temps dans l’existence humaine ? Et d’où vient cette ambiguïté ? Dépendelle de la nature du temps ou de la manière de nous projeter vers lui ?
Dans un premier temps, nous analyserons que le temps est l’ennemi de
l’homme, que nous sommes prisonniers du temps.
Dans un second temps,
nous verrons que l’homme est maître du temps, que le temps est notre
allié.
Dans un dernier temps, nous étudierons comment repenser notre
rapport au temps.
« L’homme appartient au temps et à cette horreur qui le saisit, il y
reconnaît son pire ennemi » Albert Camus, Le mythe de Sisyphe.
Nous
sommes prisonniers du temps, c’est un problème existentiel qui engage la
vie des Hommes et des Femmes.
Le temps apporte la ruine, l’échéance, la
vieillesse.
En quoi le temps est-il mauvais pour nous ? Le temps a pour
horizon la mort.
On pourrait penser que nous sommes les proies du temps
en ce qu’il donne sa forme et sa limite à notre existence.
Le temps
s’imprime en nous sous la forme de croissance, du vieillissement qui nous
indique que nous allons mourir, la mortalité est bien ce qui définit toute
existence.
Le temps fait donc partie de nous et il n’est pas possible de
sortir de lui et fuir ses effets destructeurs.
Le temps est en ce sens,
l’ennemi intime de l’Homme car celui-ci est habité par un désir d’éternité.
Dans la Lettre a Mécénée, Epicure fait ainsi du désir d’immortalité le pire
des désirs vides, à savoir ces désirs qu’il est impossible de satisfaire et qui
en cela nous vouent au malheur et à l’excès.
De plus, nous sommes des
êtres temporels qui faisons exister le temps.
Mortel, nous sommes
également liés au temps par notre mémoire, notre attention et notre
imagination, qui font que nous avons l’idée du temps, et que cette idée
est celle d’une chose dont, comme le souligne Saint Augustin, tout l’être
est de passé.
Le temps s’imprime donc aussi en nous par la tristesse liée à
l’idée du temps qui passe.
La fuite du temps est l’expérience de la
finitude, le temps nous est compté par un bourreau.
« La conscience
malheureuse » Hegel Lorsqu’on prend conscience de la mort, on prend
conscience de la finitude humaine, des limites.
Ici, il s’agit d’une limite
temporelle : un jour tout va s’arrêter.
Mais en même temps on désire que
ça ne s’arrête pas mais on a conscience que c’est un désir impossible.
Ensuite, le temps est caractérisé par son irréversibilité qui ne peut nous
faire retourner dans le passé.
L’irréversibilité du temps produit sur
l’homme des effets terribles, le regret, ce qui est fait ne peut-être défait.
Mais aussi la nostalgie des jours heureux, ce qui a été n’est plus que
beaucoup de poètes regrettent.
L’homme est enchaîné a un passé
définitivement fixé.
Enfin, on dit que le temps passe ou s’écoule.
Notre
expérience du temps est celle du changement des êtres et des choses.
Nous nous représentons le temps comme un fleuve emportant tout sur
son passage.
Un aphorisme d’Héraclite dit : « Tu ne te baigneras pas deux
fois dans le même fleuve » Le penseur platonicien, lui fuit les ombres
mouvantes de la caverne pour viser l’horizons stables des essences
éternelles.
Le temps tel qu’il passe, modifie les choses et les dégrade.
Platon en déduit qu’on ne peut attribuer aucune confiance à ce qui
participe à un monde sensible en constante modification.
L’homme est
impuissant face à l’écoulement du temps.
Mais il peut agir sur le présent
et sur l’avenir.
De plus, il peut avoir différentes réactions par rapport au
passé.
Au lieu de considérer le temps comme un ennemi on peut le
considérer comme un allié qui nous permet de nous construire peu à peu
et aussi de changer.
Le temps peut devenir l’allié de l’homme, et pourrait presque le
maîtriser si celui-ci ne se condamne pas en permanence à la finitude de
notre existence.
On peut échapper à l’idée que le temps nous condamne,
Heidegger explique que la conscience de la mort donne le sens originel de
l’existence.
Il faut donc accepter l’angoisse de la mort pour accorder
suffisamment de valeur à l’existence.
Lorsqu’une chose ou une personne
est vouée à disparaître, nous y attachons une valeur particulière.
Nous
vivons dans l’instant : nous désirons qu’il se prolonge mais c’est
l’impossibilité de sa durée qui lui confère sa valeur.
Cette valeur se fonde
donc sur l’unicité de ce qui est éphémère.
Les vacances, peuvent ainsi
procurer un plaisir très intense.
C’est parce que la vie est limitée qu’elle a
une infinie valeur, une vie sans fin s’oublierait comme un bien précieux et
s’exposerait à l’ennui.
Il faut cueillir la vie et agir pendant qu’il est temps.
L’Homme peut aussi laisser des traces avant sa mort, on peut souligner
l’immortalité des œuvres d’art, destinées à survivre au fil des générations.
L’homme n’est jamais vraiment mort, Spinoza « L’Esprit humain ne peut
être absolument détruit avec le corps, mais il en subsiste quelque chose
d’éternel ».
Pour les 3 grandes religions monothéistes, le but de la vie est
de rejoindre dieu au paradis et donc d’accéder à la vie après la mort.
On
peut également penser que nous sommes immortels puisqu’après la mort
on vivrait encore dans le cœur des êtres qui nous sont chers.
On naît,
grandit, vieillit puis meurt c’est ainsi qu’est fait la vie et nous ne pouvons
y remédier alors autant profiter pleinement de la vie que d’avoir peur de
sa fin puisqu’elle s’arrêtera un jour ou l’autre.
L’irréversibilité temporelle
nous invite à faire bon usage du passé et peut même libérer chez des
hommes les ressources les plus belles de leur nature, le pardon ou la
justice en font parties.
« Vous obtiendrez plus dans ce monde avec le
pardon qu’avec des actes de représailles » Nelson Mandela.
« Viser la
justice sociale est la chose la plus belle à faire dans la vie » Albert
Einstein.
De plus, on peut revivre le passé grâce à notre mémoire, nos
souvenirs ; le passé n’est pas si mort, il peut ressusciter illustré par Proust
« A la recherche du temps perdu ».
S‘approprier le passé, pour mieux
agir, selon Sartre par....
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