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Le roi se meurt...

Publié le 30/08/2013

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Aux premières heures du dimanche 1 er septembre 1715, dans son cher Versailles, le roi-Soleil s'éteint, à la veille de ses 77 ans. Louis XIV meurt royalement, tel qu'en lui-même. "Pourquoi pleurez-vous ? Est-ce que vous m'avez cru immortel ? Pour moi, je n'ai jamais cru l'être...", aurait-il dit, stoïque aux garçons de sa chambre en pleurs. Une mort souveraine, jusqu'au bout...

Le roi est malade depuis le Lmois d'août. Une déchéance fulgurante pour celui qui éton¬ne ses contemporains, son en¬tourage et son peuple par son allure. Sa longévité paraît ex¬ceptionnelle, voire miraculeu¬se, à une époque où les vieillards ont cinquante ans. "Sa force surprend toujours" note Mme de Maintenon, la "reine secrète". Elle ne le quitte pas tout au long de ces jour¬nées sombres, que seules éclairent la majesté et la gran¬deur d'âme de Louis XIV. Le vieux roi est un lion fatigué, mais serein. Depuis que ses malaises et ses douleurs à la jambe ont commencé, le 9 août, à Marly, il s'est tout de suite or¬ganisé. Il a réduit ses activités, mais tient à assurer son devoir d'État, continuant à recevoir mi¬nistres et ambassadeurs, proches et courtisans.

« lettes pour aller écouter la petite musique des violons qu'il aime tant, dans les ap­ partements de Mme de Main­ tenon.

Pour le soulager on lui bande étroitement la jambe .

Mais dessous, la gangrène, dont on ose enfin évoquer le nom, gagne ...

Pleurs et prières Le 25 août, jour de la Saint­ Louis, le roi écoute l'aubade que lui font les hautbois et les tambours , sous sa fenêtre .

li est décidé à célébrer sa fête , presque comme à l'accoutu­ mée .

li travaille avec ses mi­ nistres, réclame vingt-quatre violons pour accompagner son dîner ...

Mais au moment où les musiciens doivent en­ trer, à sept heures , Louis perd connaissance pendant quinze minutes .

Revenu à lui, se sa­ chant perdu, il demande à re­ cevoir le viatique et l'extrê­ me-onction .

Le cardinal de Rohan , grand aumônier, deux adjoints et M.

Huchon, curé de Versailles, lui donnent les derniers sacrements en pré­ sence des princes de sang.

Mme de Maintenon, en re­ trait, veille son malade, dans un coin de la chambre jusqu'à ce que Louis la congédie .

li doit faire vite.

Voir une ultime fois ceux à qui il veut laisser un message.

Son neveu , le duc d'Orléans qui doit assurer la Régence .

Les princes , les princesses, les ministres, les courtisans, qui sanglotent tous , tandis que Louis XIV leur communique ses volontés, avant de consentir enfin à re­ cevoir les soins de s médecins et prendre du repos.

Le len­ demain , à midi, il appelle le Dauphin, son arrière petit-fils âgé de cinq ans, le futur Louis XV.

Le seul héritier au trône qui lui reste après l'hécatom­ be qui a frappé sa descendan­ ce.

" Mignon , vous allez être un grand roi, dit l'aïe ul à l'e n­ fant, mais tout votre bonheur dépendra d'être soumis à Dieu et du soin que vous au­ rez de soulager vos peuples ".

Après une messe , Louis XIV fait venir ses gens de cour et gens de service.

A eux, valets, huissier s et porte-arque­ buses, le roi livre sa philoso­ phie : " Soyez tous unis et d'acco rd; c'est l'union et la for­ ce d'un État".

UNE FIN ROYALE Enfin, le roi veut dire adieu aux dames, ces dames qu'il a adorées tout au long de sa vie.

Princesses et dames d'honneur sont en larmes tant les paroles royales se font tendres, émouvantes.

Du 26 août au 1er septembre, Louis se prépare à partir en paix .

" li faut avoir vu les derniers moments de ce grand roi pour croire la fermeté chrétienne et héroïque avec laquelle il a soutenu les approches d'une mort qu'il savait prochaine et inévitable ", écrit le marquis de Dangeau, fidèle mémorialiste de Louis XIV.

li lui reste à trier et brûler ses papiers secrets, revoir le duc d'Orléans.

Louis est déjà ailleurs.

li accepte, sceptique et souriant, le fortifiant d'un sieur Brun, que ses méde­ cins, en désespoir de cause, onqrouvé pour le sauver ...

Et puis, " il a rendu l'âme, sans aucun effort, comme une chandelle qui s' éteint ".

Ou comme un soleil qui disparaît à l'horizon.

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