LE SENTIMENT DE LA LIBERTÉ
Publié le 10/08/2014
Extrait du document
Appréciations d'ensemble et remarques
Ce travail présente, au niveau du développement, une structure classique du type thèse-antithèse-synthèse, ce qui — rappelons-le — n'est ni obligatoire, ni forcément préférable à tout autre choix. Mais ici, la conception même du sujet se prêtait d'une manière évidente à ce type de traitement.
L'introduction pose nettement le problème, en l'articulant déjà sur l'interrogation d'une possible illusion de la liberté. Toutefois, il n'est pas évident que l'action «purement libre « soit un acte commis « sans qu'il y ait de conditions extérieures qui m'incitent à le faire «. Il y aurait lieu de se reporter ici aux spéculations romanesques de Gide (voir Les caves du Vatican) sur l'acte gratuit : l'acte de Lafcadio qui précipite hors du train en marche un homme qu'il ne connaît pas semble être commis « sans raison extérieure «, mais est déterminé chez le héros — ironie —
«
saient les philosophes de l'essence.
C'est donc l'homme
qui
se fait, c'est lui qui façonne ses qualités, ses capa
cités, c'est lui qui choisit d'être cordonnier ou ouvrier,
30 et lorsqu'il n'est pas satisfait de la situation dans
laquelle
il se trouve, il ne doit s'en remettre qu'à lui
même, puisqu'il est à l'origine de cette situation.
D'où
l'idée que l'homme est toujours responsable, et celui
qui déclare :
« ce n'est pas ma faute »est en fait un être
35 de mauvaise foi, qui a peur de sa responsabilité.
On
comprend pourquoi « l'homme est condamné à être
libre
» : il n'échappe pas à sa liberté et à sa responsabi
lité, et
le sentiment de liberté est presque un fardeau,
devient paradoxalement une contrainte, car l'homme
40 est naturellement porté à l'irresponsabilité, au confort,
à la paresse.
Peut-on cependant penser que l'homme est entière
ment libre?
la philosophie existentialiste n'çst-elle pas
très idéaliste?
Le sentiment de liberté, en effet, est sou-
45 vent démenti par le corps : il existe tout de ~ême des
phénomènes dont je suis la proie et dont je
ne sµis pas
responsable, comme par exemple l'évanouissèment:
Sartre ira jusqu'à dire que même lorsque je m:éva
nouis, je fais un acte volontaire, j'ai délibérément choi-
50 si de m'évanouir, pour échapper au danger qui me
menaçait, mais on voit qu'il y a là quelque chose d'ex
cessif.
L'évanouissement est .un phénomène indépen
dant de ma volonté, il consiste en un bouleversement'
et dérèglement des fonctions de mon corps;
le vieillard
55 qui s'évanouit, parce qu'un avion lui a frôlé la tête, n'a
même pas eu
le temps de réfléchir sur ce qui lui arri
vait, son évanouissement est involontaire et provient
d'un déséquilibre de son corps.
Ne devrait-on pas plutôt
se méfier du sentiment de
60 liberté? La liberté, en effet, apparaît considérablement
réduite avec Freud et sa découverte
de l'inconscient;
cette découverte constitue un bouleversement dans
l'idée que l'on
se faisait de l'homme et de la conscien-
11n.
»
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