Le philosophe a-t-il quelque chose à apporter au savant ?
Publié le 27/02/2005
Extrait du document
Celui qui exerce le travail critique de la pensée sur elle-pensée peut-il être utile au savant ? La science est-elle close sur elle-même et sur ses méthodes ? La raison scientifique peut-elle se fonder sans recourir à des concepts étrangers à elle-même ?
• Cette question se serait-elle posée, par exemple, à l'époque de Descartes ? La réponse n'était-elle pas, alors, évidente ? • La spécialisation dans les sciences modernes fait-elle surgir des problèmes particuliers ? • Ne pas oublier la différence fondamentale entre faits et valeurs : le « savant « peut-il s'occuper des deux ? • L'état contemporain de certaines sciences doit vous fournir des exemples (pensez à la biologie, par exemple).
Quel plan sera adopté ?
Un plan progressif, avec approfondissement des concepts.
- A) Le philosophe n'a rien à apporter au savant, (position scientiste)
- B) Le philosophe apporte au savant synthèse des sciences et réflexion sur la méthode.
- C) Le philosophe apporte au savant une réflexion sur les valeurs morales relatives aux données scientifiques nouvelles.
«
C.
Sciences et valeurs morales : la bioéthique.
Ne faut-il pas, en effet, aller plus loin ? Le philosophe va apporter au savant un type de recherche et uneinterrogation désormais nécessaires.
Les techniques biomédicales ont, depuis plusieurs décennies, largementprogressé.
Ici le savant et le philosophe ne peuvent que dialoguer de manière étroite et ininterrompue.
Peut-onmanipuler des embryons humains comme s'ils étaient des choses ? Va-t-on fabriquer des clones, ces doubleshumains illusoires et trompeurs, apportant une fausse espérance de résurrection ? La vie a-t-elle une valeurinconditionnelle ? Ici s'impose une réflexion interdisciplinaire sur des problèmes, que nul ne saurait mener en solitaire.Médecine et philosophie doivent être en symbiose : en effet, si les avancées des sciences biologiquesrévolutionnent nos pouvoirs, quelles valeurs doivent diriger cet essor et quels principes doivent présider auxinterventions génétiques ? Le philosophe apportera ici au savant sa réflexion sur les valeurs morales, sur les notionsde dignité et de personne; il dévoilera les normes guidant l'être humain.
Ici l'éthique est nécessaire, en tant quedémarche philosophique et travail sur les valeurs.
Une réflexion théorique, d'un ordre élevé, sur la légitimité desrègles en usage, est indispensable.
L'éthique (philosophique) complète ici la déontologie (médicale et scientifique).Même si la question des valeurs morales est évolutive, la réflexion sur Aristote (le bonheur) ou Épicure
(plaisir et ataraxie) ne sera jamais inutile pour comprendre les débats contemporains.
L'analyse de la personne, telleque la mène le philosophe, grâce aux analyses de Kant, sera ici fondamentale.
Le respect de soi-même et de l'autre,l'estime attachée au sujet moral l'idée de liberté comme constitutive de l'être de l'homme, la certitude que santé etmaladie ne sont rien sans une référence au sujet libre se choisissant et décidant de son destin : autant de thèmesoù le philosophe et le savant doivent collaborer.
La subjectivité n'est pas un accident, mais un absolu.
D'où le rôledu philosophe.
Conclusion
Le philosophe a-t-il quelque chose à apporter au savant ? Une unification des sciences, une réflexion sur les valeursmorales et la personne, une analyse interdisciplinaire des problèmes scientifiques.
C'est beaucoup.
La rationalitéscientifique ne conduit pas en elle-même à l'examen de ces problèmes spécifiques.
Analyse du sujet
Un « bon sujet » pour des élèves de termínale S, qui pourraient penser que la science représente un terrain clos,n'ayant rien à apprendre de la philosophie.
Donc, ici, un intitulé intéressant d'une part en lui-même et, d'autre part,dans le contexte scolaire : la philosophie, inutile à l'homme de science ou bien outil de réflexion ? Telle est laquestion qui surgit à l'horizon du sujet.
• Partez de définitions claires et, en même temps, relativement élaborées.- Le philosophe : celui qui exerce la philosophie, c'est-à-dire une discipline représentant l'ensemble du savoirrationnel; celui qui opère un travail critique de la pensée réfléchissant sur elle-même.- apporter : ici, fournir.- quelque chose : ici, un objet de nature indéterminée.
Cette expression, par l'indétermination qu'elle recèle, ouvreici à l'intention profonde de la question posée : elle sous-entend que le savant peut travailler en circuit fermé, qu'ildétient une vérité complète et circonscrite sur les choses, que sa méthode se suffit à elle-même et qu'il n'a nulbesoin d'aide extérieure pour travailler dans son domaine.-savant: celui qui pratique la science, à savoir une discipline cherchant à ramener les phénomènes observables àdes régularités -et ce par le moyen de la mesure - régularités qui peuvent être vérifiées par tous, de façonuniverselle.
• Quel est le sens de l'intitulé ? Celui qui exerce le travail critique de la pensée sur elle-même peut-il fournir unélément indéterminé 1« quelque chose ») au savant, à savoir celui qui part des phénomènes observables et veutatteindre régularités et lois objectives et universelles ?
• La science est-elle close sur elle-même ? La raison scientifique peut-elle se fonder sans recourir à des conceptsétrangers à elle-même ? La science peut-elle se substituer à toute forme de connaissance et s'affirmer première parrapport à cette dernière ? Et si l'éthique et les valeurs ne découlaient pas de la science elle-même, mais bien d'une.
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