LE PROBLÈME DE LA VÉRITÉ DE L'ATTITUDE DU SENS COMMUN A L'ATTITUDE PHILOSOPHIQUE ?
Publié le 24/10/2009
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A) Analyse de la conception commune de la notion de « vérité « Plus ou moins clairement suivant le degré de son instruction, l'homme du commun sait que la science et la philosophie se donnent pour objet la recherche de la vérité. Mais il fait, dans son expérience courante, un usage de la notion de vérité qu'il est intéressant d'élucider. a) Il méprise le menteur, il apprécie l'homme qui « dit toujours la vérité «. Sans doute s'agit-il ici de véracité, c'est-à-dire d'une vertu morale, et non de vérité à proprement parler, mais l'analyse de ce qu'il entend par l'une va nous conduire à l'autre : si on lui demande en effet la raison de son appréciation, il répondra « j'aime l'homme vérace parce qu'il dit les choses telles qu'elles sont «. La réalité étant ce qu'elle est, le discours vrai est celui qui l'exprime telle qu'elle est : proposition qui peut de prime abord paraître purement verbale, mais dont il faut se pénétrer pour comprendre comment se pose le problème de la vérité. L'analyse de l'attitude du sens commun vis-à-vis de la véracité et du mensonge nous apprend déjà qu'atteindre la vérité, c'est atteindre l'être. Et puisque la véracité est estimée et le mensonge condamné, elle nous apprend aussi que la vérité doit être recherchée, qu'il faut au besoin faire effort pour y parvenir, bref, qu'elle est une valeur ; b) Si mentir, c'est « falsifier la vérité «, c'est-à-dire dire les choses autrement qu'elles ne sont, il n'y a cependant mensonge que dans la mesure où le menteur sait la vérité, et dit autre chose. Si l'homme qui énonce une erreur, ou, comme dira le sens commun, une « chose fausse «, se trompe de bonne foi, s'il croit énoncer la vérité, on ne dira pas qu'il ment, mais qu'il est victime d'une illusion. Or une rapide et succincte analyse de l'illusion confirme les précédentes remarques : être victime d'une illusion, c'est prendre pour réel ce qui n'est pas réel, c'est croire atteindre l'être, et le manquer, c'est involontairement tomber dans l'erreur. Tout le monde reconnaîtra par ailleurs qu'il est préférable de saisir le réel lui-même que de tomber dans l'illusion, que la connaissance illusoire est sans valeur ;
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