Le silence est-il un échec de la communication ?
Publié le 01/02/2004
Extrait du document
«
langage ou du sujet parlant ? La question du silence nous incite donc à poser la question de limites inhérentes aulangage.
Plan :
I.
Le silence comme échec du langage ?
II.
Le silence comme signifiant et parlant ?
III.
Le silence comme constitutif du langage
Le silence comme échec du langage ?I.
1.
Une première opposition silence / langage
Au quotidien, l'homme a tendance à opposer silence / langage dès lors que le langage est associé à l'idée delangue, autrement dit à la verbalisation.
La verbalisation sonore s'opposerait donc au silence.
Cependant cette opposition ne tient pas dès lorsqu'entre les mots que nous utilisons il y a nécessairement silence au risque de ne pas se comprendre.
C'estainsi que pendant certains oraux, il est nécessaire de demander à l'orateur de faire des pauses entre lesmots, les phrases afin d'être compris.
Il semble donc que l'opposition entre silence et langage est arbitrairedès lors que le silence semble faire partie du langage.
Question : le silence est-il dans le cadre d'un langage qui serait communication symptôme d'un échec qui luiserait propre.
2.
Le silence comme échec face au langage – échec du langage dans le sens du génitif objectif
Ici il est possible de penser au silence comme la manifestation de l'impossibilité de s'exprimer – impossibilitéphysique voire biologique.
On peut penser au silence de certains enfants autistes, au silence de certains sourds-muets avantl'acquisition d'une autre forme du langage – le langage des signes.
Cf.
biographie d'Emmanuelle Laborit
3.
Le silence comme échec du langage – échec dans le sens du génitif subjectif
Il y a de l'inexprimable, de l'indicible.
Le langage en tant que processus d'abstraction ne peut faire part duparticulier, des émotions particulières.
NIETZSCHE Vérité et mensonge au sens extramoral
« Pensons encore en particulier à la formation des concepts.
Tout mot devient immédiatement concept parle fait qu'il ne doit pas servir justement pour l'expérience originale, unique, absolument individualisée, àlaquelle il doit sa naissance, c'est-à-dire comme souvenir, mais qu'il doit servir en même temps pour desexpériences innombrables, plus ou moins analogues, c'est-à-dire, à strictement parler, jamais identiques etne doit donc convenir qu'à des cas différents.
Tout concept naît de l'identification du non-identique.
Aussicertainement qu'une feuille n'est jamais tout à fait identique à une autre, aussi certainement le conceptfeuille a été formé grâce à l'abandon délibéré de ces différences individuelles, grâce à un oubli descaractéristiques, et il éveille alors la représentation, comme s'il y avait dans la nature, en dehors des feuilles,quelque chose qui serait « la feuille » »
Il y a donc de l'indicible qui serait inhérent au langage même – le silence aurait pour rôle de prendre le relaisdu langage quand il serait confronté à de l'inexprimable.
Le silence comme signifiant et parlant ? II.
1.
Le silence comme la manifestation du refus de parler
Le silence peut être un refus de vouloir parler.
Ce refus en tant que tel est très significatif voire même quasiperformatif.
On peut penser au silence du général de Gaule et à sa politique de la chaise vide.
On peut penser à la colère froide, au silence qui suit parfois un conflit ou une discussion animée.
2.
Le silence comme la manifestation de l'horreur ou de l'ineffable.
»
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