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Le mythe de Dom Juan ?

Publié le 27/02/2008

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juan
Le Don Juan de Tirso hérite de la tradition libertine des féodaux ? qui se situent au-dessus des lois ? et de la tradition baroque ? pour qui tout n'est qu'inconstance, voire mirage. Le Dont Juan de Molière. Jouant sur le goût du travestissement propre à Don Juan, la pièce de Molière affirme son caractère moderne dans la dénonciation d'une perte générale des valeurs. Molière s'est, en effet, créé des relations dans les cercles bourgeois des libertins érudits, qui pratiquaient une forme de révolte philosophique mais demeuraient soumis à la censure. Son Don Juan hérite donc d'une double tradition : comme grand seigneur féodal, il revendique une forme d'absolue liberté ; mais, en outre, il passe le réel au crible de son désenchantement. Il ne saurait être réduit à un simple coureur de jupons, c'est un homme qui a perdu la foi, et en Dieu et dans l'homme. Son ultime sacrilège consiste à pratiquer l'hypocrisie dans une société où le sens s'est perdu. Dans Les Liaisons dangereuses, Laclos prendra acte de la nécessité, pour le libertin, de sacrifier aux apparences pour réaliser ses désirs personnels. L'évolution du mythe exploite deux caractéristiques de Don Juan : son immoralité et sa complexité, sa faculté à maintenir ensemble les facettes de la contradiction. Le Don Juan débauché connaît de multiples avatars et conduit à la dégradation de la figure originelle : Don Juan et la punition du libertin, de Goldoni (1730), Don Juan, de Byron (1818-23, 1824, version intégrale).

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