Le pessimisme de La Rochefoucauld
Publié le 14/07/2011
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La Rochefoucauld est un pessimiste. D'une manière générale on appelle pessimistes ceux qui voient le monde en laid. Il s'ensuit qu'il y a diverses formes, et très différentes de pessimisme. Il y a le pessimisme chrétien, celui de Pascal, qui est une méthode plus encore qu'un sentiment, et qui consiste, en étalant à l'homme toute sa misère, à confondre son orgueil et à le plier aux pieds de Dieu.
Il y a le pessimisme philosophique, qui est un système, et qui consiste, en montrant à l'homme son malheur et son abjection tenus pour irréparables, à combattre en lui le goût de vivre, considéré comme une erreur.
Il y a le pessimisme qui n'est qu'un mouvement de mauvaise humeur et d'ameçtuma passagère, dont sont capables les hommes les plus épris de vie et d'action : c'est celui de Voltaire dans Candide : on peut le considérer comme une crise et un malaise, précieux au point de vue de l'art, d'un grand esprit.
Il y a le pessimisme artistique et poétique, dérivant, à coup sûr, d'un fond de chagrin et d'une blessure secrète, sans quoi il aurait un air faux qui sauterait à tous les yeux, mais cependant caressé dans le coeur de l'artiste bien moins comme un mal intime que comme une riche matière à brillantes lamentations et à beaux désespoirs : c'est celui de plusieurs poètes modernes.

«
2Q2LA ROCHEFOUCAULD
tantes, et je ne trouvais pas que rien le fût davan
tage. »
Compromis dans un complot dont Mmc de Che-
vreuseétaitl'âme, il eut huitjours de Bastille et
trois ans d'exil à Verteuil (1639-1642). Il s'était
marié en 1628 avec Andrée de Vivonne. Il vécut de
la
vie de famille, dont ilsavait s'accommoder, en
attendant l'occasion d'aventures nouvelles. Elle se
présente avec la Fronde, en 1648. Il se jeta avec
ardeur dans cette affaire, moitié ambition, moitié
humeur et désir de plaire à ceux qu'il aimait.
Il y
joua un rôleà la fois brillant et bizarre, commetous
les hommes d'imagination égarés dans Faction.Le
cardinal de Retz, qui le vit àl'œuvre en cetemps,
dit de lui, en souvenir de ce qu'il s'y montra : « Il y
a eu toujours du je nesais quoi dans M. de La Roche
foucauld. » Au combat de la Porte-Saint-Antoine
(1652), ilfût blessé d'un coup de mousquet, qui,
pour un temps,le priva déla vue.
Sa vie active était
finie.
Goutteux, les yeux affaiblis, toujours valétudinaire,
supportant ses infirmités avec un chagrin dédai
gneux, disant à ce propos :«C'est une ennuyeuse
infirmitéque de conserver sa santé par un trop grand
régime, » il se confina chez lui, dans une société
choisieetrestreinte depersonnes de grandesprit:
M.l'abbé de laVictoire, M.lecardinal deRetz,
M. Esprit, M«e de Sablé, M*»* de La Fayette, Mra« de
Sévigaé.
Là furent écrits, soumisaujugement d'es».
»
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