Le pari de Pascal.
Publié le 26/10/2009
Extrait du document
Le pari de Pascal
«
S'adressant à l'incroyant, Pascal lui propose de parier sur l'existence de Dieu.
Il prend ainsi le contre-pied desphilosophes et des théologiens qui s'efforcent de prouver celle-ci rationnellement.
Dans la querelle qui oppose les jansénistes aux jésuites, Pascal prend fait et cause pour les premiers contre lesseconds.
Son oeuvre apparaît comme une apologie de la religion chrétienne.
Rompant avec la sciencearistotélicienne antique, selon laquelle le monde est parfait et fini, Pascal, aidé par la science moderne, conçoit lemonde comme infini.
Tiraillé entre deux infinis, l'infiniment grand et l'infiniment petit, l'homme occupe dans la natureune place instable et incertaine.
Il «est un milieu entre rien et tout».
Toutefois, estime Pascal, «la pensée fait lagrandeur de l'homme».
Par sa pensée, il fait l'épreuve de sa grandeur — «par la pensée, je comprends » l'espace etl'Univers — et, dans le même temps, celle de sa misère et de sa petitesse — «par l'espace,l'Univers me comprend et m'engloutit comme un point».
L'homme, dont la nature est justement de penser, se trouve ainsi pris dans un cercle angoissant où grandeur etmisère, joie et peine se renvoient l'une à l'autre.
Toutefois, plutôt que de chercher à fuir cette situation intenable et de tenter d'oublier le néant de sa propreexistencepar le biais du divertissement et des plaisirs, Pascal propose à l'homme d'opérer une conversion.
Il intitule ainsi«Misère de l'homme sans Dieu» la première partie de ses Pensées (1670), tandis que la seconde, restée à l'étatd'ébauche, devait s'appeler «L'homme avec Dieu».
Comment persuader l'homme incroyant, joueur et libertin de lanécessité d'une telle conversion? Par le pari, répond Pascal.
Pascal estime que Dieu est « infiniment incompréhensible » à la raison humaine finie et limitée.
Il se montre ainsisceptique à l'égard du Dieu des philosophes : «Dieu d'Abraham, Dieu d'Isaac, Dieu de Jacob, non des philosophes etdes savants.
» Aussi, plutôt que de chercher à démontrer l'indémontrable, Pascal propose à l'incroyant de parier surl'existence de Dieu.
Le pari ne prétend pas prendre la place de la démonstration rationnelle, par exemple, del'existence de Dieu par la perfection de son concept ; il se veut un autre rapport à Dieu, relation existentielle de lafoi vécue qui n'est pas sans évoquer l'attitude d'un Kierkegaard.
La nécessité du pari s'impose d'elle-même et n'arien d'une construction intellectuelle abstraite.
Vous n'avez pas le choix, nous dit Pascal, car «vous êtesembarqué».
En reprenant le vocabulaire du joueur libertin, il remarque que celui-ci risque« certainement le fini pour gagner incertainement le fini ».
Tandis que celui qui parie l'infini et Dieu, celui qui parie lavie éternelle, a, selon lui, tout à gagner et rien à perdre..
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