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LE SOCIALISME DE KARL MARX

Publié le 07/02/2011

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Vie et Œuvres Fils d'un avocat qui lui-même descendait d'une lignée de rabbins Marx est né à Trêves en 1818. Il fut baptisé dans le culte protestant que son père, effrayé par les lois antisémites du Roi de Prusse, avait cru bon d'adopter l'année précédente. Karl Marx fit ses études à l'Université de Bonn, à celle de Berlin, enfin à celle d'Iéna où il passe en 1841 sa thèse de doctorat intitulée : Différence de la philosophie de la nature chez Démocrite et chez Épicure. Il épouse le 19 juin 1843 Jenny de Westphalen (apparentée à une illustre famille, et dont le frère sera ministre du gouvernement prussien!). Au temps des études de Marx — et de son ami Engels — une grande activité philosophique se déploie en Allemagne. L'hégélianisme règne partout (malgré la réaction violente de l'extrême-droite qui arrive au pouvoir en 1840 avec Frédéric-Guillaume IV). Des ouvrages antireligieux de grande importance sont publiés La Vie de Jésus de Strauss et en 1841 L'Essence du Christianisme de Feuerbach. Hégélien jusque vers 183s Feuerbach répudie l'idéalisme de son maître et se déclare ouvertement matérialiste.

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« a) primat de l'histoire (tout évolue) b) progression par contradictions résolues c) action réciproque de toutes choses les unes sur les autres d) enfin progrès par bonds, par crises, transformations soudaines et brusques, changements qualitatifs. La dialectique, parce qu'elle fait de la contradiction le moteur de l'histoire révèle en effet chez Marx sa vocationprofondément révolutionnaire (la dialectique selon le mot du révolutionnaire russe Herzen est l'algèbre de larévolution).

La dialectique montre que la société actuelle porte en elle la promesse de sa propre destruction, que lemonde actuel engendrera à partir de ses contradictions intimes un monde nouveau. Insistons surtout sur la loi d'action réciproque sur la « Wechselwirkung ».

Feuerbach disait : L'homme est un produitde la matière et des conditions où il vit.

C'est vrai, répond Marx, mais réciproquement l'homme agit sur la matière etpeut transformer par son travail les conditions de son existence.

L'homme n'est pas seulement un effet mais unecause.

Ainsi le matérialisme mécaniste et l'idéalisme se sont trompés tous les deux.

Le matérialisme n'a vu dansl'homme qu'un reflet passif du monde.

L'idéalisme a « développé le côté actif » mais il n'a vu que l'activité de l'espritet il a méconnu « l'activité réelle, concrète.

» C'est ce que dit Marx dans sa onzième « thèse » sur Feuerbach.

«Jusqu'ici les philosophes n'ont fait que contempler le monde, il faut à présent le transformer ».

Marx emprunte àFeuerbach Vidée que la religion est « l'opium du peuple » ou comme il dit encore « le cœur d'un monde sans cœur ».Mais il est vain de lutter directement (par les armes de la critique historique ou de la philosophie universitaire)contre l'aliénation religieuse.

Il faut pour supprimer l'aliénation, transformer réellement les structures sociales quirendent l'aliénation possible.

La critique philosophique n'est efficace qu'aux mains du prolétariat révolutionnaire(classe « universelle » parce qu'exploitée par tous elle n'exploite personne, tandis que la bourgeoisie de l'Aufklärung,ne pouvait pas dans sa lutte idéologique contre la féodalité porter témoignage pour la vérité universelle puisqu'elleavait des intérêts égoïstes de classe, puisque, exploitée par les seigneurs, elle exploitait à son tour le prolétariat)Ainsi l'homme ne pourra-t-il accomplir sa véritable destinée et parvenir à soi épanouissement complet que dans unesociété sans classes.

Ce que Marx exprime par sa formule fameuse : « La philosophie ne peut être réalisée sans lasuppression du prolétariat et le prolétariat ne peut être supprimé sans la réalisation de la philosophie ».

Laphilosophie est une action, une « praxis ».

La loi du progrès par bonds est importante pour interpréter lematérialisme de Marx.

Le matérialisme mécaniste a méconnu les changements qualitatifs et le « progrès par bonds ».Par exemple les cartésiens n'ont expliqué les phénomènes biologiques qu'en les niant (en réduisant les animaux à desmachines alors qu'il est évident que les phénomènes biologiques sont qualitativement distincts des phénomènesmécaniques dont la matière brute est le théâtre ).

Pour le matérialisme dialectique, chaque domaine est en droitexplicable par des structures plus simples tout en demeurant qualitativement distinct : La vapeur d'eau n'est pas deVeau chaude et pourtant à un certain degré d'échauffement l'eau devient vapeur.

De même la vie n'est pas lamatière et pourtant il n'est pas impossible que la matière à un certain niveau de complexité chimique devienne de lamatière vivante.

Le matérialisme dialectique prétend donc qu'il est possible, tout à la fois d'expliquer les formes lesplus évoluées de la matière et de reconnaître leur originalité qualitative. Le matérialisme historique Tandis que le terme « matérialisme dialectique » désigne la théorie générale du monde chez Marx et Engels, onemploie souvent l'expression « matérialisme historique » pour désigner plutôt l'application de cette théorie à l'histoiredes sociétés humaines. Pour Marx la clef de l'évolution des sociétés est donnée par le développement des techniques et des conditions deproduction qu'il nomme forces productives.

Un certain état des forces productives (par exemple au Moyen Age lemoulin banal, au XIXe siècle la machine à vapeur ) explique le régime social de la production, la division des «classes sociales », tout ce que Marx appelle les rapports de production (par exemple au Moyen Age le régime féodalavec le serf et le seigneur, au XIXe siècle le capitalisme avec bourgeois et prolétaires ).

Forces productives etrapports de production constituent l'infrastructure de la société.

C'est à partir de là qu'on expliquera les idéejuridiques, politiques, philosophiques, religieuses, les créations artistiques par lesquelles la société prend uneconscience plus ou moins déformée d'elle-même. En effet les conflits de classes, eux-mêmes relatifs à un certain moment de développement des techniques setraduisent et se dissimulent à travers les diverses manifestations de l'esprit humain qui constituent ce que Marxappelle les superstructures : Par exemple la hiérarchie des anges, longuement établie par saint Thomas (archanges,anges, trônes, dominations ) est la transposition de la hiérarchie féodale qui descend du roi jusqu'au dernier desmanants par toute une cascade de suzerains et de vassaux.

De même l'idéologie libérale des hommes de 1789 n'estpour un marxiste que le reflet des intérêts de la grande bourgeoisie (la loi Le Chapelier supprime les corporations enprincipe pour libérer les individus d'une tutelle oppressive et tracassière, en fait disent les marxistes pour que lesemployeurs trouvent à leur service des travailleurs isolés, donc vulnérables, et privés d'une organisation quidéfendrait leurs droits). Notons cependant que les idées ne sont pas des épiphénomènes, et qu'à leur tour elles réagissent surl'infrastructure.

Dans la perspective du matérialisme dialectique l'histoire n'est pas le monologue des forceséconomiques, mais le dialogue des forces économiques et des idées formées par la conscience humaine.. »

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