Le progrès technique suscite-t-il de nouvelles questions philosophiques ?
Publié le 07/09/2005
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Il semble que ce sujet se positionne dans la droite ligne des idées de
Marx selon lesquelles, c'est la vie matérielle qui influence la vie de l'esprit et non l'inverse. La pensée n'est pas un domaine en dehors des contingences matérielles. Ses objets de réflexion proviennent comme ici des progrès techniques. Il apparaît évident que les progrès techniques suscite de nouvelles questions. Nous sommes confrontés à des problèmes inédits auxquels aucune philosophie ne peut répondre avec des outils issus de la tradition. Aussi, beaucoup de question n'ont pas de réponses, elles sont à construire notamment au sujet de la nature, de la protection de la vie, de la liberté. Faut-il sacrifier ou non certaines chose comme une partie de la nature ou de la liberté pour assurer l'avenir de l'humanité ou avoir une certaine égalité de vie entre les êtres ? Ces nouvelles questions n'ont pas encore de réponses.
«
preuve que ce pressentiment est fondé.
Il faut avoir une intelligence de la peur, et connaître ses vraies faces.
Ondoit se prémunir par avance.
Le problème est qu'il n'y a pas de principes éthiques sans menace…risque de cercleherméneutique.
Il faut que l'imagination anticipatrice accompagne l'imagination technologique.
Il faut aller du côtédu non- connu.
Mais le cours des choses ne nous laisse pas du temps devant nous.
Il faut un point d'arrêt audynamisme du progrès.
Il faut revenir à l'équilibre.
La technique doit nous obliger à modifier nos conceptions morales.
3)La question de la vie.
Les formidables progrès de la biologie et de la médecine au cours des quarante dernières années placent l'hommedevant des situations totalement inédites et le conduisent à s'interroger sur le sens de sa vie, de sa mort, de sasouffrance, sur la réalité de son destin et le pourquoi des différences individuelles.
L'apparition des techniques deprocréation médicalement assistée, du diagnostic prénatal, de la médecine prédictive et, d'une façon plus générale,des techniques de la génétique, tout comme le développement des transplantations d'organes et del'expérimentation humaine, la tentation de l'euthanasie ou l'intrusion de l'informatique menaçant la confidentialité ontsuscité un questionnement éthique d'autant plus crucial qu'il s'impose au moment où notre monde semble avoirperdu tous les repères traditionnels qui fondent la cohésion sociale.
Par leur nature même, ces avancées de lascience conduisent donc à engager une réflexion qui concerne les médecins, les chercheurs, mais aussi lesphilosophes, les juristes et l'ensemble des citoyens.
L'utilisation des techniques médicales doit, en effet, être fondéeen raison et renvoie par là même à des interrogations radicales.
Il apparaît pourtant difficile de fonder une morale àpartir de ces problèmes.
Les problèmes ont été plutôt résolus par voie législative que par la morale, l'urgence en adécidé ainsi.
La vitesse à laquelle ont été faites certaines découvertes n'a pas permis aux hommes de prendre letemps de la réflexion.
Une véritable morale née de la bioéthique reste à venir.
4) La question du pouvoir de la technique.
Aussi l'illusion de la « neutralité » et de la pure instrumentalité de la technique a été récemment dénoncée, et on ainsisté sur l'autonomisation quasi irréversible du processus technologique contemporain.
Il est pourtant légitime dese demander si, au niveau le plus profond, il y a par rapport à Marx autre chose de changé que le signe algébriqueaffectant la même essence du technique. Là où l'on s'aperçoit que le mouvement technologique contemporain possède une inertie considérable, qu'il ne peut être dévié ou arrêté à peu de frais, qu'il est lourdement matérialisédans la vie sociale, on tend à faire de la technique un facteur absolument autonome, au lieu d'y voir une expressionde l'orientation d'ensemble de la société contemporaine.
Et là où l'on peut voir que « l'essence de la technique n'estabsolument rien de technique » voir Heidegger, La Question de la technique ).
Aussi, penser que nous ne sommes pas responsable du développement technique, c'est penser que la technique est neutre, qu'aucune instancepolitique, idéologique n'est à l'origine de grandes orientations de celle-ci.
On ne vit pas dans un monde de machinesindépendantes, derrière il y a un projet de civilisation.
Aussi, il doit toujours y avoir une part de spirituel, de projethumain derrière la technique.
L'homme doit être conscient de ce projet.
Le véritable danger de la technique est deproduire celle-ci alors que l'homme n'est pas encore prêt pour la maîtriser, ou que sa visée n'est pas le bien del'humanité.
Une technique n'apparaît jamais sans raison, elle doit correspondre aux besoins du temps.
5) La question de l'intégrité de la nature.
Selon Martin Heidegger dans la question de la technique dans Essais et conférences : « Elle aussi est un dévoilement.
C'est seulement lorsque nous arrêtons notre regard sur ce trait fondamental que ce qu'il y a denouveau dans la technique moderne se montre à nous.Le dévoilement, cependant, qui régit la technique moderne ne se déploie pas en une pro-duction au sens de lapoiesis .
Le dévoilement qui régit la technique moderne est une pro-vocation) par laquelle la nature est mise en demeure de livrer une énergie qui puisse comme telle être extraite et accumulée.
» C'est ce qu'il appellel'arraisonnement du monde.
Cet arraisonnement n'a rien en vérité de technique.
Il fait la différence entre lecommettre et le dévoilement.
Cet arraisonnement entrave le véritable dévoilement qui n'est possible en définitivequ'avec l'art.
La technique provoque la nature, et la transgresse au sens la science moderne a permis à l'hommed'aller au-delà de ses limites.
Un paysan par exemple en labourant sa terre ne la provoque pas.
Il n'y a plus d'accordentre l'homme et la terre, il doit la transformer pour en tirer une énergie, une matière qui ne se trouve pas commetelle disponible.
Construire un barrage, une carrière de minerais, une centrale nucléaire est une provocation.
6) La question de l'influence du progrès technique sur la civilisation.
Le progrès technique est d'ailleurs en général une conséquence du développement intellectuel, et celui-ci, on l'adit, est, inversement, favorisé par le temps que les techniques nouvelles laissent libre pour une activité spéculative,soit dans une catégorie spéciale de citoyens, formant une élite intellectuelle, soit dans l'ensemble même de lapopulation qui, disposant de loisirs, peut s'intéresser à des réalisations qui ne sont pas subordonnées à la simplenécessité de subsister.
Les domaines dans lesquels peuvent se situer les critères intellectuels de la civilisationvéritable sont nombreux.
Aux techniques se rattache très directement la connaissance scientifique, encore que celle-ci, comme on l'a vu, puisse avoir, suivant le contexte, des visées plus ou moins spéculatives et se confondre,même en Grèce par exemple, avec la philosophie. En tout cas, la géométrie, l'arithmétique, l'astronomie sont en honneur dans toutes les hautes civilisations. L'écriture permet la conservation et la transmission fidèle du savoir acquis.
Lorsqu'on fait de la civilisation la marque d'un certain degré du progrès de l'humanité, il faut pouvoir dire à.
»
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