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LE PROBLEME MORAL - LA MORALE ET LA SCIENCE

Publié le 07/06/2012

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morale

Exposé de la morale sociologique. - L'école sociologique française, s'inspirant des principes positivistes, et rejetant toute règle de conduite absolue et immuable, prétend constituer une morale purement scientifique.

La morale, disent les tenants de cette école, doit être une science positive, absolument indépendante de toute hypothèse métaphysique. Il faut faire table rase de toutes ces notions idéales qui ençombrent l'éthique traditionnelle, et n'appliquer à la science morale que la méthode réaliste et positive, qui a été pour les autres sciences la condition de leur progrès. Cette morale scientifique sera, comme les autres sciences, une science et un art....

Du point de vue scientifique. Sous prétexte de s'en tenir aux faits, on supprime ou l'on altère les f.aits incontestables de l'expérience morale, à savoir que dans toutes les sociétés lmmaines on constate des jugements, des sentiments d'ordre moral, au sujet de certains actes que l'on estime bons ou mauvais, dignes d'éloge ou de mépris, indépendamment des moeurs habituelles. Or, ces faits ont leur cause, non seulement dans la société, mais encore et premièrement dans la vie intérieure de l'individu, dont la morale positive rejette a priori toutes les données...

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« 226 MORALE Ja plupart des hommes sans se demander ni d'où elle vient ni quelle en est la légitimité.

Mais il est facile de constater que cette moralité spontanée, en quelque sorte instinctive, de la conscience et de la coutume, est souvent insuffisante.

On s'aperçoit vite dans la vie que les problèmes moraux à résou­ dre se multiplient, que les devoirs individuels et sociaux ont besoin d'être précisés.

D'où nécessité de substituer à la morale toute pratique et spontanée une morale de pl!.bs en plus ré­ fléchie.

III.

Le problème moral.

- Aussi bien c'est le propre de l'homme de s'efforcer de rendre réfléchi et rationnel ce qui n'est d'abord que spontané et intuitif.

Nous nous trouvons ainsi conduits à nous poser, au-dessus des problèmes moraux spéciaux, le problème moral dans son ensemble, à essayer de comprendre ce que c'est que la moralité et de remonter aux principes généraux de l'action humaine.

En d'autres termes, y a-t-il une règle, et quelle est cette règle par conformité à laquelle nos actes sont justifiés, notre conduite jugée moralement bonne ~ Quel est cet idéal qui en est le terme et qui rend estimable tout ce qui en approche, blâme tout ce qui en dé tourne ~ Faut-il chercher cette règle uniquement dans un code écrit ou oral de mœurs,- de convenances, en usage dans telle so­ ciété, dans tel groupe social P Tel est l'avis des partisans du positi­ visme moral, de la morale « science des mœurs ».

(Nous exposons et discutons plus loin cette conception de la morale.) Ou bien, ne la trouve-t-on, du moins dans ses principes suprêmes et les plus généraux, que dans une loi supérieure à toutes les sociétés et à tous les individus humains, découlant de leur nature et œuvre de la pensée de Celui qui nous a donné et notre nature et notre fin j) C'est ce qu'affirme et étudie la morale traditionnelle, science du devoir, de la perfection humaine, du bonheur, telle surtout que l'i1 constatée d'une façon incomparable saint Thomas d'Aquin.

Problème inévitable.

- C'est un fait qu'on n'échappe pas à la nécessité de ce problème : « Nous ne pouvons pas nous y dérober; nous le résol­ vons forcément par nos actes sinon par nos théories : comme le disait · Pascal, nous sommes « embarqués ».

La question unique est celle-ci : le résoudrons-nous machinalement et à l'aveugle, ou essaierons-nous d'y voir clair P S.i, comme l'écrivait encore Pascal, « toute notre dignité con­ siste en la pensée », notre choix ne saurait être douteux.

'-- La vie morale n'est pas autre chose que cette réflexion sur la vie, issue de la vie elle­ même et devenue méthodique et disciplinée (1).

» (1) Cf.

CuvtLLII!R, ib., p.

232.

, i l. »

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