Devoir de Philosophie

Le passé a t'il plus de réalité que le futur?

Publié le 10/04/2023

Extrait du document

« « Le passé a-t-il plus de réalité que le futur ? » Les récits du passé, bien qu’ils soient dictés à un instant présent, ou par l’utilisation du temps du « présent historique » ne semblent pas aussi réels qu’une action vécue en cet instant.

Le futur, tout comme le passé ne semble pas posséder ce degré de réalité.

Ce raisonnement nous invite à reconsidérer la question suivante : « Le passé a-t-il plus de réalité que le futur ? ».

Ici, le passé désigne ce qui a été, c’est un ensemble de faits qui ont eu lieu dans un présent qui n’est plus.

La réalité désigne toute chose à caractère factuel, qui existe en fait, par opposition à ce qui est rêvé, imaginé ou fictif.

Enfin le futur traduit ce qui appartient à l’avenir, à ce qui sera mais n’est pas encore, c’est une partie du temps qui vient après le présent.

Cette question présuppose que le futur possède une réalité mais aussi que le passé en possède une.

Il s’agit donc de réfléchir sur le degré de réalité que possèdent ces deux concepts, et de définir en quoi sont-ils réels.

On peut alors se demander : Est-ce que ce qui a été, a plus de caractère réel que ce qui n’a pas encore été vécu et en même temps peut-on parler judicieusement de « réalité » pour définir ces concepts? Nous développerons une réponse en trois parties, premièrement nous étudierons le caractère réel du passé qui semble spontanément avoir plus de réalité que le futur puis nous viendrons nuancer ces propos dans une deuxième partie qui viendra montrer en quoi le futur dispose d’une certaine forme de réalité.

Enfin, nous dépasserons cette réflexion en s’interrogeant sur la pertinence à parler de réalité pour le temps d’une manière générale. Dire que le passé a plus de réalité que le futur revient à penser qu’il y aurait différents degrés de réalité.

En effet on pourrait penser que le présent est le seul temps à posséder une réalité puisqu’il est vécu en chaque instant et par chacun.

Or, le passé, si l’on réfléchit bien, a autrefois été présent.

Tout dépend du repère dans le temps que l’on se fixe.

Pour nous, qui vivons en 2023, les années de la seconde guerre mondiale nous semblent lointainement encrées dans le passé.

Cependant pour des personnes l’ayant vécu, ces années ont bien définies leur présent.

Le passé n’est donc passé uniquement si on se place dans une base temporelle définie à l’instant actuel.

En ce point, le passé semble posséder plus de réalité que le futur puisqu’il parait impossible de se positionner dans une base du temps qui n’a encore jamais existé. Viens s’ajouter à cela le fait que le passé nous laisse des traces visibles. Pour reprendre notre exemple de la seconde guerre mondiale, il est évident que celle-ci a laissé des marques, que ce soit sur notre territoire, avec les plaines transformées en champ de bosse par les obus à Verdun, ou encore sur les visages des « gueules cassées », amochés par les éclats de balle et même des traces psychologiques, dans la mémoire des soldats revenus de cet enfer.

Le passé semble encore une fois bien plus réel que le futur puisque d’une certaine manière, il résiste à l’évolution du temps et à l’oubli.

Il continue d’exister dans notre présent, et il sera encore visible dans le futur.

Le passé appartient donc à la fois au passé, au présent, mais aussi au futur alors qu’à l’inverse, le futur lui ne peut aucunement appartenir au passé et ne peut laisser aucune trace. Le passé possède une forme de réalité qui semble plus forte que celle du futur simplement parce qu’il s’appuie sur des souvenirs, ou des faits qui ont eu lieu et qui sont pour la plupart vérifiables.

Le futur, lui, se base sur des imaginations, des suppositions faites par l’Homme.

Rien de ce qui lui appartient n’est, n’a été ou ne sera obligatoirement.

Ici le factuel s’oppose au potentiel et le factuel semble l’emporter. Le passé semble effectivement posséder d’avantage de réalité que le futur, il laisse des traces visibles, se base sur des faits qui ne sont plus mais qui ont eu lieu et qui ont donc existés en tant que présent.

Il parait plus concret que les suppositions faites sur le futur.

Cependant, faut-il pour autant considérer que le futur ne possède aucune forme de réalité ? En effet, le futur, bien qu’il nous paraisse moins réel que le passé semble tout de même posséder lui aussi une forme de réalité.

Il est souvent question de savoir si le futur existe déjà dans le présent, si ce sont les actions que nous réalisons dans le présent qui définissent nos actions futures, au même titre que les choix d’études d’une personne définiraient le métier qu’elle exercera tout au long de sa vie.

Dans cette hypothèse où le futur serai définit par notre présent, on pourrait effectivement en déduire que le futur possède une forme de réalité.

Pour prouver qu’elle est avérée, il suffit de raisonner par analogie.

Si on affirme que le présent est réel, alors comme le futur est formé dans ce même présent, il semble possible d’affirmer que le futur possède ce degré de réalité. Aussi le futur ne semble pas exister en lui-même, mais plutôt grâce à la représentation qu’on en a.

En effet, il est étroitement relié à la conscience de l’Homme et n’existe pas à proprement parler.

Ce qui existe est un présent du futur qui est rendu possible par notre capacité à l’imaginer, le projeter.

Cette capacité si particulière de la conscience est l’anticipation. D’un côté elle permet à chaque individu d’anticiper un futur qui lui est propre, la réalité du futur n’est alors pas la même pour tous.

De l’autre, cette capacité d’anticipation se traduit par des faits réels qui sont étudiés tels que les prévisions climatiques, et cette réalité du futur est alors commune à une communauté (par exemple, le réchauffement climatique est un futur réel dont tous les individus de l’espèce humaine seront victimes un jour). Le Futur est particulier.

Il nous parait à la fois lointain, imprévisible.... »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles