Le recours à l'inconscient autorise-t-il l'alibi de l'inconscience ?
Publié le 19/01/2004
Extrait du document
Pourquoi cette question ? Ce n'est que l'homme coupable ou supposé coupable qui invoque un alibi, c'est-à-dire une justification de son innocence, alibi qui, s'il est réel supprime toute faute, ou bien faux alibi qui peut à la rigueur tromper autrui mais non le sujet lui-même. Formulation du problème : Or quel est le meilleur alibi qui peut excuser la faute sinon l'inconscience, le fait que l'on n'a pas fait exprès, que l'on était ignorant de nos mobiles, que l'on ne s'est pas rendu compte de nos actes ni de leurs conséquences. Ne serait-ce pas cependant un faux alibi ? L'appel aux psychiatres lors d'un procès en Assises a bien pour but d'établir si l'inconscience est ou non déterminée par une structure pathologique inconsciente, auquel cas on peut alléguer des circonstances atténuantes et adoucir la peine en raison d'une moindre responsabilité.
«
censure.
Ils ne peuvent avoir accès au système conscient que déformés, non reconnaissables (ex.
: le rêve).
Maisselon la deuxième topique (1920), le refoulé n'est qu'une partie de l'inconscient : est inconscient le Ça qui constituele pôle pulsionnel de la personnalité, son contenu est, pour une part, héréditaire, inné (pulsions sexuelles), pourl'autre, refoulé et acquis (désirs refoulés) ; une partie du Moi, pôle défensif de la personnalité dans le conflitnévrotique, qui est dans une relation de dépendance à l'égard des revendications du Ça, des impératifs du Surmoi etdes exigences de la réalité ; une partie du Surmoi ou «conscience morale» qui se constitue par l'intériorisation desexigences et interdits parentaux (il est l'héritier du complexe d'Oedipe).Ainsi «l'homme n'est plus le maitre dans sa propre maison».
Le comportement semble donc pouvoir être expliqué parce système de relations ainsi définies, et tout comportement anormal déterminé par une structure pathologique dela personnalité.
B.
Bibliographie :
— DESCARTES, Discours de la méthode, (livre IV).— PLATON, Petit Hippias, Garnier-Flammarion.— ROUSSEAU, Émile (livre IV, «La profession de foi du vicaire savoyard»).— FREUD, Introduction à la psychanalyse, Payot, Psychopathologie de la vie quotidienne.
Organisation du développement
A.
Introduction :
Pourquoi cette question ?
Ce n'est que l'homme coupable ou supposé coupable qui invoque un alibi, c'est-à-dire une justification de soninnocence, alibi qui, s'il est réel supprime toute faute, ou bien faux alibi qui peut à la rigueur tromper autrui mais nonle sujet lui-même.
Formulation du problème :Or quel est le meilleur alibi qui peut excuser la faute sinon l'inconscience, le fait que l'on n'a pas fait exprès, que l'onétait ignorant de nos mobiles, que l'on ne s'est pas rendu compte de nos actes ni de leurs conséquences.
Ne serait-ce pas cependant un faux alibi ? L'appel aux psychiatres lors d'un procès en Assises a bien pour but d'établir sil'inconscience est ou non déterminée par une structure pathologique inconsciente, auquel cas on peut alléguer descirconstances atténuantes et adoucir la peine en raison d'une moindre responsabilité.
Orientation de la recherche :
Si nous n'avions pas vraiment l'intention de faire mal, si nous y étions déterminés par des mécanismes inconscients,comment nous déclarer coupable ? Mais qu'en est-il alors de la vie morale ?
B.
Plan :
I.
On est déclaré coupable au point d'invoquer l'alibi de l'inconscience quand, lors d'un choix moral, nousavons opté pour le mal.
Nous sommes alors responsables.
1.
Pour cela il faut s'être posé un problème moral, c'est-à- dire s'être demandé si un projet est légitime si uneconduite est conforme au Bien et se préoccuper de choisir entre des actes selon leur valeur et selon ce que l'onestime être le meilleur.
Ainsi pour qu'il y ait problème moral il faut que nous ayons conscience de nous-mêmes,conscience de nos actes, de leurs conséquences ; que nous sentions que nos actions dépendent de nous et quenous réalisions que toutes nos actions ne sont pas d'égale valeur.
2.
Le problème moral se pose alors au sein d'une délibération volontaire et suppose une décision libre.
Contrairementà l'animal, l'homme n'est pas livré à ses impulsions, il hésite entre plusieurs actions, les compare et choisit celle quilui paraît la meilleure.
Mais il ne suffit pas de bien juger pour bien faire : une dualité s'instaure entre le vouloir et lefaire ; notre volonté n'est pas entièrement bonne ni entièrement maîtresse d'elle-même, elle paraît velléitaire (cf.Saint-Paul «Je ne fais pas le bien que je veux, je fais le mal que je ne veux pas» Épître aux Romains, VII, 15-20).
Ily a un divorce entre la pensée et l'action.
3.
Dès lors la voix de l'inconscience est celle de la mauvaise conscience.
Je ne suis plus en harmonie ni avec moi-même ni avec le monde (ex.
: le remord, la honte).
Que s'est-il passé ? Il semble qu'au moment de l'action, la voixde la conscience n'ait pas été la plus forte, soit que je l'ai fait taire (divertissement), soit que je l'ai oubliée, soitqu'elle se soit évanouie.
Je ne peux qu'alléguer mon inconscience.
Transition :
Dès lors suis-je vraiment coupable ? Quel alibi puis-je avancer pour supprimer ma responsabilité et m'innocenterquand apparemment il y a eu faute ?
II.
Si pour qu'il y ait faute, donc culpabilité car responsabilité, il faut que je sois conscient et que j'ai eu.
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