Le pays des chimères est en ce monde le seul digne d'être habité, et tel est le néant des choses humaines, qu'hors l'Etre existant par lui-même, il n'y a rien de beau que ce qui n'est pas. Jean-Jacques Rousseau, Extrait de La Nouvelle Héloïse, VIII, 1761
Publié le 31/01/2016
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Malheur à qui n'a plus rien à désirer! Il perd pour ainsi dire tout ce qu'il possède. On jouit moins de ce qu'on obtient que de ce qu'on espère et l'on n'est heureux qu'avant d'être heureux. En effet, l'homme, avide et borné, fait pour tout vouloir et peu obtenir, a reçu du ciel une force consolante qui rapproche de lui tout ce qu'il désire, qui le soumet à son imagination, qui le lui rend présent et sensible, qui le lui livre en quelque sorte, et, pour lui rendre cette imaginaire propriété plus douce, le modifie au gré de sa passion. Mais tout ce prestige disparaît devant l'objet même; rien n'embellit plus cet objet aux yeux du possesseur; on ne se figure point ce qu'on voit; l'imagination ne pare plus rien de ce qu'on possède, l'illusion cesse où commence la jouissance. Le pays des chimères est en ce monde le seul digne d'être habité, et tel est le néant des choses humaines, qu'hors l'Etre existant par lui-même, il n'y a rien de beau que ce qui n'est pas.
Jean-Jacques Rousseau, Extrait de La Nouvelle Héloïse, VIII, 1761
L’extrait présenté aborde le thème du Bonheur, un bonheur provenant de nos désirs agrémentés par l’Imagination. La croyance commune prétend que le bonheur se situe dans la satisfaction de nos désirs. Est-ce une pensée valable en tout temps ? Le bonheur ne résiderait-il pas dans une forme de perpétuel désir qui ne serait jamais abouti ? C’est ce que nous expose Rousseau dans cet extrait de La Nouvelle Héloïse écrit en 1761. Dans sa thèse, on ne retire que peu de bonheur de l’accomplissement de nos désirs comparé à la joie que nos désirs, restés illusoires, nous apportent. Il pose alors les bases son argumentation en opposant le monde sensible de l’intelligible, le Réel du Virtuel.
Dans ce cas, si le désir se doit de ne pas être satisfait, il se doit de rester imaginaire, alors ceci nous amène au malheur, car si nos désirs ne se réalisent pas nous ne comblons pas notre manque. Pourtant Rousseau affirme le contraire, ceci achemine en nous le Bonheur car il nous éloigne du Malheur. L’imagination est, pour lui, le seul à nous apporter le Bonheur car « il n’y a rien de beau que ce qui n’est pas ».
Le problème est ici, de savoir si ce qu’annonce Rousseau peut être suivi. Est-ce que le monde virtuel est le seul monde dans lequel nous devrions vivre ? Le seul nous apportant le Bonheur ? Car cette pensée nous amène à nous refugier dans le monde virtuel, et nous éloigner du monde sensible de peur d’être consumé par le malheur dû à l’acquisition. Il faut alors nuancer son propos car l’Homme ne peut ni vivre entièrement et pleinement dans le réel, ni dans le virtuel.
L’extrait débute par une exclamation alertante et menaçante à valeur de prédication « Malheur à qui n’a plus rien à désirer ! ». Nous sommes placés dès le début devant un paradoxe opposant la pensée commune à partir de laquelle nos carcans de pensées sont élaborés et la thèse de l’auteur. Le Désir est présent lorsqu’il y volonté d’acquisition, de possession d’un objet quel que soit sa nature car l’Homme éprouve un manque. Ceci est l’idée la plus généralement partagée : on peut alors synthétiser ce premier aspect par : le Désir doit être comblé pour que l’Homme soit satisfait (satis : mot latin désignant assez, suffisance) avec notion de fin, de plein, qui a atteint ces limites pour ainsi parvenir au Bonheur. L’injonction nous indique le contraire, dans le cas où il n’y a plus rien à désirer, nous ne parvenons pas au Bonheur mais au Malheur... Dans ce cas, le désir se doit de ne jamais être attient. Il se doit de ne rester qu’un désir et de ne jamais être comblé car justement c’est ainsi que l’on peut accéder au Bonheur. Ceci met alors en évidence le paradoxe même du terme Bonheur.
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L’extrait présenté aborde le thème du Bonheur, un bonheur provenant de nos désirs
agrémentés par l’Imagination.
La croyance commune prétend que le bonheur se situe dans la
satisfaction de nos désirs.
Est -ce une pens ée valable en tout temps ? Le bonheur ne résiderait -il
pas dans une forme de perpétuel désir qui ne serait jamais abouti ? C’est ce que nous expose
Rousseau dans cet extrait de La Nouvelle Héloïse écrit en 1761 .
Dans sa thèse , on ne retire que
peu de bonhe ur de l’accomplissement de nos désirs comparé à la joie que nos désirs, restés
illusoires , nous apportent.
Il pose alo rs les bases son argumentation en opposant le monde
sensible de l’intelligible, le Réel du Virtuel.
Dans ce cas, si le désir se doit de ne pas être satisfait, il se doit de rester imaginaire, alors ceci
nous amène au malheur, car si nos désirs ne se réalisent pas nous ne comblons pas notre
manque.
Pourtant Rousseau affirme le contraire, ceci achemine en nous le Bonheur car il nous
éloigne du Malheur.
L’imagination est, pour lui, le seul à nous apporter le Bonheur car « il n’y a
rien de beau que ce qui n’est pas ».
Le problème est ici, de savoir si ce qu’annonce Rousseau peut être suivi.
Est -ce que le monde
virtuel est le seul monde dans lequel nous devrions vivre ? Le seul nous apportant le Bonheur ?
Car cette pensée nous amène à nous refugier dans le monde virtuel, et nous éloigner du monde
sensible de peur d’être consumé par le malheur dû à l’acquisition .
Il faut alors nuancer son
propos car l’Homme ne peut ni vivre entièrement et pleinement dans le réel, ni dans le virtuel.
L’extrait débute par une exclamation alertante et menaçante à valeur de prédication
« Malheur à qui n’a plus rien à désirer ! » .
Nous sommes placés dès le début deva nt un
paradoxe opposant la pensée commune à partir de laquelle nos carcans de pensées sont
élaborés et la thèse de l’auteur .
Le Désir est présent lorsqu’il y volonté d’ acquisition, de
possession d’un objet quel que soit sa nature car l’Homme éprouve un man que.
Ceci est l’idée
la plus généralement partagée : on peut alors synthétiser ce premier aspect par : le Désir doit
être comblé pour que l’Homme so it satisfait (satis : mot latin désignant assez , suffisance ) avec
notion de fin, de plein, qui a atteint ces limites pour ainsi parvenir au Bonheur.
L’injonction
nous indique le contraire, dans le cas où il n’y a plus rien à désirer, nous ne pa rvenons pas au
Bonheur mais au Malheur ...
Dans ce cas, le désir se doit de ne jamais être attient.
Il se doit de
ne rest er qu’un désir et de ne jamais être comblé car justement c’est ainsi que l’on peut accéder
au Bonheur.
Ceci m et alors en évidence le paradoxe même du terme Bonheur.
Que signifie
Bonheur alors ? Pour le sens commun, bonheur est la somme des plaisirs, états affectifs
incomplets et éphémères, Tous ces plaisirs nous comblent et annoncent alors une sorte de
plénitude en l’Homme, u ne limite à nos attentes.
En étant perfectionniste, on se rend compte
que cela ne peut être réalisé, la satisfaction intégrale des be soins pulsionnels de l’Homme ne
peut être comblée , car l’Homme est un être insatiable, en perpétuel manque.
Des désirs
nouveaux apparaissant , le bonheur ne peut être borné et est donc tout ce qui peut contribuer à
rendre l’Homme heureux, constitue le Bonheur.
Pourquoi Rousseau nous menace alors de
Malheur, en l’absence de désir, puisque précisément le désir est l’expression d’un manque à
combler ? La logique commune voudrait que, en l’absence de désir, donc en absence de.
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