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Le scientifique fabrique-t-il ou construit-il son objet ?

Publié le 22/02/2012

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L'Homme a toujours été doté d'une curiosité sans limites . Il a toujours essayer de tout comprendre , de donner un sens et un rôle à chaque objet . La science en est la preuve même ,c'est en fait un savoir, une méthode d'explication des choses qui se fonde sur l'observation , en établit les relations constantes appelées théories, c'est-à-dire un ensemble de lois, et qui se base sur des idées que les hommes s'efforcèrent de démontrer, ne pouvant laisser un objet vaquant à des valeurs infondées : il a peur de l'inconstance et de l'illusoire . Or , on peut souligner que face au réel, l'esprit humain ne peut aucunement ignorer ce qu'il a appris de ce qu'il croit savoir . C'est au contraire dans la mesure où un objet est soumis à l'esprit humain et à son schéma de pensée , qu'il peut être connu . Mais l'esprit humain est-il uniquement un simple observateur du monde qui l'entoure ou un acteur de son fonctionnement ? Or , la distinction entre ces deux principes est nécessaire, et ne témoigne en fait que d'un but commun : la quête de vérité .
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« commençant à maîtriser certaines notions , comprend qu'il peut réutiliser celles-ci à d'autres fins , et ouvre unmonde sans limites de possibilités à l'esprit scientifique , comme l'affirme Descartes , toujours dans son ½uvreDiscours de la méthode : « [Les notions générales touchant la physique] m'ont fait voir qu'il est possible de parvenirà des connaissances qui soient fort utiles à la vie, et qu'au lieu de cette philosophie spéculative, s'on enseigne dansles écoles , on en peut trouver une pratique […] , nous les pourrions employer de la même façon à tous lesusages auxquels ils sont propres , et ainsi nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature.

» .

L'utilité deslois qui régissent notre monde apparaît comme évidente aux yeux du monde scientifique , et la science devient alorsl'instrument d'un progrès général de la civilisation .Et ce thème culmine au XIXème siècle , gagné par le scientisme , cette valeur qui veut que la science soit la clénon seulement des progrès matériels de la société , mais aussi des progrès spirituels et moraux de l'humanité,notions jusqu'à lors instables et non maîtrisées par les savants .

L\'objet scientifique est alors un objet transformé,radicalement différent de l\'objet tel qu\'il nous est « donné » dans l\'expérience courante , comme l'affirmeBachelard dans son ½uvre épistémologique, c'est-à-dire qui étudie la théorie de la connaissance en général,intitulée La formation de l'esprit scientifique : « Pour un esprit scientifique, […] rien ne va de soi.

Rien n'estdonné.

Tout est construit.

» .

La science nous montre d'ailleurs de plus en plus d\'exemples d\'objets scientifiquescréés de façon rationnelle, non pas par l\'observation ni même par des expériences, mais à partir de théoriesélaborées rationnellement et qu\'on applique par la suite à la réalité .

Comme nous le montre l'exemple desmathématiques.

En effet , l'outil mathématique a toujours était essentiel au progrès scientifique , puisqu'étant labase de toutes recherches .

Or , les mathématiques n'existaient pas à l'origine , et c'est seulement l'homme qui endécouvrit l'utilité et qui par la suite lui permirent de mieux comprendre le monde , grâce à la mise en place de cesthéories qui traduisent le fonctionnement de notre environnement .

Ce qui signifie que la science ne crée pas sesobjets, mais on peut dire qu\'elle les construit en s'appuyant sur sa réflexion et sa nécessité de compréhension etde matérialisation de ce que l'on ne voit pas , mais qui pourtant existe ( loi de la gravité , poussée d'Archimède… ) .

On comprend donc qu'invention et découverte sont étroitement liés dans la recherche scientifiquecomme le disait Karl Popper dans Conjectures et réfutations : « Une hypothèse, imaginée par un savant, est uneinvention mais lorsqu\'elle est vérifiée par les faits , elle devient une découverte ».Mais qu'il soit construit oudécouvert par l'Homme , l'objet , et la recherche qui accompagne sa compréhension témoigne du fait , que l'espritscientifique est en constante recherche de vérités . Malebranche, par exemple, a consacré toute son ½uvre intitulée De la recherche de la vérité , à la définition duprojet originaire de la philosophie : la quête de la vérité .

Or cette quête se heurte à l'obstacle qui veut qu'avantque l'on ne puisse espérer atteindre la vérité , il faut que l'on accepte de la chercher .

Or ce principe , en apparenceévident , ne va pas de soi pour une raison que définissait Platon mais également Bachelard : tout le monde croitsavoir et prétend posséder ce savoir.

Mais cette assurance témoigne de l'action de l'opinion sur l'esprit humain,comme le montre la célèbre expression de Bachelard dans La formation de l'esprit scientifique : « La science dansson besoin d'achèvement comme dans son principe , s'oppose absolument à l'opinion .

» .

L'opinion est donc unobstacle à la recherche de la vérité parce qu'elle s'appuie sur la force de l'autorité et de la tradition , ainsi que de lavraisemblance .

Bachelard souligne que face au réel , l'esprit humain ne peut aucunement ignorer tout ce qu'il aappris , et tous les préjugés dont il est bercé depuis son enfance, comme il l'affirme dans son ½uvre La Formationde l'esprit scientifique « Quand il se présente à la culture scientifique , l'esprit n'est jamais jeune .

Il est même trèsvieux , car il a l'âge de ses préjugés .

».Or , comment peut-on alors définir la notion de vérité ? Elle consiste en fait dans la correspondance entre une idée ,un jugement ou un énoncé et ce qu'ils représentent .

Et cette notion de correspondance a longtemps ralenti lesscientifiques avec notamment la physique d'Aristote qui a bloqué pendant des siècles la recherche puisque celle- ciétait basée sur de faux fondements.

De plus, cette définition pose certains problèmes puisqu'elle suppose que l'onfasse correspondre nos énoncés à la réalité et de pouvoir en parler avec cohérence , c'est-à-dire sanscontradiction, comme le disait justement Heidegger dans son ½uvre De l'Essence de la vérité : « Le vrai, que ce soitune chose vraie ou un jugement vrai , est ce qui en accord , ce qui concorde.

» .

Cette identification de la vérité etde la cohérence se retrouve chez Descartes , qui se fixe comme première règle de n'accepter comme théories quecelles qui lui semblent cohérentes mais aussi évidentes : « Ayant remarqué qu'il n'y a rien du tout en ceci : je pense, donc je suis , qui m'assure que je dis la vérité , sinon que je vois très clairement , que , pour penser , il faut être ,je jugeai que je pouvais prendre pour règle générale , que les choses que nous concevons fort clairement et fortdistinctement sont toutes vraies », écrit-il dans la quatrième partie de son Discours sur la méthode en 1637 .Mais le monde en soi , tel qu'il est indépendamment de nos expériences et de nos représentations , nous échappenécessairement , car tout objet est observé selon un point de vue humain et selon les expériences dont il est sujet.

Un objet ne nous livre tous ses secrets que lorsqu'il répond à nos expériences de manière positive .

Ainsi , une loiphysique est vraie que si elle a des applications qui vérifient les théories scientifiques.

La seule définition correctede la vérité rejoint alors la notion de vérifiabilité.

Certes , lorsque l'on adopte une logique mathématique, la véritéest évidente , et correspond uniquement à l'accord de l'esprit scientifique et de ses propres conventions .

Mais dansle domaine expérimental , la vérité correspond à la non-contradiction des preuves .Le vrai est donc vérifié par uneaccumulation de preuves au point que celui-ci devienne quasi irréfutable , et soit relatif à la précision del'expérimentation, et que pour autant , il soit en concordance avec la réalité , comme le disait justement PierreDuhem : « L'accord avec l'expérience est , pour une théorie physique , l'unique critérium de vérité.

»Saint Thomasdéfinissait dans son ½uvre Somme théologique la notion de vérité : « On définit la vérité par la conformité del'intellect et du réel.

Connaître cette conformité , c'est dont connaître la vérité », de manière claire et précisecomme étant la correspondance avec la réalité ou comme l'adéquation de l'esprit scientifique et de la chose . Par conséquent la science ne découvre pas la réalité, celle-ci se construit autour d'une problématique théorique , etcherche à s'opposer à l'évidence .

« La science va au réel, elle n\'en part pas », disait Bachelard.

Si la science. »

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