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Le problème de l'unité de la psychologie. ?

Publié le 18/06/2009

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INTRO. — Dans l'antiquité et encore au temps de DESCARTES, la philosophie englobait l'ensemble du savoir théorique de l'humanité. Un siècle après le Discours de la Méthode, la séparation était à peu près faite entre les problèmes proprement philosophiques et ceux qui ressortissent à la science et les diverses disciplines scientifiques se développent grâce aux recherches de savants qui n'étaient plus des philosophes. Ce développement entraîna une spécialisation telle que le terme de « science « ne désigna:bientôt plus qu'une abstraction : un mode de connaissance supérieure à la connaissance vulgaire, à moins que par Science (avec une majuscule) on ne voulût désigner la personnification du savoir scientifique. Au concret et en réalité, il n'y a plus que les diverses sciences et la question se pose depuis assez longtemps de leur unité. Comparée à la philosophie, la psychologie est encore bien jeune. Cependant, depuis un siècle, et surtout depuis cinquante ans, son développement a été si rapide que, pour elle aussi, se pose le problème de son unité. L'objet de ces pages est moins de résoudre ce problème que d'en prendre conscience. C'est pourquoi nous nous attarderons à faire une revue des différentes branches de la psychologie. Cette diversité même posera le problème de l'unité de cette discipline. En dernier lieu, nous proposerons quelques idées pour la solution de ce problème.

« D.

— Les applications de la psychologie. C'est de lotis temps que l'homme a.

utilisé, pour arriver à ses fins, sa connaissance des autres et de lui-même, maiscette utilisation, comme ces connaissances elles-mêmes, était purement empirique.

Il n'y a guère plus d'un demi-siècle que s'est constituée une technique véritable, se spécialisant elle aussi dans des recherches fort diverses quiprennent tout l'homme et exigent, par conséquent, des professions nouvelles. a) L'ensemble de ces applications constituait naguère encore la psycho.

technique.

Mais il est préférable de réserverce terme pour désigner la méthodologie générale de la psychologie appliquée.

Avant tout, la méthode des tests quise sont multipliés et dont certains, comme celui de RORSCHACH et celui de SZONDI ne peuvent être utilementpratiqués qu'après une longue formation.

Dans bien des cas, l'élaboration des données brutes des tests exige lerecours à des méthodes de calcul statistique qui demandent une compétence de mathématicien. b) Le domaine de la psychologie appliquée, dans lequel interviennent les procédés de la psychotechnique, est déjàfort vaste, et il s'étend sans cesse, suscitant des carrières nouvelles dont on n'avait aucune idée il y a un quart desiècle.Une des branches les plus importantes de la psychologie appliquée a pour objet les jeunes : analyse des aptitudeset orientation soit scolaire, soit professionnelle; dépistage des retardés et des anormaux, comme aussi des élèvesprécoces ou surnormaux; étude de la valeur relative des diverses méthodes d'enseignement et de travail...

De là, lacréation de psychologues scolaires spécialisés dans les questions d'instruction et d'éducation.Le psychologue scolaire collabore étroitement avec le médecin pour diagnostiquer la cause des anomalies observéeschez les enfants qu'on appelle « difficiles » et déterminer le traitement opportun.

D'une façon générale, lapsychanalyse a vulgarisé l'emploi des méthodes psychologiques dans la thérapeutique des névroses et despsychoses, et même dans celle des maladies organiques.

Ainsi se constitue peu à peu une psychologie médicale.Enfin, les organisateurs du travail dans les différentes professions, au lieu de se contenter comme autrefois de lapsychologie empirique à laquelle personne n'est étranger, font de plus en plus appel aux acquisitions de lapsychotechnique.

Dans les usines, le psychologue industriel intervient dans le choix et dans l'affectation dupersonnel; il détermine les conditions les plus favorables au rendement.

Il y a aussi une psychologie commerciale quicherche les moyens de vente les plus efficaces et sélectionne les meilleurs vendeurs.Cette vue panoramique du champ de la psychologie suffit à montrer combien il est étendu et combien sont diversesles recherches pour lesquelles on fait appel au psychologue. II.

-- LE PROBLÈME DE L'UNITÉ DE LA PSYCHOLOGIE La multiplication des spécialités psychologiques marque incontestablement un progrès de la science et de latechnique.

Mais, même du point de .

vue scientifique et technique, cette multiplication est-elle sans inconvénients ? A.

— Le problème. Il y a un siècle, il suffisait à l'étudiant en psychologie d'un ou deux semestres pour assimiler tout l'acquis de sesmaîtres.

Quant aux applications de la psychologie, elles n'existaient pas.

De nos jours, les choses ont bien changé.Du point de vue théorique, un étudiant ne peut pas prétendre apprendre en quelques années tout ce qui, dans ledomaine psychologique, mérite d'être connu.

Bien plus, un psychologue ne peut pas se tenir au courant de tout cequi se fait ou se publie dans cette discipline considérée autrefois comme une spécialité dans le cadre plus large de laphilosophie : c'est le psychologue à son tour qui doit se spécialiser.A plus forte raison les professions se rattachant à la psychotechnique exigent-elles une spécialisation assez étroite: le même homme ne peut guère, sinon en amateur, s'occuper à la fois de psychologie de la réclame, depsychothérapie et d'orientation professionnelle.Le champ du travail psychologique s'étant ainsi morcelé, se pose la question de l'unité de la psychologie : celle-ciconstitue-t-elle encore une science ayant son objet propre et une méthode adaptée à cet objet; ou bien ce nom depsychologie ne recouvre-t-il — ou du moins ne recouvrira-t-il bientôt — qu'un ensemble de recherches et detechniques dont certaines se suffisent à elles-mêmes ? Ou encore : le psychologue d'hier, dont la compétenceembrassait tout le domaine de la psychologie, ne va-t-il pas disparaître, les recherches qu'il cumulait étant répartiesentre les spécialistes ? B.

— Son importance. Ce n'est pas une vaine curiosité de théoricien qui fait poser cette question.

En effet, si la spécialisation conditionnel'approfondissement du savoir et l'amélioration des techniques, il est indubitable aussi que le morcellement de lapsychologie en spécialités closes sur elles-mêmes serait néfaste à la fois pour la science et pour ses applications. a) Pour la science psychologique. — La psychologie, en effet, a pour fonction essentielle de donner une meilleure compréhension de l'homme.Or, l'homme, comme tout vivant, forme un tout.

C'est donc la considération du tout qui peut donner des vueséclairantes sur nous-mêmes et sur les autres.

Un psychologue de laboratoire entraîné à la mesure des sensationspourra assembler une masse de données qui permettront de préciser le mécanisme de l'exercice des sens, mais cesrecherches minutieuses ne lui donneront pas de l'homme une connaissance particulière.

Il est même possible que,l'intérêt qu'il porte à ses observations scientifiques le rendant indifférent à l'observation vulgaire, il en vienneavoir moins de sens psychologique, non seulement qu'une femme du monde, mais encore que le concierge ou la. »

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