Le politique a-t-il nécessaire un chef ?
Publié le 22/11/2014
Extrait du document
«
auquel délègue le pouvoir le peuple.
Il y a toujours un chef même si c’est le peuple comme dans une
démocratie direct.
Il y a toujours quelqu’un qui décide.
Quoi qu’il en soit le chef dans une société ne
peut être inexistant.
Le rôle du politique est de posséder la science politique, ou tout du moins devant
tenter de l’imiter.
Il doit l’appliquer le mieux possible, et doit tenter d’imiter les pasteurs divins
chargés du troupeau humain qui exerçaient du temps du règne de Cronos comme le dirait Platon dans
le Politique.
Le politique est le Chef, car il est plus probable de trouver cette science chez un seul
homme que chez plusieurs.
Il est Chef, pasteur, mais aussi tisserand : là est peut-être sa plus grande
charge.
Il se doit de mêler les caractères contraires au mieux, c’est-à-dire de prôner la tempérance et le
courage, pour arriver à une certaine unité d’un type.
Pour cela, il ne doit en aucun cas laisser les
mariages se faire librement.
Il ne doit pas craindre d’éliminer les éléments qu’il jugera mauvais pour la
composition de son tissu comme l’a fait Alexandre en détruisant Thèbes.
Il ne doit pas hésiter à
outrepasser la loi s’il le juge nécessaire, car seul lui a la science, et la loi, fruit de la coutume et des
hommes, ne saurait prétendre à une vérité absolue.
Pour arriver à ses fins, il ne doit pas oublier que
toutes les autres sciences sont à son service.
Les grec ont surement vue un tel homme en Alexandre car
il resta pendant longtemps le seul chef pouvant être porté aux commandes de la cité.
Si on admet que
le peuple est doué d’une force que le chef a pour rôle de former ( dans le sens de donner une forme)
pour le diriger de façon rationnel (selon Platon) vers le bien de la cité, alors que le politique est
nécessairement un chef.
Il ne peut donc pas y avoir de politique sans chef.
Le chef se confond avec
l’autorité politique.
C’est ce présupposé concernant le peuple que la chefferie indienne va
intuitivement remettre en question, comme essai de l’établir Pierre Clastres dans « Une société contre
l’état ».
II.
Le chef ne possède pas forcement une autorité politique.
Pierre Clastres dans Une société contre l’état met en évidence le chef comme étant un homme
compétant qui possède : des dons oratoires, un savoir-faire comme chasseur ainsi que des techniques
offensives et défensives.
En aucune manière, la société primitive indienne ne laisse le chef passer au-
delà de cette limite technique, elle ne laisse jamais une supériorité technique se transformer en autorité
politique contrairement à ce que nous avons pu voir dans la première partie.
Le chef ne dispose
d’aucune autorité, d’aucun moyen de contraindre les autres membres de la tribu.
On peut considérer ce
chef comme un politique au sens du chef qui dirige la cité grâce à son savoir-faire (Polis = cité ; technê
= savoir).
Le chef n’est pas un commandant, les gens de la tribu n’ont aucun devoir d’obéissance.
L’espace de la chefferie n’est pas le lieu du pouvoir.
Dans la chefferie indienne la parole du chef n’a
pas force de lois.
Le chef est alors au service de la société, c’est la société en elle-même (véritable lieu
du pouvoir) qui exerce comme telle son autorité sur le chef.
C’est pour cette raison que pour le chef il
est impossible de renverser ce rapport à son profit, de mettre la société à son propre service (comme
Alexandre le G l’a fait) d’exercer sur la tribu ce que l’on nomme pouvoir : jamais la société primitive
ne tolèrera que le chef se transforme ne tirant.
La société a donc un contrôle sur le chef.
Le chef n’est
pas plus que les autres.
Dans la chefferie indienne le but n’est pas d’utiliser la force pour régner en
maître mais d’être simplement respecter par ses actes, Pierre Clastres prend l’exemple du grand chef
Alaykin qui dit : « Moi je les dirige, mais je ne pourrais porter préjudice à aucun des miens sans me
porter préjudice à moi-même ; si j’utilisais les ordres ou la force avec mes compagnons, aussitôt ils me
tourneraient le dos.
Je préfère être aimé en non craint d’eux ».
Cependant certains chefs indiens ont
essayé de faire passer leurs propres intérêts avant ceux du peuple ce qui est voué à l’échec.
Prenons
l’exemple de Geronimo : Geronimo n’était qu’un jeune guerrier comme les autres lorsque les soldats
mexicains attaquèrent le camp de sa tribu et massacrèrent de femmes et d’enfants.
La famille de
Geronimo fut entièrement exterminée.
Les diverses tribus apaches firent alliance pour se venger des
assassins et G fut chargé de conduire le combat.
Succès complet pour les Apaches qui anéantirent la
garnison mexicaine.
Le prestige guerrier de G principal artisan de la victoire, fut immense.
Et, dès ce.
»
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