Le sport est-il une religion ?
Publié le 04/04/2012
Extrait du document
Le ministre des Sports, David Douillet s’est rendu récemment en Vendée, sur le chantier du Vendespace, futur complexe sportif et culturel. Lors de cette visite, le ministre a déclaré : « Ici, le sport est une religion « en référence au département qu’est la Vendée, en ajoutant ensuite que deux vendéen sur cinq sont licenciés dans un club. Comment alors justifier les propos du ministre des sports, qui pourraient sembler exagérer ? Qu’est ce qui pourrait lier de façon analogique le sport, ensemble d’exercices physiques sous forme individuelle ou collective pouvant donner lieu à une compétition, un entretien du corps ou à une détente, à la religion, source de pratique, d’idées, de rites exercés par une communauté au nom d’une ou plusieurs divinités ? On pourrait en premier lieu objecter les fins de ces deux domaines qui sont assez opposés : le sport n’est-il pas avant tout un loisir, un divertissement, voir un spectacle dans certains cas contrairement à la religion étant ce qui guide et dicte la vie de nombreux individus, ce qui donne un sens à leur vie.
«
justement à la même horaire que la précédente : l’une se passe pendant une messe dans un lieu religieux, l’autre surun plateau télévisé et récapitule tous les faits importants footballistiques qui ont eu lieu durant la semaine.
Les deuxémissions n’ont pas le même objectif et Téléfoot permet de se divertir, contrairement à l’émission de France 2 qui n’est pas un spectacle, un loisir.
On peut enfin voir dans une dernière partie, que le divertissement est peut-être une parenthèse dans la vied’un individu, contrairement à la religion qui est pour la plupart une notion fondamentale.
Le sport est bien undivertissement, qui permet de se détendre que ce soit en le pratiquant ou en le regardant, mais cela n’est pas lapriorité pour beaucoup d’individus hormis les sportifs de haut niveau.
Il est vrai qu’en tant que sportif amateur, lesport ne peut prendre toute la place dans une vie.
C’est là que la religion rentre en ligne de compte, car elle dicteet guide la vie d’individus, et contrairement au sport est omniprésente pour un individu s’attachant profondément àla religion.
La religion a pour but d’apporter des réponses, de se poser aussi des questions et de permettre auxindividus de donner un sens à leur vie.
Le sport quant à lui reste un loisir dans lequel on ne recherche pas les mêmeschoses que dans la religion.
Mais si le sport ne peut remplacer la religion, et apporter les réponses aux questionsprésentes dans la religion, nous sommes dans la possibilité d’admettre qu’il persiste quelques similitudes dans le sportet la vie religieuse.
Dans un premier temps, nous pouvons nous concentrer sur la présence de règles, de lois, de devoirs et de droits,d’interdits dans le sport et la religion.
Ainsi, nous pouvons prendre comme exemple la nourriture qui correspond auxdeux domaines : il y a dans certains sports, des régimes alimentaires privilégiés pour la santé du corps imposés auxsportifs.
On peut évoquer les repas protéinés de certains sports comme le rugby, qui sont essentiels pour ledéfoulement et les muscles.
De même, il existe des interdits que propose la religion au sujet de la nourriture.
Onpeut citer la viande halal pour la religion musulmane, ou la nourriture kascher dans la religion juive.
Il s’agit deprescriptions faites aux fidèles, essentiellement pour des raisons spirituelles, mais parfois diététiques.
Cesprescriptions sont aussi connues dans le sport comme nous l’avons vu, mais pour des raisons différentes.
D’autre part, le sport, si nous le considérons comme un loisir, un jeu peut procurer un sentiment de bien-être, delibération.
Il permet le défoulement, parfois d’assainir l’esprit, mais aussi de se sentir plus « léger ».
On peutcomparer cet aspect à la religion qui comme nous l’avons dit, est capable d’apporter des réponses aux croyants, etainsi de créer chez eux une autre forme de bien-être, de rassurance, de sérénité.
Ces similitudes évoquées peuventtout aussi bien provenir de la passion qu’un individu vouerait à une de ces deux notions, et ainsi d’en retirer aumaximum les vertus qu’ils recherchent.
Autrement dit, un individu qui par exemple se prendrait de passion pour unsport en soutirerait ce bien-être parce qu’il prend plaisir à pratiquer son activité.
Il concentrerait toute sonattention au sport en évacuant toute autre pensée.
Tout comme la religion, pour laquelle certains fidèles yconsacreraient la majorité de leur temps, ils seraient dans l’attente d’un bien-être et donc uniquement concentréssur la religion.
Dans un dernier aspect, il semble important d’évoquer une dernière similitude entre le sport et la religion.
Il esttout aussi bien possible d’avoir une vie monastique dans le sport, qui nécessite des privations, des obligations toutcomme dans un monastère.
L’exemple le plus explicite, notamment pour le monde occidental est sûrement lemonastère Shaolin, temple bouddhiste réputé pour son association avec les arts martiaux chinois, notamment leKung-fu shaolin.
Aujourd’hui devenu un lieu touristique, le temple fut fondé au Vème siècle.
C’est un moinebouddhiste indien, qui aurait enseigné la pratique d’art martial aux moines pour en faire des élites, et pour apprendreà se défendre.
Les moines se consacraient donc durant leur vie aux arts martiaux qui se réfèrent au sport, ainsiqu’au bouddhisme, faisant référence à la religion.
On voit ici la réunion des deux domaines, qui imposait aux individusdes règles strictes et sévères afin de travailler le corps ainsi que l’esprit.
La vie monastique peut par conséquentrassembler le sport et la religion.
Afin de conclure, nous avons pu voir qu’un certain lien social est autant présent dans le sport que dans la religiongrâce à des lieux de rassemblements, des communautés, mais que cependant il paraît peut être exagéré decomprendre le sport comme une religion car ce dernier reste avant tout un loisir, un amusement, un jeu qui estincapable de fournir des réponses comme la religion.
Le sport est un divertissement contrairement à la religion et nepeut apporter des bénéfices similaires.
Nous avons cependant observé différentes similitudes entre le sport et lareligion tels que les privations, les obligations, les droits et les devoirs qui sont bien présents dans les deuxdomaines.
S’il paraît trop exagéré de désigner le sport comme une religion, on peut cependant se demander si laplace du sport dans la société contemporaine ne devient pas trop excessive..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Pouvons-nous comparer le sport et la religion ?
- Le sport, une religion ?
- Sport et religion
- Le sport est-il notre nouvelle religion ?
- Relationship between religion, spirituality, and young Lebanese university students’ well-being.