Le sentiment qu'a l'homme de sa précarité est-il le principal ressort de la foi religieuse ?
Publié le 27/02/2008
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b) Le sentiment de cette double précarité, dans la mesure où ses causes sont
incomprises, constitue le principal ressort de la foi religieuse.
? Pour Lucrèce (De la nature, I, 152-155) « si la crainte tient enchaînés tous
les mortels, c'est que sur la terre et dans le ciel leur apparaissent des
phénomènes dont ils ne peuvent aucunement apercevoir les causes, et qu'ils
attribuent à une action des Dieux. » C'est parce que les hommes ne comprennent
pas le phénomène naturel de la mort qu'ils la craignent et exorcisent leur peur
par la foi religieuse. Car « Plus l'adversité leur est rude, plus leur esprit se
tourne vers la religion. » (III, 53-54). C'est en expliquant ce qu'est la mort
qu'Epicure brisa « les chaînes de la religion » (I, 64, sq).
? La critique lucrécienne du sentiment religieux sera reprise et amplifiée par
le matérialisme du siècle des lumières (cf. d'Holbach, Le bon sens : «
L'ignorance et la peur, voilà les deux pivots de toute religion » ; Volney, Les
ruines : « La crainte ou l'espoir forment le principe de toute idée de religion.
»).
? Position de la conscience religieuse.
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