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Le procès du machinisme - BERGSON

Publié le 03/04/2014

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bergson

« Quand on fait le procès du machinisme, on néglige le grief essentiel. On l'accuse d'abord de réduire l'ouvrier à l'état de machine, ensuite d'aboutir à une uniformité de production qui choque le sens artistique. Mais si la machine procure à l'ouvrier un plus grand nombre d'heures de repos, et si l'ouvrier emploie ce supplément de loisir à autre chose qu'aux prétendus amusements qu'un industrialisme mal dirigé a mis à la portée de tous, il donnera à son intelligence le développement qu'il aura choisi, au lieu de s'en tenir à celui que lui imposerait, dans des limites toujours restreintes, le retour (d'ailleurs impossible) à l'outil après suppression de la machine. Pour ce qui est de l'uniformité du produit, l'inconvénient en serait négligeable si l'économie de temps et de travail, réalisée ainsi par l'ensemble de la nation, permettait de pousser plus loin la culture intellectuelle et de développer les vraies originalités. « (Henri Bergson)

 

 

 

Dans ce texte Bergson veut d’abord mettre en avant par la critique les méfaits du machinisme et par la suite il en montrera les limites face à la pensée humaine.

 

Que sommes nous, aujourd’hui l'individu et la société œuvrent, par tous les chemins possibles, par tous les moyens imaginables, à se faire semblables à ces monstres, à ces engins, à ces procédés vides, qui ont remplacé sur l’image de la divine création. Ce despotisme de la machine, cette tyrannie électronique, ces classements stupides et inutiles, se font sentir partout, se cachent sous mille mensonges, et telles des eaux usées, recouvrent avec perfidie notre liberté. On s’y heurte à chaque pas, on y est confronté à chaque instant dans l’Etat, dans les Arts, dans la Justice… Mais ce qui est plus grave encore, dans la vie privée. C’est la forme que prend aujourd’hui le matérialisme, cette forme, qui n’a plus besoin d’avancer déguisée, est la plus sûre, la plus imposante, parce qu’elle est la plus décevante. Ne sommes-nous pas des êtres vivants libre de nos pensées face à la machine ? Ou justement est ce grâce à la machine que notre pensée pourra chercher sa nourriture ailleurs ?

bergson

« entreprises mécanisées.

L e concept est ens uite repris par Henry Ford qui développe et prolonge les principes de l'OST qu'il appliquera dans sa production automobile.

Bergson se dit choquer par le sens artistique, car la machine comme l’homme se trouvant derrière celle- ci est aliéné par l’uniformité du produit qui résulte de la production.

Cette économie de temps devrait lui permettre devrait lorsqu’il n’est plus dans le cadre de sa fonction, essayer de développer son sens de la création, comme un menuisier devant sa planche brute.

Il ne contrôle plus la totalité du processus de production comme l'artisan.

Il n'est lui -même qu'un maillon dans une chaîne complexe.

Enfin il est souvent moins qualifié et moins indispensable que la m achine elle -même.

Avant que le machinisme ne prenne sa place on pouvait noter 3 degrés dans l’activité manuelle du monde du travail : Le travail qui était pénible par lui -même et qui visait à obtenir un gain extérieur au résultat de l’activité.

L’activité n’a donc pas besoin d’avoir un sens par elle- même, elle produit une valeur d’échange.

Ainsi le travailleur fournit un effort qu’il ne fournirait pas s’il n’obtenait pas un avantage une fois l’effort fourni.

Cet avantage pouvait être un salaire, cela pouvait être un gîte, un couvert et l’assurance de rester en vie quelque temps, si le travailleur était esclave.

En second nous retrouvons l’œuvre réalisée, il s’agit de l’activité qui est faite surtout en vue du résultat lui -même.

Selon l’attention, la qualité de son activité, celui qui œuvre sera devant un résultat dont il peut être plus ou moins fier.

Le modèle de ce type d’activité se trouve sans doute chez l’artiste qui est censé faire « une œuvre », c’est -à -dire produire quelque chose dans quoi il a mis de lui-même.

C’est un échange entre lui et le résultat, et non seulement une valeur marchande.

Et finalement l’action qui est l’activité de celui qui vise à transformer les relations entre les hommes.

Le modèle en est l’homme politique, et plus généralement l’homme qui peut modifier la manière dont le groupe auquel il appartient se comporte.

On trouve ce type d’action chez les organisateurs, les entrepreneurs, les chefs de chantiers enfin les dirigeants tous ceux que l’on appelle d’ailleurs les « hommes d’act ion ».

L ’ouvrier exécutant de nos jours, n’a en quelques sortes que le premier degré, il fournit son effort pour avoir son salaire.

Il a perdu cette notion d’œuvre.

Ce temps gagnés devrait lui permettre d’augmenter ces connaissances et ainsi de développer en autodidacte son sens créatif.

L’auteur veut justement écarter le premier point de l’homme machine qui n’est pas essentiel, il pense qu’en ayant créé cela, l’être humain ayant plus de temps libre auraient pu se consacrer davantage à sa culture intell ectuelle, mais au lieu de cela il s’est empressé de partir dans des loisirs sans grande originalité.

2. »

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