Le prince de Machiavel : Un réalisme politique qui se manifeste à travers les agissements du prince
Publié le 22/02/2012
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barrière de sang sépare les rescapés des autres.
En Israël, un tiers des Israéliens sont des rescapés de la Shoah, mais ils gardent le silence, craignant d'offrir l'image du juif courbant l'échinedont les pionniers ne veulent pas.
Une inflexion se produit cependant dans les années 1950 avec la publication du livre de Léon Poliakof, Le Bréviaire de la Haine.
Yad Vashem est crée en 1953.
Une lecture unanimiste de la Résistance se met en place dès la fin de la guerre.
L'histoire est verrouillée par le mythe.
Une masse d'ouvragessont publiés entre 1944 et 1951.
C'est le temps de la littérature brûlante, héroïque, célébrant le geste des maquis.
La figure centrale de laRésistance alors n'est pas Jean Moulin, mais Pierre Brossolette.
La guerre froide ne brise pas le mythe unanimiste de la Résistance, car le PCF(Parti Communiste Français) puise dans la lecture de sa résistance le moyen de sa pérennité.
L'apogée se situe en 1964 avec le transfert descendres de Jean Moulin au Panthéon et le discours d'André Malraux (1901-1976).
La mémoire résistante offre un cadre structurant à la mémoire collective et aux valeurs des Français.
Jusqu'à la fin des années 1960, domineune lecture de l'Occupation qui se nourrit de la prise en charge efficace du souvenir et de la commémoration par le parti communiste et lesgaullistes, de la force avec laquelle le général de Gaulle affirme l'unanimité nationale et la contribution de la France à la victoire, de lavision héroïque que diffuse majoritairement l'édition et le cinéma, à l'image de l'œuvre de René Clément (1913-1996).
Malgré l'unanimité affichée qui tend à nier la spécificité du combat des résistants, les déchirures de la guerre froide qui se répercutent ausein des associations, l'amnistie de 1957 et 1953 ou les aléas de la célébration du 8 mai qui choquent une partie des résistants, la« tonalité » résistancialiste domine toujours.
Dans l'après-guerre, la singularité du génocide est peu reconnue : il est inclus dans la déportation, voire dans la somme des souffrances del'Occupation.
L'amalgame est fait entre tous les types de camps dont Buchenwald et Dachau constituent les exemples emblématiques.
Lesassociations juives souhaitent d'abord affirmer leur appartenance à la communauté nationale, et leurs urgences vont à l'entraide et à lareconstitution.
Les témoignages des rescapés des centres d'extermination, nombreux dans les toutes premières années de l'après-guerre maisdifficilement reçus par la société, se tarissent ensuite.
Nuit et Brouillard (1956), d'Alain Resnais (1922) et Jean Cayrol (1911-2005), qui concerne le système concentrationnaire dans son ensemble et présente une vision univoque du camp et du déporté, apparaît révélateur decette période d'une quinzaine d'années.
Le peuple juif est souvent représenté comme un peuple de la mémoire (« se souvenir » apparaît plus de cent soixante fois dans la Bible.).
En1957 ouvre le mémorial du martyr juif inconnu, rituel laïque comparable avec celui du culte républicain du soldat inconnu.
En 1961, leprocès Eichmann fut un tournant majeur dans la construction de la mémoire de la Shoah.
Il y avait déjà eu Nuremberg, qui était surtout leprocès des crimes du nazisme.
Le procès Eichmann fut un procès pour l'histoire.
Pour la première fois, cent onze témoins sont là pour « undésastre humain sans proportions ».
Le procès a pour but de réduire le fossé entre sabras (juifs nés en Israël) et émigrés, d'éduquer lajeunesse et de faire prendre conscience du génocide commis contre les Juifs d'Europe.
Un génocide tu (1945-61) :
- A la Libération, s'instaure une mémoire patriotique de la déportation qui regroupe toutes les victimes du nazisme (politiques, raciales et detravail) sous le terme de « déportés » et qui confond camps de déportation et d'extermination.
Le caractère spécifique du génocide juif(75 000 Français d'origine juive) et la responsabilité de Vichy sont gommés.
-les Juifs eux-mêmes ne souhaitent pas insister sur ce particularisme : ils n'en mesurent pas alors toute l'ampleur (comme le reste desFrançais) et veulent réintégrer au plus vite la communauté nationale après des années d'exclusion.
Les associations de survivants véhiculentune mémoire individuelle, inscrite dans un groupe uni par la même expérience de la déportation.
DE 1970 A 1980 : LA FACE CACHEE
Dans cette seconde partie, nous étudierons dans un premier temps la transition entre les années 1960 et les années 1970, puis, dans unsecond temps, nous verrons l'évolution de la mémoire de la Shoah, puis celle de la résistance sans héroïsme.
Transition, entre les années 1960 et 1970.
Le tournant des années 1960 à 1970 est marqué par l'arrivée à l'âge adulte d'une nouvelle génération, la fin du gaullisme, les mutations de lamémoire juive.
La sortie du film de Marcel Ophuls le Chagrin et la Pitié , 1971 ainsi que le scandale que suscite en 1972 la grâce présidentielle accordée à Paul Touvier en constitue les révélateurs.
La lecture historienne des années noires, entamé fin des années 1960(avec la France de Vichy de Robert Paxton traduit en 1973) puis relayée par l'enseignement, contribue a fonder ce tournent.
La représentationdominante diffuse désormais une double culpabilité : avoir accepté le régime, n'avoir pas su ou pas voulu accepter la vérité, ni punir lescoupables.
En 1967, la guerre des six jours est perçue comme une volonté ethnocide.
Un parallèle est établi avec la Shoah et la rupture avecle communisme se concrétise.
Dans les années 1970, mémoire de la Shoah er identité juive nouent une relation intime.
En France, le combatpour ne pas oublier la Shoah devient un combat identitaire.
Le Chagrin et la Pitié, en 1969, le livre de Paxton sur Vichy, les premières études universitaires d'Azema, de nouveau regard plus jeune,étrangers parfois se portent sur la France dans la guerre.
On voit apparaître l'émergence de la mémoire des femmes, de la mémoire de larésistance juive, de la résistance des étrangers (différentes de celles du PCF et parfois en conflit avec ce parti –affaire Manoukian-), de larésistance spirituelle, de la résistance « civile » (dite Juste ) par la biographie de Cordier utilisant les archives de Jean Moulin pendant la.
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