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Le pouvoir politique peut-il s’exercer sans violence ?

Publié le 16/09/2011

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La légitimité est donc la reconnaissance accordée a celui qui exerce un pouvoir ; autrement dit, c’est l’acceptation du fait qu’il est « normal «, « naturel «, « juste « qu’un individu donne des ordres. La contrainte est la garantie de parvenir à faire triompher sa volonté en l’absence de légitimité en tant normal. Or légitimité et contrainte ne sont pas opposés, ni même séparées. Ceux qui exercent du pouvoir disposent souvent de cette double ressource : ils sont à la fois légitimés pour commander et disposent de moyens de coercition. Un État sans violence est donc un état sans contraintes et paradoxalement sans légitimité. Cependant on touche ici la notion de domination qui est fortement lié a celle de pouvoir.

« accord de tous.

Rousseau définit le contrat de la façon suivante : « chacun de nous met en commun sa personne ettoute sa puissance sous la suprême direction de la volonté générale » Contrat Social, I, 6.

L'autorité légitime parmiles hommes, l'autorité légitime des lois sont en effet fondées sur le libre accord de chacun donné au contrat socialinitial, fondateur de l'état civil, qui consiste à choisir de privilégier l'intérêt général ( distinct de l'intérêt particulier),le bien commun, et qui tourne résolument le dos à l'état de nature et à la loi du plus fort qui y règne, toujours par laviolence.Le droit positif, expression de la volonté générale, visant le bien commun est l'expression de la volonté du peuple ets'applique à tous les citoyens.

L'utilisation de la force par le pouvoir politique pour faire respecter ce droit légitimeest ce à quoi les hommes ont consenti librement lors du contrat : il ne peut en être autrement.

Si les citoyens n'yconsentaient pas, ce serait comme s'ils n'avaient pas consenti à ce à quoi ils ont consenti lors du contrat initial, cequi est une contradiction.

Il faut donc que le pouvoir politique puisse également compter avec des instancesindépendantes de contrôle qui statuent sur la légitimité de l'emploi de la violence par le pouvoir politique Est-ce envue de l'intérêt général ? En France, et dans d'autres pays, c'est le Conseil constitutionnel qui vérifie l'adéquationdes lois aux principes de l'État.

mais cela peut aussi être des commissions d'experts indépendants qui peuvent parexemple examiner si le respect des prisonniers est respectée.

Enfin, cela peut être l'ensemble des voix qui émanentde la société civile (journalistes, universitaires…) pour dénoncer certaines abus de l'usage politique de la force, qu'ilsoit le fait de la police, de l'armée, ou du législateur lui-même.Au terme de ce parcours, on peut voir que le pouvoir politique partage avec la violence l'emploi de la force brute.Toutefois, une de ses tâches est de limiter cette l'apparition de cette violence et, parfois, à l'aide de la force.Néanmoins, on ne peut pas dire qu'il s'agit du même type de violence.

Le pouvoir politique n'oppose pas la violence àla violence.

Si sa fin est la paix de la communauté politique, cet usage de la force doit être strictement réglé etcontrôlé.

La vigilance citoyenne n'est certes pas suffisante mais elle est indispensable pour rappeler au politique quesa fin est la préservation de la paix de la communauté.

La violence du pouvoir ne peut être totalement exclue maissi le droit de critique et la libre expression sont garanties, cette violence se verra réduite à son minimumindispensable.

La légitimité du recours à la violence par le pouvoir politique sera toujours à la mesure descontestations et des objections qu'elle accepte de recevoir, voire même de susciter. Bibliographie. Hannah Arendt, « La crise de l'autorité » in La crise de la culture, Gallimard, « Folio Essais », Paris, 1989,Jean-Jacques Rousseau,_ Du contrat Social_, in Œuvres Complètes III, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade »,Paris, 1964,Jean-Jacques Rousseau, Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes, in ŒuvresComplètes III, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », Paris, 1964,Max Weber, Le Savant et le Politique, éditions « 10/18 », Paris, 1963. « le pouvoir de l'État peut-il s'exercer sans violence? » Dans les sociétés contemporaines, le pouvoir politique repose sur un type bien définit d'organisation : l'État.

Ce typed'organisation est apparu en Europe dans le cadre d'un processus qui débute à l'époque de la féodalité, et s'estimposé comme l'unique mode de gouvernement des sociétés contemporaines : il n'y a pratiquement pas aujourd'huide pouvoir politique légitime en dehors de l'État.

Le pouvoir de l'état s'est constitué dans les sociétés occidentales àpartir d'un certain nombre de monopoles, c'est a dire d'activités que lui seul pouvait exercer, de ressources dont ilétait le seul a pouvoir disposer et qu'aucun autre groupe au sein de la société n'était en mesure de lui disputer.Jusqu'à une période récente il s'agissait en particulier du monopole de la production des lois, du monopole fiscal,économique, judiciaire et le monopole de la représentation collective.

Mais la plupart de ces positionsmonopolistiques se sont érodées en Europe en raison du transfert de certaines de ces prérogatives au niveau del'union européenne car le système repose aujourd'hui sur une architecture hybride, qui combine des domainesrelevant encore de la souveraineté des États - nations et d'autres qui sont de plus en plus régis par une logique serapprochant du fédéralisme.

Mais le monopole étatique le plus essentiel, celui qui permet de mieux distinguer l'Étatde tous les autres groupes organisés, relève encore très largement aujourd'hui de la violence physique légitime.

Eneffet, tout pouvoir repose toujours sur un mélange de légitimité et d'usage de la contrainte.

Pour exercerdurablement le pouvoir, il faut donc être habilité par les gouvernés à le faire, donc disposer de la légitimité, mais ilfaut aussi pouvoir contraindre les récalcitrants à se plier aux règles et aux ordres donnés.

C'est pourquoi le pouvoirs'appui toujours, en dernière instance, sur la force physique.

Pour cette raison le monopole étatique le plusfondamental est bien, comme l'a souligné Max Weber, le monopole de « la violence physique légitime ».

En effet,. »

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