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Le pouvoir s'accompagne-t-il toujours de violence ?

Publié le 18/04/2024

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« Le pouvoir s'accompagne-t-il toujours de violence ? Introduction: L'examen du lien entre le pouvoir et la violence a longtemps été au cœur des réflexions philosophiques, dévoilant les problèmes complexes qui parsèment les relations de gouvernance.

Dans le contexte des régimes dictatoriaux, la nature souvent brutale du pouvoir est manifeste, alors que les gouvernés se trouvent soumis à une autorité qu'ils ne peuvent ni contrôler ni refuser.

De même, dans la relation maître-esclave, la violence émanant du détenteur du pouvoir est inséparable de la dynamique du rapport. Nous nous posons donc la question suivante, L’exercice d’un pouvoir ne peut-il s’effectuer que par le recours fatal à une forme de violence ? Si tel est le cas, alors se pose une menace existentielle pour le projet démocratique, car il devient illusoire d'imaginer que le pouvoir puisse être l'expression d'une volonté générale.

Nous verrons donc premièrement que le pouvoir s’accompagne de violences. Ensuite,nous verrons qu’il existe des types de pouvoirs qui ne s’accompagnent pas de violences.

Enfin, nous aborderons la transformation de l'idée du pouvoir. 1.

Oui, tout pouvoir s'accompagne de violence. A.

La sortie de l'état de nature: la confiscation de la liberté sans frein La présence d'une forme de pouvoir suppose l'existence d'un état de droit, c'est-à- dire une certaine hiérarchie et un certain ordre au sein d'une société organisée.

Pour réfléchir à l'absence de tout pouvoir, il faut avoir recours au concept de l'état de nature.

L'individu n'agit qu'en vue de lui-même, il possède une liberté sans frein et si la liberté d'autrui constitue un obstacle à la sienne, il fera tout pour l'éliminer.

Hobbes dans le Léviathan explique que pour faire appliquer le droit, les individus doivent confier leur liberté au souverain, au Léviathan (fait référence à un monstre marin biblique, symbolisant la puissance et la force). L'établissement de l'état de droit, comme institution d'un pouvoir reconnu, se fait en vue de la suppression, ou du moins de la réduction de la violence naturelle. En dehors de l'Etat, les hommes jouissent d'une liberté absolue.

Mais chacun disposant de la même liberté absolue, tous sont exposés à subir des autres ce qui leur plaît. Ainsi, chacun étant exposé à la menace d'autrui : il pouvait être à tout instant dépouillé de leur biens et tué.

L’Etat est ainsi capable de protéger tous les citoyens de la violence des uns et des autres, de leur garantir une certaine sécurité, de vivre de leur travail et de faire régner la paix. B.

L'exercice du pouvoir : la répression L' État souverain a donc en charge la sécurité des citoyens.

Et la légitimité de son pouvoir est fondée sur cette garantie de sécurité. Pour l'assurer, le pouvoir doit donc être à même de contraindre la liberté des individus.

Les moyens de cette assurance peuvent bien évidemment passer par la violence Mais une violence qui sera donc d'une certaine manière légitime, puisque résultant directement du principe de l'institution du pouvoir. Ainsi comment faire en sorte de faire respecter le droit, si ce n'est par la menace de la punition ? La violence d'État, c’est à dire la violence pratiquée par les organes du pouvoir se différencie de la violence de l'état de nature. La violence d’état se veut légitime, puisqu' elle trouve sa justification dans la volonté de mettre fin à une violence non régulée. C’est ce que souligne Max Weber, dans son ouvrage intitulé Le Savant et le Politique. Il affirme qu'il ne peut pas y avoir de pouvoir qui ne fasse pas appel, au moins comme menace, à la violence : Il écrit : « S'il n'existait que des structures sociales dont toute violence serait absente, le concept de l'État aurait alors disparu et il ne subsisterait que l'anarchie.

» La violence est donc selon Weber, le «moyen spécifique» du pouvoir pour contenir une violence peut-être plus cruelle encore, car l'anarchie constitue l'assurance d'une violence non mesurée. Le pouvoir se présente ainsi comme rationalisation de la violence. C.

La prise du pouvoir: l'acte révolutionnaire. Enfin, outre les violences que constituent la privation de liberté d'une part et la nécessité de la répression d'autre part, il faut encore ajouter une forme de violence essentiel au pouvoir. Tout pouvoir a une histoire et toute mise en place d'un pouvoir est en même temps la destitution d'une autre forme de pouvoir.

C'est en cela que consiste une révolution.

Outre la violence des faits et des événements qui ont eu cours après 1789 en France notamment la Terreur, il semble que la prise de pouvoir constitue en elle-même une forme de violence dans la mesure où elle consiste en la destruction d'un pouvoir antérieur. La révolution étant le seul moyen de changement radical de pouvoir, est l’exemple même de la violence politique.

Et même lorsqu'il s'agit d'établir un pouvoir plus juste, égalitaire, et respectueux des libertés et qu'il s'agit de mettre fin à un pouvoir tyrannique et répressif, l'accession à un nouveau régime de pouvoir s'accompagne toujours d'une certaine violence. Dans son ouvrage Sur la Révolution, Arendt a examiné les révolutions américaine et française pour comprendre la dynamique de la violence dans les processus révolutionnaires. Elle distingue 2 types de violences: la violence révolutionnaire qui peut être considérée comme un moyen de libération et de transformation sociale.

Et la Terreur qui est un instrument de domination et de tyrannie, qui corrompt les idéaux révolutionnaires et perpétue l'oppression. Elle affirme bien que la violence est au cœur de la plupart des prises de pouvoir bien qu’il existe quelques exceptions notamment la Révolution des Oeillets qui a renversé la dictature au Portugal en 1974. 2.

Non, il existe des types de pouvoirs qui ne s'accompagnent pas de violence. A.

Le contrat social L'arrachement à l'état de nature, même consenti pour assurer la sécurité, peut être perçu comme une violence envers l'individu et sa liberté.

Hobbes reconnaît cette violence, la considérant comme un moindre mal assurant la sécurité.

Cependant, Rousseau, dans son "Contrat social”, cherche à minimiser cette violence liée au pouvoir en tentant de dépasser le concept de Léviathan.

Il propose ainsi un régime politique qui garantit les libertés individuelles plutôt que de s'y opposer.

Bien que le pouvoir nécessite une certaine force pour faire respecter les lois, la destination de cette violence change avec Rousseau.

Elle vise à renforcer la liberté en incitant les citoyens à agir selon l'intérêt général.

Ainsi, le pouvoir selon Rousseau, devient l'expression de la volonté générale, forçant les citoyens à être libres. B.

La séparation des pouvoirs. Si le pouvoir peut exercer une violence, c'est souvent parce qu’il.... »

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