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Le pouvoir de l'Etat est-il facteur de liberté ou d'oppression ?

Publié le 04/11/2005

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Introduction :

Bien définir les termes du sujet :

- « Etat « : c’est un ensemble organisé d’institutions, sous un gouvernement autonome et sur un territoire indépendant. Il est artificiel, c’est-à-dire qu’il a été créé par l’homme (=on n’en trouve pas d’exemple dans la nature) pour permettre le rassemblement des individus. Il garantit une coexistence pacifique, en légiférant les rapports entre les individus. 

- « Etre facteur de « : c’est être cause de, origine de.

- « Liberté « : la liberté consiste le plus généralement dans le fait de pouvoir se mouvoir sans contraintes, de juger et agir en pleine conscience. C'est le pouvoir de se déterminer rationnellement sans y être contraint par une force extérieure. Le terme est général est ne recouvre pas uniquement la liberté du citoyen, mais aussi la liberté de l’individu en tant que tel. Sa liberté de faire ou de ne pas faire quelque chose, que ce soit selon des lois, ou selon les règles qu’il s’est donné à lui-même.

- « Oppression « : opprimer, c’est soumettre à une autorité excessive et injuste, c’est persécuter par des mesures de violences. C’est asservir, assujettir, écraser. Mais cela signifie aussi que l’Etat empêche le peuple de s’exprimer de se manifester.

Construction de la problématique :

            Le sujet ne cherche pas à définir l’Etat en tant que tel, mais à travers ses effets et manifestations. C’est la raison pour laquelle une alternative est proposée : il s’agit de savoir quelle est la conséquence, l’influence de l’action de l’Etat sur les citoyens. L’Etat se caractérise par ses lois et donc par certaines restrictions. Il semble de ce fait évident qu’il soit plus facteur d’oppression que de liberté. Mais ce sont les hommes qui ont créé l’Etat ; il paraît de ce fait étrange qu’ils aient créé quelque chose qui les opprime et réduise leur liberté.

           Se pose donc la question de savoir dans quelles circonstances l’Etat peut être ressenti comme un facteur d’oppression, et comme un facteur de liberté. Autrement dit, quels sont les moyens et les raisons qui font de l’Etat un facteur d’oppression ou de liberté, et cela est-il voulu par les citoyens et légitimé ?

« — Point de vue marxiste: l'État ne représente pas d'autres intérêts que ceuxde la classe dominante — mais il fait croire, grâce à l'idéologie qu'il diffuse(par l'enseignement, le droit, la morale...) que ces intérêts sont universels(cf.

la critique, par Marx, des Droits de l'homme et du citoyen: l'homme dont ilest question n'est rien de plus que le représentant de la bourgeoisie). « Au fur et à mesure que le progrès de l'industrie moderne développait,élargissait, intensifiait l'antagonisme de classe entre le capital et le travail, lepouvoir d'État prenait de plus en plus le caractère d'un pouvoir public organiséaux fins d'asservissement social d'un appareil de domination d'une classe.Après chaque révolution, qui marque un progrès de la lutte des classes, lecaractère purement répressif du pouvoir d'État apparaît de façon de plus enplus ouverte» [La Guerre civile en France, p.

60-61].

La conception marxistede l'État est ici résumée dans son principe essentiel : l'État capitaliste estl'appareil de domination de la classe ouvrière par la bourgeoisie, y compris parla violence comme ce fut le cas, par exemple, durant les journées de juin1848.

Durant celles-ci, la république bourgeoise avait montré le despotismeabsolu d'une classe sur les autres classes.Ainsi, l'État n'est pas extérieur ou au-dessus de la société.

« Il est bien plutôtun produit de la société à un stade déterminé de son développement ; il estl'aveu que cette société s'empêtre dans une insoluble contradiction avec elle-même, s'étant scindée en oppositions inconciliables qu'elle est impuissante àconjurer.

Mais pour que les antagonistes, les classes aux intérêts économiques opposés, ne se consument pas —elles et la société — en une lutte stérile, le besoin s'impose d'un pouvoir qui, placé en apparence au-dessus de lasociété, doit estomper le conflit, le maintenir dans les limites de l'"ordre" ; et ce pouvoir, né de la société, mais quise place au-dessus d'elle et lui devient de plus en plus étranger, c'est l'État» [L'Origine de la famille, de la propriétéprivée et de l'État, p.

156].Si l'histoire de toute société jusqu'à nos jours n'a été que l'histoire des luttes des classes, pour les mêmes raisons,l'État ou les différents États qui se sont succédé dans l'histoire ont toujours été ceux de la domination d'une classesur les autres, dans le but de maintenir — souvent par la violence [Anti-Dühring, p.

208 sq.] — l'ordre social.

D'oùl'idée d'une disparition de l'État dans une société sans classe, le communisme, avec quelques difficultés sur lesmoyens d'y parvenir. Dans cette optique, l'État n'est qu'une manifestation de la lutte des classes; sa disparition est programmée (après lesocialisme, dans le communisme), mais elle suppose une transformation radicale des citoyens qui réagiront, après laRévolution, en termes d'intérêt immédiatement collectif. Conclusion Les choses nous semblent moins « nobles » que les personnes.

Ne sont-elles réellement qu'un obstacle à lacompréhension entre les hommes ? Saint Augustin disait que l'âme s'égarait en se dispersant dans les choses, etMarx dit que le communisme proclamera la « déchéance de la catégorie de l'avoir », les choses ne cessant de diviserles hommes qu'en cessant d'être possédées.

Mais notre essence d'hommes ne fait-elle pas de nous solidairementdes êtres de besoins et de désirs ? Dès lors, comment la relation à l'autre pourrait-elle faire abstraction du mondedes choses ? Si l'activité humaine centrée sur le monde des choses les rabaisse au rang de marchandises,l'introduction des choses dans le champ des relations humaines ne les élève-t-elle pas au rang de signes ?¦ — Question: n'y a-t-il pas là une nostalgie à l'égard d'une situation antérieure à la lutte des classes (et donc àl'histoire elle-même)? III.

État et liberté. »

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