LE POSITIVISME
Publié le 06/02/2019
Extrait du document
La philosophie de l’histoire: ordre et' progrès
La loi des trois états sert à Auguste Comte pour construire une philosophie de l’histoire parfaitement cohérente au xixe siècle. L’état théologique s’étend des origines au xnr siècle ; l’état métaphysique comprend cinq siècles, du xiv' au xvme inclus ; l’état positif commence à peine.
Pour Comte, l’humanité, écartelée entre son passé (théologico-métaphysique) et son futur (positif), est en crise. Elle n’est pas encore sortie de cette phase critique - marquée en Europe occidentale par la Révolution française -, à laquelle il convient de mettre fin. Deux tendances s’affrontent dans un combat qui retarde l’organisation positive de la société humaine : l’une, «théolologique» et réactionnaire, férue d’ordre, est incapable de progresser, l’autre, «métaphysique» et révolutionnaire, ivre de progrès, ne porte en elle que l’autodestruction matérielle et morale.
Ces deux tendances confondent respectivement l’ordre avec la rétrogradation et le progrès avec l’anarchie. Selon Comte, un progrès dans l’ordre est possible, pourvu que celui-ci ne soit que la condition du progrès, et le progrès le développement de l’ordre. C’est l’ordre positif, dont le savoir scientifique est la première condition nécessaire de tout progrès, qui relie les hommes. Désormais, l’histoire a un sens, la connaissance devient de plus en plus positive, l’activité guerrière fait inéluctablement place à l’activité industrielle, l’humanité apparaît de plus en plus capable d’assurer
Émile Littré (1801-1881) compta également au nombre des disciples d’Auguste Comte. Mais, tout comme l’Anglais Stuart Mill, le lexicographe retenait la méthode du positivisme, mais en récusait fermement la religion.
Le sociologue français
Émile Durkheim (1858-1917) entre en 1879 à l’École normale, où il lit, entre autres, Auguste Comte, dont le positivisme n’est pas sans exercer une influence sur lui. Dans son œuvre, Durkheim fit de la sociologie une science distincte de l’économie et de la psychologie en dépit de leurs relations évidentes.
Il s’attacha par la suite à l’étude de toutes les structures qui assurent la bonne cohésion des sociétés et l’intégration des individus.
l’éducation de l’individu, comme par exemple de faire en sorte qu’en lui l’altruisme triomphe de l’égoïsme et l’intelligence de l’instinct. Enfin, l’homme devient de plus en plus religieux, au sens étymologique du terme : «qui relie».
La religion de l’humanité
La rencontre avec Clotilde de Vaux a révélé à Comte l’importance du sentiment et du religieux. Le philosophe comprend que cette dimension ne doit pas échapper à l’emprise positiviste. Aussi
conçoit-il, en liaison avec sa philosophie politique, une nouvelle religion dont l’humanité, définie comme le «grand Être», est le dieu. Fondateur d’une science qu’il nomme «sociologie», destinée à recueillir le fruit de toute l’histoire de la connaissance, Auguste Comte en est le grand prêtre. Elle reste à ses yeux la seule démontrée. Aussi la place-t-il au service de l’ordre et du progrès.
Le positivisme que Comte voulait prêcher «avant l’année 1860, à Notre-Dame» est une religion sans Dieu (au sens d’un Être absolu et fictif), mais elle inclut un dogme (pour la vie spéculative), un régime (pour la vie active) et un culte (pour la vie affective). Dans la religion positive, la morale et l’éducation sont tout entières dévolues au service de l’humanité triomphante de l’animalité, un combat qui est, au bout du compte, «l’intérêt général de la race humaine».
Lauros-Giraudon
En distribuant les hiérarchies, le positivisme remet chaque science à sa place et chacun dans sa classe. Mais cette obsession de l’ordre ne va pas sans risquer d’exclure l’interdisciplinarité et la fécondation réciproque des sciences entre elles. Quoi qu’il en soit, l’influence exercée par Auguste Comte est considérable. Ainsi, Émile Durkheim (1858-1917) a visé à établir le caractère scientifique de la sociologie. Quant à Bertrand Russel (1872-1907) et Ludwig Wittgenstein (1889-1951), ils sont souvent rattachés au positivisme, dit positivisme logique.
«
Le
positivisme
En 1825, Comte épouse Caroline Massin,
femme galante -son nom figure sur les registres
de la police des mœurs- et sans fortune, qu'il a
rencontré dans les galeries du Palais-Royal et à
qui il a donné des leçons d'algèbre.
Ce mariage
étrange ne fut pas heureux.
En 1826, il inaugure son Cours de philosophie
positive, une œuvre ambitieuse et de longue halei
ne (1830-1842), dont l'objet est de dégager la phi
losophie des sciences, ou philosophie positive, et
de constituer de toutes pièces la science sociale :
prévu à l'origine en quatre volumes, le Cours en
comprendra finalement six, dont les trois derniers
sont consacrés à la seule sociologie.
Mais Comte,
en proie à un état dépressif (la «Crise cérébrale»),
doit renoncer à tout travail pendant plusieurs
mois : considéré comme dangereux, il est interné
pendant quelques semaines.
Comte attribuera cet
épisode douloureux à un excès de travail joint à
une vive contrariété, qu'il attribue à l'inconduite
de sa femme .
Il reprend ses travaux en 1828, et, en
janvier 1829, peut continuer son cours.
Comte a toujours estimé que sa tâche était
d'enseign er, soit par l'écrit, soit par la parole
dans des cours publics, à des auditeurs qui
devaient, pour certains d'entre eux, devenir ses
élèves et ses disciples, comme le philosophe et
économiste anglais John Stuart Mill (1806--!873)
ou le philosophe et lexicographe français Emile
Littré (1801-188 1).
Aussi ouvre-t-il, en 1830,
année de la parution du premier volume du
Cours de philosophie positive, un cours public et
gratuit d'astronomie élémentaire, qu'il prolonge
pendant dix-sept ans.
Parallèlement, il lui faut
gagner sa vie.
Nommé répétiteur d'analyse et de Claude
de ......
Saint-Simon
(1760-18 25), dont
Auguste Comte fut
le secrétaire et l'ami.
Le philosophe rompra
pourtant avec son
protecteur en 1824,
peu de temps après
la publication de
ses premiers
opuscules
scientifiques
et philosophiques.
� Clotilde de Vaux
est entrée en
1845 dans la vie
d'Auguste Comte,
qui lui voua jusqu'à
la fin de ses jours
un véritable culte.
Cette parenthèse
de dix-huit mois
dans une existence
jusqu'alors froide
et douloureuse
révéla au philosophe
l'Importance
de la dimension
sentimentale
et religieuse.
mécanique en 1832, il retrouve le chemin de
l'École polytechnique en 1837, mais en qualité
de simple examinateur d'admission.
Comte, qui
a tenté, sans succès, d'obtenir la création d'une
chaire d'histoire des sciences positives à son
intention, multiplie les leçons particulières,
entreprend.
quelques traductions, rédige un Traité
de géométrie analytique (1843), mais peine à
gagner sa vie.
Stuart Mill lui apporte un temps
son soutien en lui faisant connaître quelques
mécènes en Angleterre ; et la générosité d'un
groupe de disciples et d'amis lui permet de faire
face aux contingences du quotidien..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Du positivisme au scientisme
- JEUNESSE D’AUGUSTE COMTE ET LA FORMATION DU POSITIVISME (LA), 1933, 1936 et 1941. Henri Gouhier
- Le positivisme en France au XIX
- Positivisme (analyse et critique de la doctrine)
- Qu est-ce qu une science positive ? (Scientisme et positivisme)