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Le temps est-il en nous ou hors de nous ?

Publié le 07/11/2005

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(Ennéades, III, 9). C'est en effet ce que dira d'une certaine manière Kant. * La conception aristotélicienne du temps prévalut jusqu'au xviie siècle. Newton fera du temps un attribut divin en posant un temps absolu s'écoulant uniformément, et Leibniz affirmera que : « le temps et l'espace sont de la nature des vérités éternelles qui regardent également le possible et l'existant. » (Nouveaux essais, XIV, 26). Ainsi le temps est-il bien hors de nous. Deuxième partie : Kant et le temps comme forme a priori de la sensibilité 1) « Le temps n'est pas un concept empirique qui dérive d'une expérience quelconque. » Nous ne pourrions en effet percevoir les rapports temporels de simultanéité ou de succession si nous n'avions pas une représentation a priori du temps. Cette représentation ne peut donc être tirée de l'expérience. 2) « Le temps est une représentation nécessaire qui sert de fondement à toutes les intuitions.
« Qu'est-ce donc que le temps ? Si personne ne me le demande, je le sais ; mais si on me le demande et que je veuille l'expliquer, je ne le sais plus « (saint Augustin). Ce que je sais, c'est que je me sens durer et que je saisis les phénomènes comme s'ordonnant dans une succession irréversible. Mais ce temps a-t-il une réalité hors de ma représentation ? Le temps est-il dans les choses, a-t-il une réalité objective, ou n'est-il qu'une forme subjective que je projette dans les impressions de ma sensibilité ? Le temps est-il en nous ou hors de nous ?

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« 2) « Le temps est une représentation nécessaire qui sert de fondement àtoutes les intuitions.

» Les phénomènes peuvent disparaître tous ensemblemais non le temps lui-même, car c'est en lui seul qu'est possible la réalité duphénomène.

Ainsi est-il donné a priori. Pour Kant , il n'est pas davantage possible de considérer l'espace et le temps comme des réalités absolues.

Car je me heurterais alors à descontradictions insolubles qui sont exposées dans la « Première antinomie ».

Par exemple, supposons que le monde a un commencement dans le temps et des limites dans l'espace.

Cette hypothèse paraît d'abordraisonnable : par exemple, je ne puis, semble-t-il, admettre que le momentactuel ait été précédé par une infinité d'instants et de phénomènes.

Si lemonde n'a pas eu de commencement, peut-on dire, la série desphénomènes n'aboutira jamais au moment actuel.

Comme disaient lesscolastiques : « L'infini en arrière est impossible. » D'autre part, si le monde a eu un commencement, je ne puis m'empêcher de me demander :et avant, que se passait-il ? De même, si l'espace a des limites, je meposerai tout de même la question : et au-delà, n'existe-t-il pas quelquechose ? A la réflexion, il apparaît aussi inconcevable que l'espace et letemps soient finis et qu'ils soient infinis.

La thèse qui affirme les limites del'espace et du temps n'est pas plus soutenable que l'antithèse qui lesconteste.

Le seul moyen d'éviter ces difficultés est de cesser deconsidérer l'espace et le temps comme des choses en soi.

L'espace et le temps sont des cadres a priori de notreperception, des conditions subjectives de ma représentation du monde.

Le fait que nous ne puissions nous enabstraire, que nous ne puissions nous représenter quoi que ce soit en dehors d'eux ne montre-t-il pas qu'ils fontpartie de nous-mêmes ?L'espace a donc un caractère de nécessité puisque je ne peux rien connaître sans lui.

Ilest universel, car les constructions a priori de la géométrie sont valables universellement.

Le caractère essentieldu cadre spatio-temporel est donc idéalité transcendantale.

Idéalité, puisqu'il n'est qu'une forme subjective dema perception, idéalité transcendantale puisqu'il est une condition a priori universelle et nécessaire de touteconnaissance (transcendantal veut dire, condition a priori de toute connaissance).

Kant précise d'ailleurs que l'espace est la forme du sens externe (nous percevons selon lui le monde extérieur à la fois selon la forme del'espace et celle de la succession temporelle) tandis que le temps est la forme du sens interne (je perçois ma vieintérieure comme succession de moments et d'états).

Mais l'espace et le temps, à côté de leur caractèred'idéalité transcendantale, présentent un aspect de réalité empirique.

Ce sont à la fois des formes deconnaissance et des données empiriques.

L'espace n'est pas un concept par exemple, car un concept est unsymbole abstrait qui résume après coup des réalités concrètes (le concept de « chien » symbolise les chiens existants).

Au contraire, l'unité de l'espace est une donnée première, antérieure à toute composition, objet d'unepure intuition.

Ce sont au contraire les parties de l'espace qui sont obtenues après coup par division.

Et cesparties ne sont pas dissemblables entre elles comme le sont les individus que réunit un concept.

Au contraire,elles sont homogènes.

L'espace est donc selon Kant une intuition pure de ma sensibilité et non un concept abstrait construit par l'entendement.

Au demeurant, les propriétés de l'espace kantien (homogène, à troisdimensions) sont celles de l'espace euclidien et de l'espace newtonien.

Kant n'a fait que transporter dans l'esprit de l'homme l'espace et le temps absolus de Newton .

Le « sensorium dei » est devenu un « sensorium hominis ». 3) « Sur cette nécessité a priori se fonde aussi la possibilité de principes apodictiques concernant les rapportsdu temps ou d'axiomes du temps en général.

» Le principe selon lequel des temps différents ne sont passimultanés mais successifs est apodictique, c'est-à-dire qu'il a une valeur nécessaire et universelle.

Il ne peutdonc être tiré de l'expérience puisque l'expérience « ne saurait donner ni une rigoureuse universalité, ni unecertitude apodictique ». 4) « Le temps n'est pas un concept discursif, ou, comme on dit, un concept général, mais une forme pure del'intuition sensible.

» La représentation du temps, étant une puisque des temps différents ne peuvent êtreconçus que comme des parties d'un même temps, constitue nécessairement uneintuition.

L'intuition est en effet une représentation qui ne peut être donnée par un seul objet. 5) « L'infinité du temps ne signifie rien de plus sinon que toute grandeur déterminée du temps n'est possible quepar des limitations d'un temps unique qui lui sert de fondement.

» La représentation originaire du temps est ainsiinfinie, elle est donc une intuition.En conséquence :a) « Le temps n'est pas quelque chose qui existe en soi, ou qui soit inhérent aux choses comme unedétermination objective et qui, par conséquent, subsiste, si l'on fait abstraction de toutes les conditionssubjectives de leur intuition.

»b) « Le temps n'est autre chose que la forme du sens interne, c'est-à-dire de l'intuition de nous-mêmes et denotre état intérieur.

»c) « Le temps est la condition formelle a priori de tous les phénomènes en général.

L'espace, en tant que formepure del'intuition extérieure, est limité, comme condition a priori, simplement aux phénomènes externes.

Au contraire,comme toutes les représentations, qu'elles puissent avoir ou non pour objets des choses extérieures,appartiennent, pourtant, en elles-mêmes, en qualité de déterminations de l'esprit, à l'état interne, et, comme. »

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